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lundi 27 novembre 2017

LES DOUANIERS AU PAYS BASQUE EN 1931


LES DOUANIERS AU PAYS BASQUE EN 1931.


Lorsqu'il y avait une frontière (avant l'ouverture du Marché Européen), il y avait des douaniers et son pendant, les contrebandiers.



DOUANIERS
PAYS BASQUE D'ANTAN

Voici ce qu'en racontait la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays Basque, dans son édition 

du 13 octobre 1931, au sujet des dangers encourus par les douaniers, la nuit en particulier :


"Les dangers de la route.

Le douanier inconnu.


Comment veut-on qu un automobiliste, arrêté la nuit, en pleine campagne, puisse savoir s'il a affaire à des douaniers ou à des bandits ?



pays basque 1900
DOUANIERS
PAYS BASQUE D'ANTAN

Dans les départements du littoral et dans les départements frontières, l’Administration des Douanes vient de communiquer aux journaux, qui l’insèrent, l'avis officiel suivant : 

"L’administration des Douanes croit devoir rappeler que ses agents, tout en assurant la surveillance spéciale qui constitue la partie essentielle de leur mission, doivent prêter leur concours à d’autres services. 




euskal herria lehen
DOUANIERS
PAYS BASQUE D'ANTAN


Ils sont qualifiés, notamment, en matière de contributions indirectes, pour vérifier les titres de circulation des automobilistes et des cyclistes, et verbaliser en cas d’irrégularité. 


Ils peuvent, d’ailleurs, opérer aussi bien en tenue qu’en uniforme, mais ils doivent dans tous les cas être porteurs de leur commission d’emploi. 


Cette note administrative contient deux non sens et finit par une plaisanterie. Le premier non sens, c’est de faire remplacer par des douaniers les agents des contributions indirectes. Le deuxième, c’est d’autoriser les douaniers à opérer en tenue civile aussi bien qu’en uniforme. La plaisanterie enfin, c’est l’obligation, pour les fonctionnaires, de porter sur eux leur commission d’emploi. 




pays basque 1900
DOUANIERS
PAYS BASQUE D'ANTAN


Ceci nous fait souvenir que, nous aussi, nous avons posé quelques questions à M. le Directeur général des Douanes autour de la question qu’il repose aujourd’hui par sa note officielle. Et comme nous n’avons jamais eu de réponse, peut-être est-ce l’occasion d’y revenir. 


Nous disions alors : 

1) A quel titre les douaniers se permettent-ils de demander les papiers des voitures à des particuliers qui ne voyagent pas, qui ne partent pas pour l’étranger et qui n’en viennent pas ? 

2) A quel titre peuvent-ils agir ainsi, surtout lorsque les particuliers ne sont pas des touristes ou des voyageurs, mais des citoyens habitant les pays où fonctionnent les douaniers et où ils sont, soit locataires, soit propriétaires, soit en tous les cas, contribuables ? 

3) Les douaniers ont-ils le droit d’opérer sans être en tenue ? Comment peuvent-ils être en service et ne pas être en tenue ? 

4) Lorsqu’ils sont en civil, à quoi peut-on les reconnaître ? Comment peut-on savoir qu’ils sont dans l’exercice de leurs fonctions ? 

5) Quand, étant ainsi en civil, ils pénètrent dans une propriété, ne risquent-ils pas d’être pris pour des cambrioleurs et de recevoir un coup de fusil ou d’être mordus par des chiens de garde ? 

 6) Quand les douaniers sont en civil et se livrent "à une agression" sur un blessé ayant le bras en écharpe, si ce blessé retrouvait assez de force pour en corriger un, ne serait-il pas dans le cas de légitime défense ? 

7) M. Chaudun, directeur général des Douanes, ne croit-il pas que nos douaniers sont déjà assez peu populaires et sont trop souvent l’objet de critiques de la part des Français comme des étrangers pour éviter de fournir de nouveaux prétextes — bien plus graves — à l’animosité générale en employant des procédés et des méthodes dont le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils sont inqualifiables ? Et, même, si ces procédés étaient légaux, les méthodes avec lesquelles on les emploie seraient intolérables et odieuses. 

8) Le directeur général des Douanes croit-il que son ministre, — celui des Finances, — serait très heureux d’avoir à répondre à toutes ces questions si elles lui étaient posées par voie de "questions écrites" ou à la tribune ?




pais vasco antes
DOUANIERS
PAYS BASQUE D'ANTAN


Notre opinion n’a pas changé. Il n’y a aucune raison, en bonne logique pour que les douaniers, nouveaux Frégoli de l’Administration, se transforment en agents des contributions indirectes et surtout soient chargés de la surveillance des voitures sur route, hors les cas où il s’agit de contrebande. Mais puisque des lois ou des décrets autorisent, paraît-il, ces confusions de service, nous n’avons qu’à nous incliner. 


Reste la question des agents en civil. Là-dessus, notre manière de voir ne peut se modifier. Nous persistons à penser et à dire que, lorsqu’on est arrêté par des douaniers en civil, il n’y a pas lieu d’obtempérer. Et si l’ordre d’arrêter est suivi de l’agression qui consiste à sauter sur le marchepied de la voiture, surtout si le fait se produit la nuit, il n’y a qu’à prendre son revolver et à tirer dans le tas. 


PAYS BASQUE AUTREFOIS
DOUANIERS
PAYS BASQUE D'ANTAN

Car rien ne ressemble plus à un civil qu’un douanier habillé en bourgeois, comme rien ne ressemble plus, dans cette tenue, à un honnête homme, qu’un coquin. En agissant ainsi, on serait sûr d’avoir les tribunaux avec soi, parce qu’ou aurait le droit pour soi. 


A cette époque surtout où tant d’agressions sur route sont signalées ici ou là, on ne peut demander à un automobiliste d’obéir à l’injonction du premier venu qui le somme de stopper en pleine campagne. 




DOUANIERS
PAYS BASQUE D'ANTAN

On a vu l’aventure survenue aux fils de M. Lefèvre du Prey, arrêtés, ligotés, puis dévalisés par de faux agents en civil embusqués au coin du chemin. Soit dit sans blesser personne, les douaniers n’ont pas tous, ni toujours, une physionomie naturellement sympathique. Quand ils sont en uniforme, ceci n’a pas d’importance. Mais s’ils sont en tenue bourgeoise, sous la lune ou sous la pluie, dans la campagne déserte, on avouera que l’on peut s’y tromper et se méprendre. Rien de plus légitime que sortir son revolver et s’en servir. 


Quant à la plaisanterie du port de la commission d’emploi, on ne voit pas très bien à quoi cela peut servir. Si, arrêté sur la route par des inconnus qui sont vraiment des douaniers, on leur demande de montrer leur commission, cette commission exhibée n’ajoute rien en l’espèce. Mais s’il s’agit de faux agents, de criminels aux aguets, cette petite conversation ne peut que servir ces coquins pour mieux réussir leur mauvais coup. 




AVANT PAYS BASQUE
DOUANIERS
PAYS BASQUE D'ANTAN

En définitive, on s’incline quand il s’agit d’agents en uniforme exerçant régulièrement leurs fonctions. Dans tous les autres cas, il n’y a pas à s’incliner."







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