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vendredi 1 novembre 2024

LE RUGBYMAN MAURICE CELHAY DE L'AVIRON BAYONNAIS AU PAYS BASQUE EN 1937

LE RUGBYMAN BAYONNAIS MAURICE CELHAY EN 1937.


Maurice Celhay est un joueur de rugby à XV, né le 17 mai 1911 à Saint-Palais (Basses-Pyrénées) et mort le 17 octobre 1980 à Bayonne, ayant joué au poste de trois-quarts centre ou ailier gauche à l'Aviron Bayonnais et en équipe de France.




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AVIRON BAYONNAIS RUGBY : MAURICE CELHAY
ALBUM NESTLE



Je vous ai déjà parlé dans des articles précédents de clubs de rugby tels que le Stade 

Hendayais, l'Aviron Bayonnais, le Saint-Jean-de-Luz Olympique, le Biarritz Olympique, ou de 

joueurs de rugby, tels que Laurent Pardo, Adolphe Jaureguy, André Béhotéguy, Jean-Pierre 

Irumberry, Fernand Forgues et Henri Sorondo. Je vais vous parler aujourd'hui de Maurice 

Celhay.



Voici ce que rapporta à son sujet le quotidien La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-

Luz, le 28 octobre 1937, sous la plume de Marcel de Laborderie : 



"Celhay, Basque cent pour cent et trois-quarts prestigieux.



Avec Maurice Celhay, nous entrons dans le coeur du pittoresque Pays Basque ; nul n'est plus attaché à son club ou à sa petite patrie que cet athlétique Bayonnais, grand marqueur d'essais devant l'Eternel !



Car on peut consulter tous les concours qui ont été faits pour rechercher le plus grand marqueur d'essais, c'est, de loin, Maurice Celhay. Contre l'équipe d'Italie, il franchit quatre fois la ligne de buts rivale, et on se souvient d'une année, à Bayonne, où il n'était pas un match qui ne fût illustré par... un essai de Celhay.



Ce n'est pas une question de chance, c'est un sens remarquable des réalités servi par des qualités exceptionnelles de vitesse. Celhay ne marque pas seulement des essais par débordements ; suivez des yeux une attaque qui se déroule sur l'aile opposée ; au moment où elle menace de s'arrêter, une intervention soudaine, rapide, la fait rebondir : c'est Celhay, venu de l'autre aile sans crier gare, qui désoriente et désempare la défense adverse et va marquer l'essai !



Des dons exceptionnels pour le rugby, voilà ce qui caractérise notre Bayonnais. Celhay fit, en effet, ses débuts dans le noble sport du ballon ovale en 1931, à l'âge de dix-neuf ans : bien entendu, c'était sous le maillot bleu ciel et blanc de l'Aviron Bayonnais. Etait-il déjà étincelant ? Non pas, en rugby un apprentissage est nécessaire pour tous, mais il y avait quelqu'un qui l'avait aussitôt repéré, et qui, en avisé connaisseur, le désigna sans plus tarder comme un futur grand joueur. C'était le président de la Commission de Rugby de l'Aviron Bayonnais, Darhan ; ce dernier, non sans clairvoyance, s'attacha au pas de Celhay, et quelques mois après, Celhay jouait un match de sélection Nord-Sud de l'U.F.R.A., à Pau. L'ascension avait été, on en conviendra étonnamment rapide. Et depuis, notre Bayonnais a joué tous les matches internationaux contre l'Allemagne, la Roumanie ou l'Italie. Celhay est à demeure à une aile de la ligne de trois-quarts de l'équipe de France.



Quand on voit Celhay déborder irrésistiblement la défense adverse, et dans une foulée longue et souple distancer ses rivaux, on se doute bien qu'il ne doit pas être un médiocre coureur à pied.



Effectivement, ce solide athlète aux yeux clairs, à l'allure un peu timide, d'une charmante modestie et d'une parfaite loyauté, a été trois années consécutives champion de Côte Basque des 100 mètres et 200 mètres ; maintes fois, il a réalisé aux 100 mètres le temps de 11 secondes, ce qui n'est pas si banal... Aujourd'hui il reste recordman, en sa province basque, du 200 mètres avec 22s 3/5.



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MAURICE CELHAY
Le Miroir des sports, 26 octobre 1937



Avec lui, il n'y avait pas à tergiverser ; sa voie était toute indiquée : trois-quarts aile ! Depuis 1931, il tient donc cette place, avec le succès que l'on connaît.



Mais ce n'est pas dans le rugby que Celhay fit ses premiers pas. Voyons ! Celhay, né en plein Pays Basque, à Saint-Jean-Pied-de-Port, en plein centre de la Basse-Navarre, ne serait pas Basque 100% s'il n'avait passé des heures et des heures devant les frontons.



A Saint-Jean-Pied-de-Port, Celhay, à peine adolescent, jouait déjà à la pelote basque ; il y réussit du reste quelques coups d'éclat ; il fut, en effet, demi-finaliste du championnat de France juniors à mains nues ; il ne devait pas en rester là, puisque l'année suivante il était retenu pour faire partie de l'équipe de Saint-Jean-Pied-de-Port, qui enlevait brillamment le titre de champion de France amateur en place libre.



Formé à l'école sportive au pied des frontons, Celhay, champion de course à pied, était donc un athlète complet : il le prouva au surplus en une autre circonstance, quand à la faveur de son service militaire, il fut désigné pour faire un stage au Centre Régional d'Education Physique, le C.R.I.P. de Royan : il en revint, en effet, moniteur avec le n° 1.



Pourtant, Celhay ne paye pas de mine ; son teint est pâle, et il faut l'observer avant de déceler en lui l'athlète complet. Car Celhay, qui a vingt-cinq ans, mesure 1 mètre 71 et il pèse 72 kilos ; mais il n'a pas une once de graisse ; finement musclé, il mesure 1 m. 02 de tour de poitrine, 0 m. 41 d'encolure, 0 m. 36 de biceps et 0 m. 37 de mollet.



Ses qualités athlétiques sont accompagnées d'un moral remarquable et d'une étonnante délicatesse d'attention, comme vous allez pouvoir en juger.



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MAURICE CELHAY
MATCH 2 NOVEMBRE 1937



Ses parents ne lui interdirent jamais la pratique du rugby, mais enfin, ils préféraient le savoir devant un fronton que sur la pelouse d'un terrain de rugby ; aussi restaient-ils anxieux quand leur fils leur apprenait qu'il allait jouer au rugby. Maurice Celhay prit alors la résolution de cacher à sa mère qu'il allait jouer au rugby le dimanche :


Non pas, déclarait-il, qu'elle m'en aurait empêché, mais je savais lui épargner du souci...



Aujourd'hui encore, la mère de notre champion de rugby s'alarme facilement ; il n'est plus possible de lui cacher la vérité, car les journaux chantent suffisamment les exploits de Celhay pour que sa mère en soit avertie. Mais elle ne tire pas orgueil des succès de son fils : l'affection l'emporte sur la fierté, et quand Celhay, après un match, rentre chez lui, la première question de sa mère n'est pas de connaître le résultat ou d'apprendre que son fils a été le héros du match, mais celle-ci :


— Es-tu entier ?



Marié depuis un an, Celhay exerce à Bayonne, et cela depuis huit ans, les fonctions de comptable dans une brasserie et fabrique de glace. Voilà qui ne lui laisse guère de loisirs pour se livrer à des ébats sportifs.



Qu'à cela ne tienne : le soir, après le travail, il va rejoindre ses camarades de l'Aviron Bayonnais et s'astreint avec eux à faire de la culture physique. Mieux encore, de midi à 2 heures, il se rend sur le terrain d'Hardoy et s'entraîne avec ses camarades de club ; bien sûr, il ne peut que déjeuner en toute hâte, mais qu'importe ! Vedette de l'Aviron Bayonnais, il souscrit de gaieté de coeur aux obligations de l'entrainement, et prêche d'exemple :


— Une corvée cela ? Mais pas du tout, réplique-t-il ; nous nous retrouvons tous avec plaisir, et puis, il y a à l'Aviron un tel esprit de bonne et saine camaraderie que jamais il n'y a un défaillant.



Connaissez-vous, à ce propos, le meilleur souvenir sportif de Celhay ? Sont-ce ses succès en pelote basque, ses championnats en course à pied, ses essais multiples en des matches de rugby ? Non pas, c'est tout simplement le fait suivant : d'avoir fait ses débuts à l'aile droite de la ligne se trois-quarts de l'équipe de France, pendant qu'à l'aile gauche faisait lui aussi ses débuts son camarade de l'Aviron Bayonnais Vigneau !



Qui chez les amateurs de rugby ne se souvient du reste de ce match joué contre l'Allemagne en mars 1935, et gagné 18 à 3 ; Celhay et Vigneau marquèrent à eux deux tous les essais français. La joie de Celhay était de voir que la gloire en rejaillissait sur l'Aviron Bayonnais."





Merci ami(e) lecteur (lectrice) de m'avoir suivi dans cet article.

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