LES PRISONNIERS BASQUES ET BAYONNAIS APRÈS L'ARMISTICE DU 11 NOVEMBRE 1918.
L'armistice de 1918, signé le 11 novembre 1918, à 5h15, met fin provisoirement aux combats de la Première Guerre mondiale. Il reconnaît de facto la victoire des Alliés et la défaite de l'Allemagne, mais il ne s'agit pas d'une capitulation au sens propre, cet armistice étant prévu pour durer 33 jours, puis il a été ensuite renouvelé.
PRISONNIERS DE GUERRE FRANCAIS 1918 OHRDRUF THURINGE ALLEMAGNE |
L'armistice prévoit le rapatriement des prisonniers alliés sans réciprocité. Cette absence de réciprocité est une violation de l'article 20 de la Convention de la Haye de 1899 ainsi rédigé "après la conclusion de la paix, le rapatriement des prisonniers de guerre s'effectuera dans le plus bref délai possible."
Les prisonniers anglais sont rapatriés dès novembre, le retour des 477 800 prisonniers français se termine mi-janvier 1919. Les prisonniers allemands sont retenus en France jusqu'au début de 1920. La libération des prisonniers austro-hongrois et allemands en Russie, des prisonniers russes en Autriche-Hongrie et en Allemagne est prévue par le traité de Brest-Litovsk. Ce retour est assez lent (500 000 Austro-hongrois sur 2 000 000) et la guerre civile retarde jusqu'en 1922 le rapatriement de Russie d'une partie des prisonniers. La révolution d'octobre et la guerre civile russe retardent le retour d'Allemagne des prisonniers russes.
Voici ce que rapporta à ce sujet le quotidien La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-
Luz, dans plusieurs éditions :
- le 15 novembre 1918 :
"Pour les prisonniers de guerre Basques et Bayonnais.
— Les conditions de l'armistice nous donnent l'espoir du retour prochain de nos chers compatriotes internes. Il ne s'en suit pas, au contraire, que nous devions arrêter l'élan généreux qui, depuis quatre ans, nous porte à les aider. L'envoi des colis dans les camps peut cesser mais dans quel état vont revenir ces malheureux minés par la maladie et les profondes souffrances morales qu'ils ont subies. Beaucoup de familles ne pourraient les secourir qu'au prix de sacrifices trop lourds pour leurs ressources, ils seraient donc exposés à souffrir encore au milieu de nous si le Comité ne pouvait, à la place des familles trop pauvres, leur donner ce dont ils auront absolument besoin pour se couvrir chaudement, se chausser, se suralimenter...
Les sommes déjà recueillies pour les prisonniers leur sont dues ; elles seront intégralement employées à les recourir sous la forme qui s'adaptera le mieux à leurs besoins. Mais pour que les efforts du Comité de l'arrondissement de Bayonne répondent bien aux nécessités qui vont se présenter à lui, il lui faut les ressources qu'il espère tenir de la tombola qu'il a organisée. En conséquence, il demande instamment que l'on continue à se montrer généreux à l'égard de nos héroïques mais malheureux internés qui ont tant souffert sur les champs de bataille et dans ces camps d'Allemagne, affreux de misères et d'humiliations. C'est certainement le dernier appel fait en faveur des prisonniers qui maintenant sont là à nos portes. Demain, peut-être, nous serons mis en présence de leurs besoins multiples en linge, vêtements, chaussures, spécialités pharmaceutiques, etc... Voudrions-nous que leurs souffrances physiques continuent et n'avons-nous pas tous, au contraire, le grand désir de leur apporter tout le bien être possible ?
AFFICHE EXPEDITION COLIS 1914 A DESTINATION DES MILITAIRES AUX ARMEES |
Le Comité adresse donc l'appel le plus pressant à tous ceux qui peuvent offrir des lots en les priant de ne pas retarder davantage à les envoyer à la Mairie où une exposition permanente va s'ouvrir dans les premiers jours de la semaine prochaine. Il demande instamment qu'on l'aide dans la vente des billets ; c'est par devoir patriotique que tous ceux qui peuvent assurer le placement de quelques carnets doivent s'y employer de leur mieux. Il rappelle, qu'indépendamment de lots en nature de toutes catégories, il y en a qui forment un total de 10 000 francs de lots en bons de la Défense Nationale.
Le Comité."
PRISONNIERS FRANCAIS CAMP AHLEN ALLEMAGNE 1915 |
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