Samedi soir, vers 18 heures 30. un incendie s’est déclaré à la caserne du Château-Neuf et a pris tout de suite d’inquiétantes proportions en raison du vent qui soufflait en tempête. Les pompiers de Bayonne alertés se rendirent aussitôt sur les lieux et toutes les pompes étaient mises en action. Devant l'extension du sinistre qui menaçait de dévorer tout l’édifice, on fit appel au concours des pompiers de Biarritz qui ne tardèrent pas à joindre leurs efforts à ceux de Bayonne. De nombreux soldats de l’armée d'occupation contribuèrent également à la lutte contre le fléau. Cette lutte dura près de dix heures. Ce n'est en effet que vers quatre heures du matin que les hardis sauveteurs se rendirent maîtres du feu.
Au cours des manœuvres opérées, on a eu, fort malheureusement. un grave accident à déplorer. Le sergent Etchebarne, de la compagnie des sapeurs-pompiers de Bayonne, qui se trouvait sur la toiture du bâtiment, est tombé d’une hauteur de six mètres dans la cage de l’escalier à la suite de l'écroulement de la toiture. Il a été relevé par ses camarades. Il porte une blessure à la tête et a plusieurs côtes fracturées. Ce brave nomme est âgé de quarante-huit ans . Il est employé comme contremaître à la miroiterie Fraisse à Bayonne.
Dans l’après-midi de dimanche, vers 13 heures 30, les pompiers ont été à nouveau alertés pour noyer les décombres dont la combustion était ranimée par le vent. Cette dernière opération fut rapidement terminée.
M. le Préfet des Landes, de passage à Bayonne, se trouvait sur les lieux du sinistre en compagnie de M. Dramard, sous-préfet, et de M. Pierre Simonet, maire de Bayonne.
Le service d’ordre était sous la direction de M. Nadeau, commissaire de police, et du capitaine de gendarmerie Bouillart.
Les opérations de sauvetage étaient dirigées sous le commandement de MM. Dospital, commandant, Tastet, capitaine, et Pascal, adjudant, des sapeurs-pompiers de Bayonne, et Lhermenault, commandant la compagnie des sapeurs-pompiers de Biarritz."
La place d'Armes devient place Maréchal-Pétain, la rue Gambetta rue Orbe, les quais de la
"J. -P. Irumberry, rugbyman de l'A.S.B., prisonnier en Allemagne, est libéré pour avoir
sauvé un ouvrier allemand de la noyade par - 16°."
JP IRUMBERRY ASB 1941 PAYS BASQUE D'ANTAN
Mars :
"M. Tourret, chauffeur rue Maubec, est asphyxié par les émanations du gazogène de son
camion."
PUBLICITE GAZOGENE GLON BIARRITZ 1941 PAYS BASQUE D'ANTAN
Avril :
"Le gros lot de la Loterie nationale de cinq millions est gagné à Bayonne, au tabac de Mme
Ibaruty, rue Bernède."
Voici ce que rapporta à ce sujet La Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays basque, le 26 avril
1941 :
"Le gros lot de 5 millions de La Loterie nationale a été gagné à Bayonne.
Dès la première heure, ce matin, la nouvelle se répandait que le billet gagnant le gros lot de 5 millions de la cinquième tranche de la Loterie Nationale tirée hier, avait été vendu à Bayonne, par les soins de Mlles Ibarruty, débitantes de tabacs, rue Bernède, en face de la Mairie. D’aucuns doutaient de cette aubaine, d’autant plus que des bruits semblables avaient été déjà lancés à l’occasion des tirages précédents.
Cependant, cette fois, il fallut en convenir. La nouvelle était bien fondée. Bayonne avait gagné le gros lot. C'est ce qui nous fut confirmé par Mlles Ibarruty, au moment où nous nous présentons et alors que leur magasin est déjà rempli de clients. Le billet portant le numéro 557 072 a été vendu chez elles par dixièmes. C'est donc des parts de 500 000 francs qui seront attribuées aux heureux gagnants.
Sur la glace extérieure du magasin, ces demoiselles ont affiché le chiffre prestigieux devant lequel s’extasient en passant ceux qui... auraient pu compter parmi les bénéficiaires des fantaisies de dame Fortune.
Ajouterons-nous que Mlles Ibarruty sont enchantées de ce résultat ? Mais oui, toutes deux ont le sourire. N'est-ce pas une réclame sensationnelle pour leur commerce de billets de loterie ?
C'est ce qu'elles nous déclarent au moment où nous les quittons, en ajoutant que contrairement à toutes les vedettes de l’actualité, elles ne peuvent annoncer pouvoir mieux faire la prochaine fois !... Puissent-elles faire aussi bien, c’est ce que nous leur souhaitons bien cordialement."
Mai :
"J. Borotra, commissaire général à la Jeunesse et aux Sports préside, à St-Léon, une
matinée sportive pour le Secours national.
JEAN BOROTRA 1941
La Société Nautique s'unit à l'A.S.C.B. et revient au rugby. Elle gagne son premier match
contre Gujan 95-0.
Le huit de l'A.B. est champion de France de rowing à Asnières."
Juin :
"René Legrand, machiniste au théâtre, disparaît dans une trappe à l'issue de La veuve
joyeuse. Il meurt à l'hôpital.
Un taureau s'échappe de l'abattoir St-Esprit. Il est rattrapé au milieu de la rue Victor-
Hugo."
Juillet :
"Louis Descorps, de l'Aviron, est champion de France juniors du 110 m haies en 17 s 3/10e."
Août :
"Francis Baudonne gagne l'épreuve du 400 m juniors, dans l'Adour en 5 mn 45 s, André
Suhubiette celle des seniors en 4 mn 30 s."
Septembre :
"Décès du Dr Elosu, ex-conseiller communiste, que La Gazette dépeint comme une
"conscience d'apôtre"."
FERNAND ELOSU EN 1930
Voici ce que rapporta à son sujet la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays basque, le 20 août
1941 :
"Mort de M. le docteur Elosu.
On annonce ce matin la mort de M. le docteur Elosu. Avec lui disparaît une conscience d'apôtre dont les manifestations aussi généreuses qu’opiniâtres valurent à celui qu’elle animait de vives sympathies et de farouches inimitiés. Disciple des philosophies libertaires, partisan de l'égalité des classes, le docteur Elosu poursuivait pacifiquement son apostolat en faveur de cette doctrine humanitaire qui eut rallié tant de suffrages si elle n'avait compté que des esprits à la ressemblance de celui que la mort vient de ravir.
Sa bienfaisance était légendaire ici comme dans toute la région. Les pauvres et les malheureux s'adressaient à lui, assurés de le voir accourir au premier appel et s'efforcer de toute sa science prodiguée sans compter, à atténuer leurs souffrances. Nul plus que lieu ne mérita le beau titre de "Médecin des pauvres" que chacun d'ailleurs se plaisait à lui donner.
Il se peut que jugée sur le plan politique sa personnalité soit l'objet d'opinions diverses. Mais où l'unanimité se fera c'est dans la reconnaissance de sa bonté légendaire, de sa belle conscience professionnelle qui se manifestèrent près d'un demi-siècle durant dans cette cité et dans cette région où il est passé en faisant le bien selon les règles de la plus fervente humanité."
Octobre :
"Arrestation d'un "mauvais Français" pour collage d'affiches subversives sur une
"Le jeune assassin de sa patronne et de son enfant, à Arcangues, est condamné à mort."
Voici ce que rapporta à ce sujet la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays basque, le 27
novembre 1941 :
"Le jeune assassin d’Arcangues René Bourdaraud est condamné à mort.
Mardi a été jugée par la Cour d'assises de Mont-de-Marsan l’affaire de Bourdaraud, le jeune assassin d’Arcangues. L’audience est ouverte à 10 heures par M. le conseiller Chardon, de la Cour d’appel de Bordeaux, qui préside, assisté de MM. Cols et Delnondedieux, juges au siège.
L’accusé est René Bourdaraud, 16 ans, domestique de ferme à Arcangues (Basses-Pyrénées) .
M. Destouet, procureur de l’Etat, occupe le siège du ministère public.
Au banc de la défense : Me Dartiguelongue, avocat à Bayonne.
Après tirage au sort du jury, lecture est donnée de l’acte d'accusation.
Le 19 mars 1941, le jeune Bourdaraud René, 16 ans, pupille du service des Enfants assistés de la Seine, assassinait à Arcangues la dame Bidart Marie Camajor, 56 ans, et le jeune Guy Roubinet, pu pille de l’Assistance publique, 5 ans et demi.
On connaît les circonstances de ce drame.
Après interrogatoire au cours duquel le lourd passé de ce jeune homme avait été mis en évidence, les témoins ont été entendus.
Après réquisitoire modéré et d’une sobre grandeur prononcé par M. Destouet, ministère public, le défenseur Me Dartiguelongue, du barreau de Bayonne, a plaidé l'irresponsabilité de son jeune client étayée par les faits et la conclusion du médecin psychiatre.
Le jury a répondu à des questions qui lui étaient posées, il reste muet sur les circonstances atténuantes.
En conséquence René Bourdaraud a été condamné à la peine de mort. (AFIP)."
Décembre :
"Le conseil municipal lance un projet pour la création de deux gymnases couverts et d'une
piscine à St-Léon."
(Source : Un siècle à Bayonne de Manuel Castiella aux éditions Atlantica)
Merci ami(e) lecteur (lectrice) de m'avoir suivi dans cet article.
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