FAITS DIVERS À BAYONNE EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN 1920

FAITS DIVERS À BAYONNE EN 1920.

Dans ma rubrique "faits divers à Bayonne", après les années 1900, 1901, 1902, 1903, 1904, 1905, 1906, 1907, 1908,  

1909, 1910, 1911, 1912, 1913, 1914, 1915, 1916, 1917, 1918 et  1919, voici l'année 1920.

ALLEES MARINES BAYONNE 1920
PAYS BASQUE D'ANTAN

Que se passe-t-il en 1920 ?

Voici mois par mois ce que rapporte la presse locale :

• Janvier :

• "M. Barillier, maire d'Anglet, est élu sénateur (644 voix sur 1004)."

• Février :

• "En une semaine, 7 650 personnes montent sur le grand huit aérien de M. Lainé, place 

des Basques.

• La nouvelle gare du Midi ouvre partiellement.

• Vif émoi au musée Bonnat avec la visite inopinée d'Alphonse XIII."

ALPHONSE XIII ROI D'ESPAGNE

Voici ce que rapporta la Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, dans son édition 

du 25 février 1920 :

"...A Bayonne, il a visité le Musée Bonnat et nous empruntons au "Courrier" le récit de celte visite : 

MUSEE BONNAT BAYONNE
PAYS BASQUE D'ANTAN

"Le hall était vide. Un heureux hasard fit que M. J. Aubert se rendait en ce moment à la bibliothèque. 

Reconnaissant le Roi d'Espagne et voyant l’embarras dans lequel se trouvait Sa Majesté qui ne savait à qui s’adresser, M. J. Aubert lui présenta l’hommage de son respect et se mit à sa disposition pour le guider dans le Musée. 

La visite commença aussitôt. Dans le hall, l'attention du souverain se porta de préférence sur la grande tapisserie dont il fit l'éloge et sur la modeste pile de boulets pleins et de boulets ramés, lancés par des batteries anglaises de Wellington, pendant le siège de 1814, boulets retirés de l’Adour il y a quelques années. 

TAPISSERIE DE FRANS GEUBELS
MUSEE BONNAT BAYONNE

L’examen de ces boulets fut l’occasion pour de roi de prouver qu'il connaissait en détail les événements militaires dont notre région fut le théâtre en 1813-1814 et il s’entretint avec M. J. Aubert, qui, comme on le sait, est secrétaire du "Souvenir Français", de certaines particularités très intéressantes des batailles de la Nivelle et de la Nive. 

Sa Majesté se rendit ensuite à la bibliothèque dont elle parcourut toutes les salles. M. Fort présenta au monarque une collection de lettres revêtues de la signature de plusieurs rois de France, notamment de Charles IX, d'Henri IV, de Louis XIII et de Louis XIV. 

La visite du Musée de Peinture fut un régal pour Alphonse XIII qui, à différentes reprises, ne cacha pas son admiration. "Comment donc n'étais-je jamais venu ici, depuis le temps que je villégiature à Saint-Sébastien et à Biarritz ?" s’écria-t-il. 

Le souverain se trouvait encore dans la grande salle du premier étage quand M. Antonin Personnaz, membre de la Commission du Musée, averti de la présence de Sa Majesté, se présenta à son tour. On connaît la compétence de notre distingué concitoyen qui signala particulièrement au roi les dessins de A. Durer, de Michel Ange, d’Ingres, de Raphaël, etc., et les tableaux de Rembrandt, de Ribera, de Van Dyck, de Goya, de Bonnat, etc... 

TABLEAU DE RUBENS
MUSEE BONNAT BAYONNE

Sur chacune de ces artistes, le souverain fit des observations très judicieuses. Sa Majesté s’arrêta longtemps devant l’esquisse, par Tiepolo, du plafond de la grande salle du Trône au Palais Royal de Madrid et elle a promis d'envoyer au Musée la photographie de ce plafond pour l’apposer contre l’esquisse. 

C'est par une rapide inspection du Musée d’Histoire naturelle — car d'heure avançait et Sa Majesté était attendue à Biarritz — que se termina la visite royale dans ce beau monument. 

Alphonse XIII, qui est un chasseur émérite et le plus adroit tireur de son royaume, eut cependant le temps de s'arrêter devant la collection d'ours, d’izards, de chevreuils, d’écureuils qu'il admira beaucoup et raconta deux anecdotes très amusantes sur sa dernière chasse dans la province de Santander. 

Comme M. Personnaz s'excusait de ne pouvoir lui désigner un merle blanc qui est la gloire de ce Musée, le souverain lui répondit : 

"J’ai connu, moi aussi, un merle blanc. C'était un aimable fonctionnaire d'un ministère. Il gagnait 8 000 pesetas par an. On lui proposa de lui donner une place dans un autre ministère où il aurait gagné 45 000 pesetas. Il refusa parce  qu'il se sentait indispensable dans l'emploi qu’il occupait. Voilà un merle blanc". 

On peut juger si cette historiette, débitée avec beaucoup d'humour et une pointe de malice, fut joyeusement accueillie. 

Avant de rejoindre son automobile, le Roi serra la main de nos concitoyens en les remerciant, et comme M. A. Personnaz exprimait au monarque sa gratitude pour ce qu’il avait fait pour la France pendait la guerre, Alphonse XIII lui dit : "Je l'ai fait de tout cœur, ne pouvant oublier que j'ai du sang français dans les veines"...

ALPHONSE XIII ROI D'ESPAGNE

• Mars :

• "Au théâtre, à la fin d'un opéra, Bertrand D., charpentier, urine près de son fauteuil. Il 

est conduit au poste "cuver son vin"."

• Avril :

• "L'A.S.B. est champion de France 2e série (Stade-Fraçais 6-0). Inauguration du terrain 

Compan aux Cinq-Cantons."

• Mai :

• "André Perchicot triomphe au concert Mayol, Olympia, casino (avec Mistinguett)."

ANDRE PERCHICOT ET SA CHANSON LE BERET
PAYS BASQUE D'ANTAN

Voici ce que rapporta à ce sujet le journal L'Excelsior, dans son édition du 7 avril 1920 :

"Concert Mayol.

 — Perchicot, le célèbre champion cycliste, a remporte hier soir un triomphe indescriplible ; toute la salle entière, debout, a acclamé Perchicot. De l'avis de tous les journalistes présents, c'est un nouveau Paulus qui vient de se révèler. Nous donnerons demain des détails sur ce début sensationnel qui fera courir toute la foule au concert Mayol. Avec Perchicot, la merveilleuse revue Tout à l'amour ! et son sensationnel tableau le Coucher des Ingénues ne sont pas près de quitter l'affiche."

• Juin :

• "Hommage de l'abbé Landerretche à Pierre Broussain, l'un des douze de l'Académie 

basque, pour avoir enrayé "la disparition progressive de l'euskara."

• Juillet :

• "Tour de France : Sables d'Olonne-Bayonne : Lambot règle au sprint Thys (482 km en 

19 h 44 mn).

• Messe en la cathédrale pour le décès de l'impératrice Eugénie."

STATUE CARDINAL LAVIGERIE BAYONNE 1920
PAYS BASQUE D'ANTAN

• Août :

• "Le Fourneau populaire de Saint-Esprit propose : pain, soupe, portion de viande, 

légumes : 1,70 F."

• Septembre :

• "Albert B., mutilé de guerre, condamné pour vol qualifié, s'évade en sautant du premier 

étage de l'hôpital après avoir scié les barreaux de la fenêtre de sa chambre."

Voici ce que rapporta la Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, dans son édition 

du 9 septembre 1920 :

"Evasion. 

— Le nommé Albert Bécu, mutilé de guerre, inculpé de vol commis à St-Jean-de-Luz, s’est évadé dans la nuit de mardi à mercredi, d’une chambre située au premier étage de l’aile droite de l’hôpital St-Léon, en sciant un barreau de fer de sa fenêtre et en s’aidant de draps de lit. Il a ainsi franchi une hauteur de dix mètres. 

Bécu, qui est récidiviste en matière de vol, avait déjà tenté de s’évader du palais de justice de Bayonne, le jour de son arrestation, en sautant d’une fenêtre du deuxième étage dans le péristyle du tribunal. Il s’était blessé assez sérieusement et c’est ainsi qu’il avait été admis à l'hôpital, en attendant son transfert à la maison d’arrêt, qui devait s’effectuer incessamment. Il est activement recherché."

HÔPITAL ST LEON BAYONNE 1867
PAYS BASQUE D'ANTAN

• Octobre :

• "Un hydravion espagnol s'élance de Blancpignon, il s'écrase près de la pièce noyée à St-

Bernard : pilote et passager morts."

Voici ce que rapporta la Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, dans son édition 

du 7 octobre 1920 :

"Accident d'aviation. 

— A la station d’aviation établie au quartier Blancpiguon, deux Espagnols avaient pris place dans un hydravion de la Compagnie qui fait le trajet Bayonne-Bilbao. L’appareil était piloté par l’aviateur Gosselin. 

Vers une heure de l’après-midi, l’appareil élevait, lorsqu’en tournant, il fut pris par un remous et piqua dans l’Adour. 

L'appareil, renversé, flotta sur les eaux. Des couralins se portèrent au secours des victimes. L’aviateur, qui avait une jambe brisée, put être recueilli et transporté à l’hôpital. L’un des Espagnols, âgé d’une trentaine d’années, nommé Beascoa, dut également recueilli alors qu'il respirait encore, mais il expira malgré les soins du docteur Pambrun. Le corps de son camarade Amiras Javiero, capitaine au long cours à Bilbao n'a pu être retrouvé. On suppose qu'il est resté pris sous l'avion.

Les recherches se poursuivent."

PONT MARENGO BAYONNE 1920
PAYS BASQUE D'ANTAN

• Novembre :

• "Ouverture du buffet de la gare du Midi.

• M. David Delvailles demande la création de "jardins ouvriers"."

• Décembre : 

• "Route de Pau, la camionnette de la Coop de Boucau, fait une embardée et se brise "en 

miettes". Ses occupants, MM. G. Ortet, maire, J. Désarménien et Gaudié sont indemnes, M. 

Luc est transporté à la clinique Delay."

(Source : Un siècle à Bayonne de Manuel Castiella aux éditions Atlantica et https://webmuseo.com/ws/musee-bonnat-helleu/app/collection/record/351?expo=16&index=2)

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