LE SPORT NATIONAL AU PAYS BASQUE EN 1903.
La pelote Basque est le sport national du Pays Basque, depuis de très nombreuses années.
Je vous ai déjà parlé de ce sport en 1903, dans un article précédent.
Voici ce que rapporta La Petite Gironde, dans son édition du 27 novembre 1903, sous la plume
de C. Béguin :
"Le sport national du Pays Basque.
De tous les traits qui concourent à donner au peuple basque cet individualisme si marqué, cette physionomie si spéciale qui frappent l’observateur, la passion du jeu de paume est, à coup sûr, l'un des plus caractéristiques et des plus curieux. Dans toute la région comprise entre l’Adour et la Bidassoa et, au delà des monts, sur le versant espagnol des Pyrénées habité par des populations de même race, — de cette race euskarienne dont l'âge est incalculable et dont les origines sont enveloppées de mystère, — on ne rencontrerait pas un village, pas un hameau si petit qu’il soit qui n’ait sa place de pelote. Celle-ci, le plus souvent, est située près de l'église, et cette réunion symbolise à merveille la vie sociale d’un groupement basque qui, aujourd’hui encore, se résume en ces deux choses : la foi religieuse et le jeu national.
Un grand mur lisse dont la hauteur varie entre sept et dix mètres, la largeur entre quinze et vingt mètres, arrondi au milieu en forme de dôme et précédé d’une vaste esplanade en terre battue, voilà de quoi se compose une place de pelote. Par un beau soleil, rien n’est pittoresque comme ces places qu’ombragent des chênes et que dominent les cimes pyrénéennes. De chaque côté de la piste, dans les localités importantes, s’étagent de longues rangées de gradins en bois ou en pierre où se presse, aux jours de fête, une foule enthousiaste venue pour applaudir les forts et les agiles de la contrée. Quant au jeu lui-même, il se réduit à lancer contre le mur, soit avec la paume de la main, soit avec un gant d’osier, une petite balle très dure désignée sous le nom de pelote, et à la recevoir à son retour pour la lancer de nouveau. Il semble, au premier abord, que cet exercice doive présenter pour le spectateur une certaine monotonie ; il n’en est rien, cependant, car il donne lieu à des combinaisons si diverses, il exige de ceux qui s’y livrent une telle agilité, une telle vigueur, en même temps qu’une telle précision de coup d’œil, qu’on s'explique bien vite l'intérêt passionné qu’il excite parmi toute une race. Demandez à un enfant basque ce qui lui causerait le plus de plaisir, et, généralement, il vous demandera de lui donner une pelote. Allez à la place du Jeu-de-Paume après la sortie de l’école, vous y trouverez réunis tous les gamins du village occupés à leur distraction favorite ; ils jouent déjà, ces bambins, avec le sérieux et la gravité des hommes. En vertu d’une tolérance qui ne souffre que de rares exceptions, tout mur, en pays basque, est exposé à se transformer en cible pour les joueurs ; de là cette inscription que l’on relève parfois sur les édifices municipaux et sur les églises : Il est défendu de jouer à la pelote ; ou bien, en Espagne : Se prohibe jugar à la pelota.
INAUGURATION TRINQUET RAMUNCHO IRUN 1926 PAYS BASQUE D'ANTAN |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire