UN DIMANCHE AU PAYS BASQUE EN 1912.
Les dimanche pendant les beaux jours, les habitants des villes du Pays Basque qui le peuvent se rendent à la campagne.
GARE DU MIDI BIARRITZ 1912 PAYS BASQUE D'ANTAN |
Voici ce que rapporta la Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, le 23 juin 1912 :
"Les beaux dimanches en Pays Basque.
Dimanche dernier, ce fut une liesse générale de la campagne. Des citadins en masse, partis de Bayonne et de Biarritz, avaient pris qui les trains, qui des autos, qui des bécanes et qui même leurs jambes, pour se répandre au sein de la belle nature.
Dans cet exode, l’attrait des processions basques entrait bien pour quelque chose. On veut voir les soldats habillés de pantalons blancs, de vestons noirs avec des galons sur toutes les coulures et portant sur l’épaule le vénérable fusil de la maison. Ils composent le piquet d’honneur du Saint-Sacrement, au milieu des roulements de tambour, des sonneries de clairons, pendant que le drapeau palpite et frissonne. Les campagnes frémissent sous ces échos militaires. On a l’impression d’une mobilisation générale.
Cette démonstration a certainement pour mobile d’indiquer que la religion serait défendue, si elle était attaquée. Mais derrière le grand principe, il y a aussi le petit verre qui produit l’entrain et la gaieté de ce recrutement occasionnel. Quand la cérémonie s’achève et que les cierges ont été éteints, la troupe défile pour la parade. Elle s’arrête devant toutes les bonnes maisons, les soldats portent les armes, présentent les armes, les tambours battent aux champs et le capitaine, saluant de l’épée, s’avance pour recevoir la pièce blanche, qui chez l’Américain devient quelquefois une pièce blonde. Ce bel argent est versé à la masse et servira au banquet de l’auberge. La sonnerie de la soupe est un joli chant.
Itxassou, Cambo, Louhossoa et surtout Bidarray ont été envahis par le monde des promeneurs citadins désireux de contempler la garde nationale. Ajoutez que les cerises sont bien bonnes à cette époque, les arbres d’Itxassou ont fourni de merveilleux pendants d’oreilles. Des gamins, en véritables écureuils, firent cette cueillette qui s’adresse moins au grand art qu’à la gourmandise. Ce fut une bonne journée, particulièrement pour les enfants des écoles du Grand-Bayonne, sous la conduite de leurs directeurs.
PROCESSION FÊTE DIEU HASPARREN PAYS BASQUE D'ANTAN |
On ne dira jamais assez combien est merveilleuse la campagne basque et quel cadre incomparable elle donne à Biarritz. Il faut cependant exprimer un regret : les moyens de locomotion manquent.
On rêve — et Biarritz devrait prendre à cœur la réalisation de ce rêve — on rêve de services d’autobus qui, les dimanches et jours de fêtes, se lanceraient sur toutes les routes de pénétration basque. Non point comme on en a vu un essai timide ces dernières années, avec des autobus qui ne partaient que lorsque toutes les places étaient souscrites. Il faudrait des services réguliers, tels que les tramways et les chemins de fer, vers les directions de Hasparren, Cambo, Sare et St-Jean-de-Luz.
PARTIE DE PELOTE ST JEAN DE LUZ 1912 PAYS BASQUE D'ANTAN |
Les kermesses locales vont jeter leur branle à tous les beffrois. Hasparren, Saint-Jean-de-Luz seront les premiers à ouvrir le feu de la fête. Viendront en se succédant Cambo, Ustaritz, St-Jean-Pied-de-Port, Itxassou, Villefranque, Sare.
PROCESSION FÊTE DIEU SARE PAYS BASQUE D'ANTAN |
Toutes ces fêtes locales devraient avoir comme point de départ Biarrritz. Nos hôtes seraient ravis de profiter de ces occasions pour pénétrer le pays basque. Les villages rivaliseraient pour être dignes de leurs visiteurs. Les bonnes parties de pelote que nous admirions, il y a vingt ans, sur les places ouvertes, redeviendraient en faveur. Non point ces parties de pelote où les joueurs viennent gagner un cachet et qui sont la caricature de ce noble sport. Chaque village avait ses champions. On luttait pour l’honneur, et les spectateurs se laissaient gagner par le chauvinisme et l’enthousiasme.
PASSEUR PAS DE ROLAND ITXASSOU 1912 PAYS BASQUE D'ANTAN |
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