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mardi 25 juillet 2017

L'INDUSTRIE DE LA CHAUSSURE À HASPARREN - HAZPARNE EN LABOURD AU PAYS BASQUE AUTREFOIS


L'INDUSTRIE DE LA CHAUSSURE À HASPARREN (HAZPARNE en BASQUE) AUTREFOIS.


Au début du 20ème siècle, la fabrication de la chaussure est la principale activité d'Hasparren.


pays basque autrefois chaussure industrie labourd
ATELIER DE CHUASSURES
HASPARREN AUTREFOIS


Cette activité naît dès le début du 18ème siècle grâce à la présence de nombreuses tanneries 

dans la ville.

Le premier écrit concernant la chaussure à Hasparren date de 1846 et cet écrit n'est pas très 

positif car il indique qu'il y a du chômage dans la cordonnerie.

Jusqu'en 1830, la production locale sert principalement à assurer les besoins de la population 

et à alimenter le commerce local.



De 1830 à 1870, à la fabrication traditionnelle va venir s'ajouter celles des bottes de cuir et de 

chaussures destinées aux militaires.



A partir de 1870, certains fabricants ont l'idée de développer leur production en créant des 

chaussures avec le dessus en toile épaisse ou en peaux diverses, par exemple de moutons, 

chèvres ou veaux, ces animaux se trouvant à proximité d'Hasparren.

On est dans ce qu'on appelle aujourd'hui "les circuits courts". 



La "chaussure d'Hasparren" se vend alors dans le monde entier, en France bien sûr, mais aussi 

grâce aux émigrés Basques, en Algérie, et en Amérique du Sud.



Cet artisanat devient l'activité principale de la Cité des Chênes.



En 1892, des votes de lois protectionnistes ont pour conséquence de fermer les débouchés 

étrangers aux fabricants Haspandars et plusieurs d'entre eux  doivent cesser leur activité.

C'est à cette période que ceux qui survivent s'équipent de machines, pour la plupart louées et 

on voit apparaître des ateliers, avec des ouvrier(e)s travaillant aux pièces.



pays basque autrefois
ATELIER DE CHUASSURES
HASPARREN AUTREFOIS



pays basque 1900
ATELIER DE CHAUSSURES AMESPIL
HASPARREN AUTREFOIS



pays basque 1900
CHAUSSURES ONA
HASPARREN AUTREFOIS






En 1900, environ 2 500 Haspandard(e)s (habitants d'Hasparren) travaillent dans l'industrie de 

la chaussure, alors que dans les Basses-Pyrénées il y a en tout 3 619 personnes employées dans 

la cordonnerie.

Dans les années 1950, il existe encore une quinzaine d'usines qui emploient 1 300 personnes.

Pour Hasparren et ses alentours, c'est considérable !

Parmi la quinzaine d'usines de cette époque, il y a : Trolliet (la plus grande), puis par ordre 

alphabétique Amespil-Mongour, Ary, Espil, Emile Larre, Madré, Ortesenia, chaussures Ona, 

Puyau, Sabalo, les chaussures Safa etc...




pays basque 1900
USINE CHAUSSURES ONA
HASPARREN 
PAYS BASQUE D'ANTAN




pays basque avant
USINE CHAUSSURES ONA
HASPARREN AUTREFOIS

Certains fabricants ont des magasins à Biarritz, comme  Puyau par exemple, situé au Pignada, 

qui compte 120 ouvriers.


Des représentants passent dans les usines pour vendre du cuir mais certains fabricants  se 

fournissent directement chez Carriat à Espelette, qui ont des cuirs de buffles achetés à 

l'étranger.


Dans les usines, on travaille le cuir de vache, de buffle ou de chevreau.


On découvre les marchands d'"échantillons" qui se paient très cher : ainsi, les usines ont un 

 modèle pour faire une chaussure dans toutes les tailles.


Comment se passe la fabrication ?


La préparation de la tige qui est la partie supérieure de la chaussure, fixée à la semelle, est faite 

par les coupeurs, les pareuses et les piqueuses.

Le premier travail, c'est la coupe.

Le coupeur utilise des gabarits faits en carton d'après les échantillons et on renforce les 

bordures avec du fer.

Les bons coupeurs savent mettre un maximum de chaussures dans une peau, tout en respectant 

bien le sens du cuir. Il ne faut pas gâcher la marchandise !


Les coupeurs se servent d'un long couteau qu'ils affûtent eux-mêmes, le tranchet.

Avoir un bon coupeur est très important pour une usine car c'est de leur savoir faire dont

dépend en grande partie le prix de revient d'une paire de chaussures.


Mais avant de piquer, il faut "parer", c'est-à-dire qu'on tape sur le cuir pour l'amincir au bord 

et faciliter la couture, faite par des pareuses qui utilisent une machine à parer.

Les piqueuses peuvent travailler à l'usine mais aussi chez elles.

Elles cousent avec des machines à coudre, mais elles ont cousu il y a quelques années 

auparavant à la main aussi.

Elles font aussi les trous des lacets.

Elles viennent chercher leur travail directement à l'usine, où on leur donne les pièces à 

assembler avec un papier où est noté combien de tiges elles doivent ramener.

Elles emportent le tout dans une toile noire ("oihal beltza").


Autant dire, là aussi, que les bonnes piqueuses sont très recherchées, comme les bons coupeurs.

Elles travaillent même pour plusieurs usines, leur talent étant très apprécié.


Après le coupage et le piquage, le travail suivant c'est le montage.


Un travail de préparation est nécessaire pour bien préparer les matières premières, les tiges, 

les semelles dans un chariot avec des étiquettes où est marqué combien il y a de paires et pour 

qui elles sont.


Après le montage, on met la trépointe, c'est-à-dire la bande de cuir souple, fixée autour de la 

chaussure, qui sert à relier la semelle au reste de la chaussure, à l'aide d'une machine.


Les semelles étaient au début en cuir et il existait à Armendaritz une tannerie spécialisée dans 

le cuir de semelles.

Ensuite, les semelles ont été en caoutchouc et en crêpe.



Puis, c'est la phase de pose des talons, soit en cuir, soit en caoutchouc, qui sont cloués, avec une 

machine.


Enfin, pour la finition, les semelles sont poncées avec une machine, et on teint et on cire les 

chaussures.


Le dernière étape, c'est l'expédition.

Les ouvrières nettoient, mettent les lacets, du papier de soie et le tout dans une boîte.

Les colis sont faits pour les différents clients, puis on téléphone au transporteur qui emporte 

tous les colis.



La vie de l'usine : 


Les ouvriers viennent de tous les quartiers pour travailler, souvent à pied, mais aussi en vélo 

lorsqu'ils habitent aux alentours d'Hasparren.

Tous les ouvriers portent une blouse bleue.

Il y a globalement peu d'accidents de travail mais surtout des accidents de trajet.

La semaine de travail commence le lundi matin et finit le samedi midi, en deux ou trois équipes.

Il existe deux catégories d'ouvriers : ceux qui ont un fixe et ceux qui travaillent à la tâche, "aux 

paires".

En général, ces derniers gagnent plus que les premiers.

Ils notent leur production sur un carnet et ils le présentent au patron pour se faire payer.


Il existe une sirène en ville, chez Trolliet et elle sonne pour toutes les usines.


La première sirène sonne à huit heures moins le quart, pour avertir, et à huit heures, elle sonne 

de nouveau pour l'embauche.

Jusqu'à la sonnerie de midi, il n'y a pas de pause officielle.


A midi, tout le monde sort des usines et rentrent déjeuner chez eux quand ils n'habitent pas 

trop loin.

Sinon, c'est la gamelle ou le restaurant.



Ensuite, la sirène sonne à 13h45, puis nouvelle sonnerie à 14h pour la reprise d'embauche.



Le travail se poursuit jusqu'à 18 heures.

S'il y a beaucoup de travail, on fait des heures supplémentaires.


Le 25 octobre, pour la saint Crépin, patron des cordonniers, c'est la grande fête dans les usines.

On n'aime pas trop les syndicalistes dans les usines mais en mai 1967, il y a eu une grande 

journée de mobilisation et 2 000 Haspandars ont marché jusqu'à la sous-préfecture à Bayonne, 

soit au moins 25 kilomètres !


A cause des importations massives, quasiment toutes les usines ferment au fur et à mesure, 

jusqu'à la fin des années 1980.




(Source : http://www.concours-history.com/v259/ et http://www.hasparren-histoire.fr/industrialisation-2.html)










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