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samedi 8 juillet 2017

TROIS JEUNES SPORTIFS PERDENT LA VIE À BIARRITZ EN LABOURD AU PAYS BASQUE LE 10 JANVIER 1937


FAIT DIVERS DRAMATIQUE À BIARRITZ LE 10 JANVIER 1937.


C'est une tragédie qui a frappé trois familles Basques et Béarnaises ce dimanche 10 janvier 1937 lors d'un cross cyclo-pédestre à Biarritz.


Voici ce qu'en rapporte la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays Basque, dans son édition 

du lundi 11 janvier 1937 :


"Une catastrophe a jeté hier la consternation dans Biarritz, Bayonne et la région.


Au cours du cross cyclo-pédestre de Biarritz, par suite d'une erreur de parcours, trois cyclistes dont deux Bayonnais et un Béarnais surpris par la mer à la plage Bernain ont été noyés. Quatre autres avaient pu se sauver à temps.


Une affreuse catastrophe est venue hier soir, jeter la consternation parmi les populations de Biarritz, de Bayonne, de Pau et, peut-on dire, de toute la région.


La journée s'annonçait magnifique et tout le monde se réjouissait du soleil printanier qui en cette saison d'hiver se montrait généreux. On sentait qu'il faisait bon vivre. Et quelques heures plus tard c'était un voile de deuil qui tombait sur la ville, crispait le visage de ceux qui apprenaient peu à peu la nouvelle, allait jeter l'émoi bien au delà des limites de la ville...


Biarritz se souviendra longtemps du 10 janvier 1937. Dès aujourd'hui, elle marque cette journée d'un caillou noir.


Elle avait cependant bien commencé et malgré les soucis du moment (Guerre Civile Espagnole), on était enclin à l'optimisme, à cause du chaud soleil qui brillait dans un ciel pur, à cause de la douceur de la température qui nous faisait penser au printemps. Hélas, une affreuse catastrophe allait ternir cette journée qui avait fait sortir de leur home les plus casaniers de nos concitoyens. Il y avait du monde dans les rues et sur la côte, le matin ; il y en avait davantage encore dans l'après-midi, à cause du temps délicieux, à cause d'une épreuve sportive dont on parlait depuis longtemps.


Il s'agissait d'une course cyclo-pédestre organisée par les frères Puyoo, deux commerçants mécaniciens cyclistes de l'avenue Maréchal Joffre et placée sous la direction technique du Vélo Club Biarrot, avec l'assentiment régulier de l'Union Vélocipédique de France.


C'était un cross, comme il en fut souvent organisé souvent à Biarritz et il eut toujours du succès parce qu'il empruntait un parcours parsemé de difficultés et fort pittoresque, en ce sens que la plage et les lacets de nos falaises étaient compris dans le trajet.


Le départ devait être primitivement donné à 11 heures du matin et le début du parcours empruntait l'avenue Edouard VII jusqu'à la villa Roche-Ronde. Mais une décision de l'U.V.F. portait le départ à 3 heures de l'après-midi. Une foule énorme assista au départ, en face du café des Colonnes et il se déroula de la façon la plus régulière. les coureurs, s'arrêtant devant la villa Roche-Ronde devaient descendre les escaliers, d'ailleurs assez rapides, qui conduisent à la promenade de la plage Miramar, sur laquelle ils devaient se rendre pour continuer devant l'hôtel du Palais et le Casino Municipal.


Au sommet de l'escalier de la Roche-Ronde se trouvait un jeune commissaire muni d'un drapeau blanc et vert, lequel devait indiquer aux coureurs la bonne direction. Un erreur allait se produire à cet endroit, une erreur qu'on n'arrive pas encore aujourd'hui à expliquer clairement, mais qui n'en coûte pas moins la vie à trois jeunes sportifs, presque des enfants puisqu'ils avaient tout juste de 17 à 20 ans. Les coureurs ne s'arrêtaient point à l'endroit prescrit et filaient dans la direction de l'Hôtel Regina, descendaient les lacets et l'escalier fin Phare qui mènent sur la petite plage que côtoie la haute falaise où se situe la villa Rayon Vert, puis plus loin, la villa Espoir, appartenant à la comtesse de Bendern. C'est sous cette propriété que le terrible drame se produisit.




pays basque 1900
VILLA ROCHE RONDE BIARRITZ
PAYS BASQUE AUTREFOIS






pays basque avant
PLAGE DE BERNAIN ET FALAISES BIARRITZ
 PAYS BASQUE AUTREFOIS






pays basque autrefois
CYCLO CROSS AUTREFOIS







pays basque autrefois
CYCLO CROSS AUTREFOIS






pays basque autrefois
CYCLO CROSS AUTREFOIS





pays basque autrefois
CYCLO CROSS AUTREFOIS





PAYS BASQUE AVANT
CYCLO CROSS AUTREFOIS

Les Biarrots connaissent bien ce coin de leur cité et ils l'ont noté comme l'un des plus dangereux de notre côte. Lorsque vous y passez, le pied tout entier s'enfonce dans le gravier ; d'un côté, la falaise abrupte ; de l'autre, des rochers de toutes les formes et de toutes dimensions. Bien entendu, à marée basse on ne craint rien, mais le danger est grand lorsque la mer vient lécher la falaise; il est bien plus redoutable comme hier, à 3h, où de fortes vagues venaient se briser sur les rochers et tapaient durement sur la dite falaise; c'est à ce moment que, précisément, les coureurs allaient passer. En d'autres circonstances, les plus aventureux auraient hésité. Mais il s'agissait d'une course et Fotel, qui menait le train depuis le début, n'hésita pas ; il eut la chance ainsi que ceux qui le suivaient immédiatement de profiter d'une légère accalmie.


Il n'en fut pas de même pour ceux qui arrivèrent à l'instant où les vagues revenaient à l'assaut de la falaise. Quatre d'entre eux, mouillés par une première lame ne voulurent pas se risquer plus avant et abandonnèrent leurs machines qui furent emportées par les vagues qui suivirent. Mais trois des concurrents pris dans le même tourbillon, poursuivirent quand même, n'ayant pas lâché leur machine; le trajet périlleux est assez long et les vagues se succédaient très dures; elles bousculèrent les trois jeunes gens, les lançant ensuite comme fétus de paille contre la falaise et les rochers où ils furent assommés, puis repris par d'autres vagues qui les précipitèrent vers d'autres rochers.


Plusieurs personnes dont le docteur Bastide assistèrent impuissants à cette tragédie ; les secours s'organisèrent, cependant que plusieurs centaines de spectateurs attendaient paisiblement sur la promenade de la Grande Plage, ne se doutant point du drame terrible qui venait de se jouer près d'eux.


C'est le jeune Henri Autaa qui fut le premier retiré de la mer par de courageux sauveteurs ; d'autres opérèrent aussitôt les tractions rythmiques cependant qu'on avertissait les divers services de secours, y compris celui des sapeurs-pompiers.


Ce n'est qu'une heure un quart après la tragique noyade qu'on parvenait après de grands efforts, à retirer le corps du jeune Henri Rouet, puis un quart d'heure plus tard celui de André Blavec. Longtemps, on opéra les tractions, puis on les transporta, les uns après les autres, à la Maison de Secours, où les soins continuèrent, en présence des docteurs Larue de Charlus, Bastide et Jaulerry. Le premier qu'on abandonna fut Blavec, puis après plus d'une heure de nouveaux soins et après plus d'une heure de nouveaux soins et tractions basées sur l'excellente méthode Schoeffer, on perdit tout espoir de sauver Rouet."


Henri Rouet avait 17 ans (5 jours avant le drame), était l'aîné de 5 enfants et était ouvrier 

boulanger, rue Sainte-Catherine, à la boulangerie Dupré.

André Blavec avait 20 ans et était premier ouvrier boulanger.

Henri Autaa, le Béarnais de Billère, avait tout juste 20 ans et était un excellent cyclo-crossman, 

champion départemental de cette spécialité.



La Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays Basque indiquait ensuite que s'étaient rendus à la 

Maison de Secours, M Hirigoyen maire de Biarritz ainsi que plusieurs dirigeants de l'Aviron 

Bayonnais dont Rouet et Blavec faisaient partie.


A noter que la course se déroula et eut même un vainqueur : Fotel en 48' 30'' devant Mimiague,

Apalategui et Camberabero.



Malheureusement, je n'ai pu trouver dans la presse l'épilogue judiciaire de ce fait divers 

tragique...






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