SIR WINSTON CHURCHILL AU PAYS BASQUE EN JUILLET 1945
UNE PETITE HISTOIRE DANS LA GRANDE HISTOIRE A HENDAYE.
Winston Léonard Spencer-Churchill, né le 30 novembre 1874, Premier Ministre du Royaume-Uni, à 65 ans, fut en première ligne dans la lutte contre le nazisme pendant 5 ans, de 1940 à 1945.
Il annonce à la nation Anglaise la reddition de l'Allemagne nazie le 7 mai 1945 et qu'un cessez-
le-feu définitif entrera en vigueur, une minute après minuit ce jour là.
La politique reprend vite ses droits puisque le 19 mai 1945, le Parti Travailliste décide de
quitter la coalition formée pendant la seconde Guerre Mondiale.
CHURCHILL EN 1940
Churchill demande alors la dissolution du Parlement et annonce que des élections auront lieu
le 5 juillet, dont les résultats ne seront connus que le 26 juillet 1945, du fait de la dispersion des
soldats mobilisés, résultats qui verront la victoire des Travaillistes aux dépens des
Conservateurs du parti de Churchill.
Churchill est doté d'une santé fragile, ayant fait une légère crise cardiaque en décembre 1941
et ayant contracté une pneumonie en décembre 1943.
CHURCHILL PREMIER MINISTRE BRITANNIQUE
1940-1945
CHURCHILL PREMIER MINISTRE BRITANNIQUE 1940-1945
CHURCHILL PREMIER MINISTRE BRITANNIQUE 1940-1945
Il a besoin de se ressourcer et il décide de venir passer quelques jours au Pays Basque, avant la
conférence de Potsdam (Allemagne), qui, à partir du 17 juillet 1945, doit fixer le sort des
nations ennemies des forces alliées.
POTSDAM 17 JUILLET 1945
CHURCHILL STALINE ET TRUMAN
Sa visite ne passe pas tout à fait inaperçue et la presse s'en fait l'écho.
Ainsi, le journal Ce Soir, dans son édition du 6 juillet 1945, annonce :
"Dans un château de la Côte Basque, on attend M. Churchill.
C'est sur la côte basque que M. Churchill viendra se reposer des fatigues de la campagne électorale.
Le château de Bordaberry, situé à 300 mètres de la côte, donne, d'une part, sur l'Océan et la Bidassoa toute proche et, d'autre part, sur les montagnes.
CHATEAU BORDABERRY HENDAYE PAYS BASQUE AUTREFOIS
CHATEAU BORDABERRY HENDAYE
PAYS BASQUE AUTREFOIS
Le général Brutinel, qui fit construire le château actuel, en avait été expulsé en 1940 par l'armée d'occupation.
Bordaberry, bien qu'occupé par des SS, puis par un général allemand commandant la division stationnée dans la région, a été remis en état et est prêt dès maintenant, avec ses salons, salles à manger, bibliothèque et ses nombreuses chambres, à recevoir le Premier britannique.
On installe actuellement dans la propriété, sous la direction de spécialistes britanniques, un poste émetteur.
M. Winston Churchill, qui arriverait aujourd'hui par avion à Bordeaux, gagnerait ensuite Hendaye par la route."
Le journal Ce Soir, poursuit dans son édition du 10 juillet 1945 :
"M. Churchill veut apprendre à jouer à la pelote basque.
Pendant le court séjour d'une semaine qu'il vient faire sur notre côte basque, M. Churchill compte se reposer des affaires de l'Etat et partager son temps entre la peinture, le golf et les excursions.
Il a également exprimé son désir de s'initier au jeu de la pelote basque ; le château est doté d'un fronton où viendront jouer devant M. et Mme Churchill et leur fille, les pelotari les plus réputés."
Enfin, le journal Ce soir, consacre un très long article sur le séjour de Churchill à Hendaye, dans son édition du 11 juillet 1945 :
"Sur la colline, face à l'océan, le château de Bordaberry dresse sa silhouette blanche et rouge, sur un fond d'eau et de verdure.
Dans la solitude bien gardée de ce coin des Pyrénées, défendue tout à la fois par les détectives, les barrages et les mines allemandes, une silhouette apparaît près du boqueteau. A pas lents, l'homme descend la colline. Il est coiffé d'un large chapeau de cow-boy, vêtu d'un vaste complet gris. Trapu, mais agile... c'est M. Churchill qui part en promenade.
Il descend vers un coin de verdure qu'il a admiré hier soir. Veut-il en faire le sujet de sa troisième toile ? En effet, depuis le début de ses vacances, le Premier britannique a déjà achevé deux tableaux.
Mais non : il s'arrête un moment, contemple le site, puis lorgne le ciel : des nuages lourds s'amoncellent dans la chaleur pesante du ciel. L'orage se prépare. Et déçu, n'ayant pas retrouvé la lumière légère et dorée qui métamorphosait la veille ce coin charmant, M. Churchill poursuit sa route : aujourd'hui "footing" remplacera les beaux sites.
Les distractions pourtant ne manquent pas aux illustres visiteurs, et tout est prêt pour répondre à leurs moindres désirs. M. Churchill ayant raconté l'autre jour qu'il aimait les pique-nique, chaque matin, depuis lors, le personnel du château prépare les provisions, sans oublier le thermos pour le thé, dans de grandes corbeilles d'osier. Mais les victuailles, jusqu'à présent, sont restées dans les cuisines de Bordaberry.
CHURCHILL A BORDABERRY
HENDAYE 1945
PHOTO OCANA
C'est que les journées de M. Churchill sont bien employées et qu'elles ne suffisent pas à la réalisation de tous les projets de vacances que forme, en rêve, depuis cinq ans, un des hommes les plus occupés d'Angleterre.
Saint-Jean-de-Luz n'est pas loin, le consul britannique y occupe une villa charmante ; plusieurs fois déjà les citadins de la petite ville ont eu l'occasion de voir M. et Mme Churchill accompagnés de leur fille, traverser les rues de Saint-Jean et bavarder un moment avec les enfants du pays qui, en vrais petits méridionaux, ne sont pas timides... Puis les trois visiteurs continuent leur promenade qui s'achève chez le consul à l'heure du thé.
Le grand golf de 40 hectares, à 18 trous, qui fut abandonné pendant les années d'occupation, attend aussi ses hôtes. M. Churchill n'y a pas encore fait son premier parcours. Le temps manque.
On parle aussi, dans le pays, d'une fête basque et d'une démonstration de pelote : Urruty, le champion, affrontera-t-il le vieux Chiquito sous les yeux de M. Churchill ? Il faudra, dans ce cas, les herbes folles qui poussent là-haut, sur le fronton du château.
Ce sont de belles vacances. Mais ce sera peut-être aussi davantage. A Hendaye, où les journalistes jouent à cache-cache avec les policiers, tous les regards se portent vers Irun. On chuchote sur l'arrivée prochaine d'émissaires du Caudillo.
Les Espagnols ont commencé à faire des cadeaux à M. Churchill. Une camionnette d'oranges est arrivée, dit-on, à Bordaberry.
M. Churchill compte-il recevoir des diplomates espagnols ? L'arrivée au château de l'ambassadeur de Grande-Bretagne à Madrid semblerait confirmer cette supposition."
"Dernière minute : M. Churchill ne verra pas Franco. On dément catégoriquement dans les milieux officiels de Londres que M. Churchill ait l'intention de rencontrer le général Franco. On déclare que toutes les dépêches relatives à la visite du dictateur espagnol sont dénuée de fondement."
On put observer M. Churchill, le 16 juillet 1945 (d'après M Axel Brucker), à la plage d'Hendaye,
avec son chapeau, son gros cigare et pieds nus dans ses mocassins.
CHURCHILL A HENDAYE JUILLET 1945
CHURCHILL HENDAYE JUILLET 1945
CHURCHILL HENDAYE 16 JUILLET 1945
COLL AXEL BRUCKER
Quelques jours plus tard, Churchill repartira pour Londres où il présentera au Roi George VI
sa démission, puis il rejoindra Potsdam en Allemagne et sa conférence historique.
(SOURCE : Wikipédia et http://www.sudouest.fr/2011/11/05/un-cliche-pour-l-eternite-545217-4171.php et MERCI à Axel Brucker pour ses photos)
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