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mardi 4 juillet 2017

FABRIQUE DE BÉRETS À HENDAYE-HENDAIA EN LABOURD AU PAYS BASQUE AUTREFOIS


LA MANUFACTURE DES BÉRETS BASQUES "PEREZ-JAUREGUI".


Parmi les maisons industrielles qui portèrent très haut le renom d'Hendaye, figure la "Manufacture des bérets basques".


Elle fut créée en 1920 et était située à Hendaye, dans la rue Hapetenia,  dans une énorme villa, 

style colonial américain.

Cette villa dominait tout le quartier avec ses dépendances, un parc, une forêt, une serre et un 

puits.



Cette manufacture n'était pas le plus bel édifice du quartier, avec son toit en terrasse remplie 

d'eau de pluie récupérée pour laver les bérets, et à l'intérieur une activité bourdonnante 

d'ouvrières et d'ouvriers spécialisés, venant au début de Tolosa (Guipuscoa) et qui avaient 

travaillé auparavant dans la "Fabrica de boinas Elosegui" la fabrique de bérets la plus connue 

de toute l'Espagne et de réputation internationale.

De grands bacs en ciment remplissaient l'espace et correspondaient à chaque stade de 

fabrication : formation des cônes, cardage, lavage, essorage et séchage.




Et pour surveiller tout ce petit monde, sur un bureau surélevé, une vieille dame, qui avait  l'oeil 

sur tout : madame Benita Jauregui épouse Perez, à l'origine de la manufacture et le cerveau de 

la maison, jusqu'en 1940.

Cette dame était affectueusement appelée : Doña Benita.

Elle avait un petit chignon sur la tête et était toujours habillée en long et en noir.

Marié à 17 ans, elle eut un fils à 18 ans et devint veuve à 19 ans.

Elle se consacra toute sa vie, entièrement à son entreprise et à sa famille.

Elle décéda à 100 ans mais l'usine était fermée depuis de nombreuses années.



Pendant longtemps, le port du béret fut à la mode, en Europe et en Amérique, et des 

entreprises comme celle de Benita Perez-Jauregui prospérèrent.




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FABRICATION BERETS USINE PEREZ-JAUREGUI
HENDAYE AUTREFOIS

Le premier chef d'atelier fut Pablo Beitia.

Pablo et sa famille furent installés dans la villa Pilartxo proche du bâtiment de la fabrique.

On recruta du personnel féminin de l'autre côté de la frontière, à Irun et Fontarrabie 

(Guipuscoa), et la manufacture commença à tourner avec un tel succès, qu'il fallut faire venir 

de nouvelles machines et augmenter considérablement le personnel.

Dans les époques les plus florissantes de la manufacture, on ne compta pas moins de 25 

machines et plus de 60 ouvrières et une dizaine d'ouvriers.

Il y avait un mécanicien pour l'entretien des machines, un chauffeur pour l'entretien de la 

grande chaudière à charbon.




Des ouvrières s'occupaient de la soie pour doubler les bérets et il existait un atelier 

du cuir où l'on taillait les bandes de cuir qui recevaient ensuite les "lacettes" sur deux parties.

Les cuirs étaient fabriqués par la maison Sallaberry située rue du Commerce, dans la maison 

Otaïzia.




Un élément important de la fabrication était "l'apparence", la dernière manipulation, le velours.

C'était un cylindre ou un tambour, des chardons (cardères) étaient enfilés, par une 

manipulation manuelle au début suivie d'une rotation mécanique.

Les bérets étaient soumis à un repassage.

Après ce dernier travail, les bérets étaient prêts pour la vente.





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AFFICHE SNCF AVEC BERET BASQUE

Le rythme de fabrication normale était de 75 douzaines de bérets par jour.

Et dans les périodes les plus performantes, après 1940, la fabrication journalière atteignait et 

dépassait les 150 douzaines.

La laine pour faire le tissu des bérets était importée d'Australie.

Cette laine était de la plus haute qualité.

Gregorio était expert pour s'occuper de la teinture et faire tous les mélanges.

On y trouvait des bérets de toutes les couleurs, le béret noir étant, de beaucoup, le plus usité.

Il y avait quatre catégories de bérets, suivant la qualité :


  • Erregea (le roi en Français)

  • Le Vieux Basque

  • Mon Béret

  • El Caserio

Toutes ces marques sont vendues dans toute la France, en Yougoslavie et surtout en Amérique 

du Sud (pour la diaspora).



A l'étage de l'usine, il y avait les bureaux tenus par Lucienne E., secrétaire, et différents 

bureaux de rangement tenus par Richard C., cousin de Doña Benita.




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FACTURE MANUFACTURE BERETS PEREZ-JAUREGUI
HENDAYE AUTREFOIS


Malheureusement, en 1936, l'entreprise connut son premier gros problème, avec la Guerre 

d'Espagne, avec l'accueil de nombreux Basques du Sud, dont certains furent embauchés.

En 1939, nouvelle guerre avec l'occupation allemande, avec l'arrêt du commerce et la 

manufacture pendant le début de cette guerre.




Lorsqu'elle reprit la fabrication, le nouveau personnel s'adapta très vite, grâce à la direction de 

l'ancien ouvrier, le fils de Pablo Beitia, Battite.

Sous la direction de son nouveau chef d'atelier, très compétent, la manufacture connut alors sa 

période la plus performante.

Enfin, en 1952, elle décida de s'associer à deux autres groupes : Olibetti et Crosnier,

Mais, finalement, la manufacture du béret basque d'Hendaye cessa son activité en 1955.




(Source : Hendaye son histoire de l'Abbé Michelena et http://www.oroitza-histoire-d-hendaye.fr/Expo_VieuxMetiers.IC.htm#Expo_VieuxMetiers.IC)








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