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vendredi 8 septembre 2017

LE 8 SEPTEMBRE À FONTARRABIE EN GUIPUSCOA AU PAYS BASQUE


TOUS LES ANS, LE 8 SEPTEMBRE, EST CÉLÈBRÉE LA VICTOIRE DES HABITANTS DE FONTARRABIE SUR LES TROUPES FRANÇAISES EN 1638.

En effet, le 1er juillet 1638, Fontarrabie était encerclée par les troupes du Roi de France Louis XIII, sous le commandement du Prince de Condé.

Dans le cadre de la Guerre de 30 ans, le siège de la ville dura 69 jours, mais les habitants de 

Fontarrabie finirent par l'emporter le 7 septembre 1638.

Ce fut une victoire considérable, compte tenu du déséquilibre des forces en présence : 30 000 

hommes d'infanterie, cavalerie et artillerie, et de 64 bâteaux contre 800 hommes défendant 

Fontarrabie.

pais vasco antes
FONTARRABIE - HONDARRIBIE EN 1638


Comme ils avaient promis en cas de victoire une procession annuelle mi-civile (avec défilé 

militaire de paysans armés : l'Alarde), mi-religieuse,  vers le sanctuaire de la Vierge de 

Guadalupe, situé sur le promontoire d'Olearso, ils l'effectuèrent dès le 8 septembre 1639 et la 

tradition se perpétue depuis lors.



pais vasco antes
8 SEPTEMBRE A FONTARRABIE - HONDARRIBIA
PAYS BASQUE D'ANTAN




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8 SEPTEMBRE A FONTARRABIE - HONDARRIBIA
PAYS BASQUE D'ANTAN




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8 SEPTEMBRE A FONTARRABIE - HONDARRIBIA
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8 SEPTEMBRE A FONTARRABIE - HONDARRIBIA
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8 SEPTEMBRE A FONTARRABIE - HONDARRIBIA
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8 SEPTEMBRE A FONTARRABIE - HONDARRIBIA
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8 SEPTEMBRE A FONTARRABIE - HONDARRIBIA
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8 SEPTEMBRE A FONTARRABIE - HONDARRIBIA
PAYS BASQUE D'ANTAN





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8 SEPTEMBRE A FONTARRABIE - HONDARRIBIA
PAYS BASQUE D'ANTAN

Cela commence par une neuvaine à la Vierge de Guadalupe et se termine le 10 septembre, avec 

une cérémonie religieuse en mémoire de ceux qui sont morts durant le siège.


Ces célébrations sont particulièrement suivies par les habitants de Fontarrabie.



Au Pays Basque, depuis le Moyen-Âge, selon les juridictions (Fors) régissant le territoire, 

chaque ville avait la faculté et l'obligation de s'organiser militairement, en formant ses milices 

forales tous les hommes entre 18 et 60 ans. 



Dès le début, les villes du Guipuscoa formaient leurs propres compagnies, avec le maire comme 

"capitaine de guerre".

Toutes les compagnies étaient coordonnés par la Députation, qui nommait un "Colonel de la 

Province".

Les armes utilisées étaient au début des épées, des poignards ou des arbalètes, puis au fur et à 

mesure de l'évolution des armes de guerre, les membres de compagnies utilisèrent des 

mousquets (dès le 16ème siècle), des piques et des arquebuses.




La presse locale rapporta à plusieurs reprises la célébration de cette journée :

  • La Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays Basque, le 17 septembre 1924 :
"Dans la province Basque : la procession de Fontarabie.


Ce n’est pas fête espagnole qu’il faudrait dire, mais peut-être : fête basque. Plus qu'une feria vraiment espagnole, la procession de septembre à Fontarabie est la belle cérémonie des provinces basques, celle où chacun tire des armoires le foulard neuf et le costume ancien, grignote une rosquille collée de sucre blanc, et fait claquer ses doigts, après la fête, sur le rythme gambilleur du fandango... 


Et d’abord ces paysans, ces hommes en béret, ces femmes en frêles mantilles qui passent devant nous, nul de ces gens n’a le sourcil noir et le teint limoneux des Andalous ou des femmes du Sud ; il n’y a pas ici un seul sombrero, un seul calânes de Cordoue. Le béret, partout le béret de couleur roule sur la foule moutonnière des têtes et des épaules, et monte vers l’église, comme un flot chargé de galets rouges et bleus, du haut en bas de la calle Mayor...


Mais presque pas un Français n’est venu voir cela ! Fontarabie est à six kilomètres de la frontière ; c’est, autant dire, en France. Ces fêtes populaires n’intéressent pas nos compatriotes. Biarritz a tant de restaurants, de dancings, tant de coiffeurs pour très vieil les dames blondes ! Laissons-les à Biarritz, et plus curieux ou mieux renseignés, réjouissons-nous d’avoir tourné à droite, tout de suite après le miquelet de la province de Guipuzcoa...


Au-dessus de nous, le château de Charles-Quint domine de ses tours sournoises l’horizon maritime et la baie des eaux bleues. Et l’église de Santa-Maria semble appuyer sur ses flancs la grâce rondouillarde de ses clochetons Renaissance, démentie par la hauteur de ses murs sombres, farouches et percés de méfiantes lucarnes. Fontarabie, ville forte, sentinelle de la frontière, m’a toujours paru un minuscule Tolède, plus noir et plus mal rasé encore. La porte de Sainte-Marie roide petite arche où l’on a gravé l’écusson des Provinces, berne la redoute après laquelle on peut suivre les murs de défense vers la côte, au bord de la rivière où le Penon Cantabrico commence la roule qui conduit, le long de la mer, jusqu’au cap du Figuier ruisselant d’écume et rebroussé par le grand vent d’ouest. 


Ce fut une histoire guerrière que celle de Fontarabie, et là se trouve l'explication du prodigieux défilé qui va nous être donné en spectacle. On sait si on lit Bainville, qu’en 1636, année du Cid, l’armée espagnole nous causait de graves ennuis. Elle venait de prendre Corbie, et Richelieu et Louis XIII lui-même avaient senti passer le souffle de la défaite. Ce fut alors que le grand Condé fut chargé d’une diversion, et l’Espagne ayant porté la guerre chez nous, il courut la porter chez elle. Il mit le siège devant Fontarabie ; mais Fontarabie, en 1638, n'avait pas capitulé ; elle sortit victorieuse de la lutte avec le chef des armées françaises, qui dut rentrer en France, sans avoir pris la citadelle. 


Les Basques y virent une intervention miraculeuse de Notre-Dame de Gadalupe dont le sanctuaire est situé, à trois quarts d’heure de la ville, sur les flancs pelés du Jaizquibel. Et tous les ans, depuis 1638, une procession guerrière s’élève jusqu’au reposoir de la Vierge et redescend en chantant, parmi les salves et 1’éclatement des bombes, la louange de celle qui délivra la petite ville espagnole. 


La foule s’anime. Un ou deux gardes civils font évacuer la vieille porte de Santa Maria, et tiennent au bout de leur canne les gamins. La procession s'annonce, par la marche dansée des fifres gazouillants. 


Les fifres sont bientôt suivis par les sapeurs et le sapeur en chef vient en tête, précédant les hacheros, ses trente compagnons.


Redoutables, les sapeurs. Leurs yeux brillent d’un mélange de dignité et de rigolade, sous leurs bonnets à poil qui ont bien un mètre de haut. De gros bonnets à poil de laine bourrue, telle qu’on l'enlève au dos du mouton ; et il semble qu’elle ait été peignée patiemment à l’envers. Ainsi coiffés, ils ont l'air de gros écheveaux en marche ; et une fausse barbe noire rejoint le bonnet et leur mange presque entièrement les yeux, de sorte qu’on ne regarde que leur sommet et qu’on oublie leurs espadrilles sous des guêtres à la française, leurs habits de grenadiers et la hache fortement brandie contre un ennemi qui se cache avec prudence.



A la suite des bonnets à poil, le chef de musique, qui ressemble à Brasseur, et porte à peu près son costume dans la Vie Parisienne. Ses mains gantées de neige règnent sur les couacs et déchaînent l'enthousiasme pompeux des trombones. La troupe, à pas cadencés, s'engouffre sous les balcons chargés de señoritas et drapés de blanches dentelles.

 

La troupe a chaud. C’est une courageuse entreprise que de monter au Jaizquibel, par le soleil doré du mois de septembre. Et toutes les femmes s’éventent en marquant le pas. 


Oui, les femmes. Car dans cet étonnant défilé, la place des femmes est immense. Il faut que leur part dans la défense de la ville ait été considérable, pour qu’on les récompense de cette manière; et 1638 aurait-il vu des scènes renouvelées de Lysistrata. La femme a partout le rang principal et conduit chacun des régiments.


Après le général, celui qui doit représenter l’ancien alcade, car il est à cheval et coiffé d'un bicorne, voici brusquement l'amour, la grâce, la beauté. l'ange des batailles : c’est la cantinière, montée sur un cheval gris... 


Mince, un peu brune, jolie et même fine, elle porte un crâne béret rouge. Son habit est de noir velours et d’or. Un ruban rose tient à l’épaule son petit tonneau, et sa longue jupe blanche tombe sur les flancs du cheval gris qui piaffe et se défend. Elle sourit et elle s’évente, comme dans un salon, d’un éventail orange, tandis que tonnent et crépitent autour d'elles les bombes et l'hommage ininterrompu des coups de fusil. L'éventail battant, le tonneau en bandoulière, elle sourit encore, s'arrête, et puis elle pousse son cheval dans la fumée.


Derrière elle viennent les régiments. Leurs fusils posés tout debout sur leurs épaules tirent des décharges dans le ciel étroit de la rue. Un ouragan de bruit roule dans la calle Mayor, et la brume de poudre secoue et semble arracher les drapeaux flottants. Il y a des salves qui font balle, je veux dire qui partent d'un seul coup, d'autres tirent comme un déchirement, ou traînent en s'abattant comme un château de cartes. Chaque fureur des fusils est saluée d'une explosion de cris au-dessus de nos têtes, et les mains battent en de longs applaudissements, avec un bruit d'ailes, comme une troupe de pigeons joyeux de s'être envolés...


La musique sonne toujours le temps de la marche. 


Le dos de la petite cantinière s’éloigne, bercé dans un encens de rage et de bataille. Et tous les Basques, tous leurs drapeaux, tous leurs costumes, la suivent ; quatorze régiments, quatorze compagnies fières de leurs bérets rouges, de leurs étendards, de leurs fusils à pierre, et de leurs espadrilles chargées de rubans. Durs fronts, petits sourcils, mâchoires carrées, ce sont des têtes bien caractéristiques qui mâchent une chique ou fument leur cigarette sous les armes, au-dessus d’un foulard différent pour chacun, et dont le plus banal contient toutes les nuances du ciel, de l’Océan, de la baie et du soleil.


En tête de chaque compagnie, une vivandière marque le pas ; elle seule ne sourit guère, et pénétrée de gravité, elle conduit les montagnards, légère et rapide, béret en tête, raide et intimidée dans son habit noir paré de flots roses et dorés... 


Après chaque compagnie viennent des bambins, des Ferdinands, et Isabelles de deux ans, costumés en infirmiers, porteurs d’un seau pour tout matériel, ou bien armés d’une canne, peut-être afin d’achever les moins blessés... 


Enfin, dans une rage, une frénésie, dans le paroxysme des coups de fusil vient, à pas de procession, la Vierge portée au-dessus des têtes rasées, et des mantilles peu à peu inclinées. Un curé espagnol a l’air bizarrement israélite ; un autre, les mains croisées, d’un nègre gras. Un suisse onctueux les accompagne, couvert de pompons, et tient à distance la foule qui murmure des invocations.


Mais point de silence dans tout cela. Le chahut, la procession passée, redouble, et les clairons et les crécelles se joignent à l’artillerie pour noyer l’église de Santa Maria dans un tourbillon de désordre ; la fruitière bêle et la marchande de rosquilles beugle ses biscuits grossiers, enduits à la paysanne de sucre moins blanc que la chaux et rudement parfumé d'anis; la tour de Charles-Quint est prise d'assaut, et les cloches de fer de l'église tintent sur la rue enfumée, avec un sol de pot d'étain fêlé depuis cent ans.


Fallait-il, étant Français, manquer la commémoration d’une défaite de Condé ? Les Françaises présentes souriaient d’un plaisir dépourvu d’amertume. 


Car on ne peut plus, si l'on est venu voir Fontarabie dans son beau jour de septembre oublier cette vision brève et frappante, ce tableau d’Espagne si raccourci, si pareil à son cœur double, à sa double nature bruyante et mélancolique : la jolie cantinière à cheval, fine, fière, et droite, qui s’évente gracieuse et chargée de rubans, au-dessus de la rage guerrière, et qui s’éloigne, balancée, dans le nuage de la rude bataille et le salut flottant des étoffes aux balcons, comme peut-être. il y a trois cents ans, ses sœurs raffinées de la guerre en dentelles.."










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