LA SECONDE PARTIE DE LA VIE D'AGNÈS SOURET DE 1920 À 1928.
Après son élection en tant que Miss France 1920, Agnès Souret native d'Espelette en Labourd eut une carrière artistique.
Comme je l'avais indiqué dans un précédent article, voici donc ce que devint Agnès Souret,
après son élection Miss France "la plus belle femme de France" en 1920.
AGNES SOURET "LA PLUS BELLE FEMME DE FRANCE" PAYS BASQUE D'ANTAN |
La presse locale, nationale et internationale s'en fit largement l'écho :
- Le journal Le siècle du 18 juin 1920 annonça, par exemple :
"Exhibition. Pour la bagatelle de cinquante louis par représentation, la direction des Folies Bergère va nous montrer la lauréate du concours des plus belles femmes de France" dans une scène de la revue spécialement montée pour elle" annoncent les communiqués. Souhaitons à Mlle Agnès Souret d'être aussi bonne que belle."
ANNONCE SPECTACLE FOLIES-BERGERE AVEC AGNES SOURET |
- Le Matin, le 20 juin 1920, précisa :
Non! Non! Ce n'est pas du cinéma. Certaines notes de journaux annonçant les débuts de Mlle Agnès Souret aux Folies-Bergère ont pu faire croire, que la plus belle femme de France serait présente dans un film. Il n'en est rien. M. Paul Derval informe le public que Mle Agnès Souret, grand premier prix du concours de La plus belle femme de France, paraîtra en chair et en os sur la scène des Folies-Bergère et interprétera, aux côtés de l'élégant Magnard, une scène spécialement écrite pour elle par M. Louis Lemarchand, l'auteur de L'Amour en folie.
AFFICHE LA GRANDE FOLIE FOLIES-BERGERE 1920 |
Un truc sensationnel et complètement inédit permettra à tous les spectateurs, même très éloignés de la scène, de contempler de tout près la radieuse beauté de celle qui fut désignée par le suffrage du jury, composé des plus grand artistes de Paris. Et ce ne sera pas un des moindres attraits de la triomphale revue L'Amour en folie ! Aujourd'hui, matinée et soirée."
- Le Journal, dans son édition du 14 octobre 1920, parlait de l'aventure cinématographique
d'Agnès Souret :
"Une mise au point.
Monsieur le directeur,
Je lis dans un journal un télégramme au sujet duquel je viens vous demander l'hospitalité de vos colonnes.
Dans ce télégramme, M. Alexis Dal Medico, directeur de la Dal Film, annonce qu'il a tourné au Mont-Saint-Michel un film intitulé Le Lys du Mont-Saint-Michel, dont la principale interprète n'est autre que ma pensionnaire, Mlle Agnès Souret, la plus belle femme de France.
Je tiens, avant toute chose, à vous faire remarquer que Mlle Agnès Souret poursuit actuellement le cours de ses représentations aux Folies-Bergère, dans L'Amour en Folie.
Ce que M. Dal Medico n'explique pas, et que je tiens à préciser, ce sont les conditions dans lesquelles il a pu s'assurer le concours de Mlle Souret.
Il lui a fait quitter son service sans congé régulier, me privant ainsi, d'une manière inattendue, de cette artiste.
C'est un procédé contre lequel je m'élève, et dont je tiens à faire le public Juge.
Bien que, ainsi que je viens de vous le dire, Mlle Agnès Souret continue à paraître sur la scène des Folies-Bergère, je tiens, par la présente, à réserver tous mes droits à l'égard de M. Dal Medico.
Veuillez agréer, etc. agréer, etc...
Signé : Paul Derval "Directeur des Folies-Bergère."
- Le Matin, le 6 mars 1921, indiquait :
"450ème représentation de la revue L'Amour en folie, aux Folies-Bergère. Tous les records sont battus. 998 384 spectateurs sont venus voir et revoir cet éblouissant spectacle qui a réalisé un total de recettes s'élevant à plus de 6 millions de francs. Jamais une revue de music-hall n'a obtenu un tel triomphe et n'a eu cette extraordinaire longévité.
Aujourd'hui, à l'occasion de la 450ème, deux représentations de gala on matinée et en soirée, avec Dorville, Bach, Laura de Santelmo, Mitty et Tillio G. Charley, Devilder et Mlle Agnès Souret, la plus belle femme de France."
- le Figaro, le 10 avril 1921, parlait du retour de Mle Souret "au pays" :
"La reine en voyage. Biarritz contient à vrai dire peu d'hivernants à l'heure actuelle. Cependant, sur les bords du vaste océan, une élégante jeune fille blonde se promène. Le vent du large souffle et dénoue les cheveux de l'héroïne.
Mais nous parlons comme au cinéma !...
C'est, en effet, une étoile de cinéma que cette jeune dame qui se promène d'une façon romantique sur les falaises.
C'est Mlle Agnès Souret, la plus jolie femme de France, qui se trouve à Biarritz en vacances et s'y repose de maints voyages et de récents films.
Elle était venue naguère de Biarritz à Paris ; les Biarrots sont extrêmement fiers qu'elle ait pensé à revenir voir sa ville, qui est, à vrai dire, une villégiature distinguée.
Et les saluts se multiplient sous ses pas, comme dans les bonnes pièces à spectacle.
Il ne faut plus lui dire que nul n'est prophète en son pays."
- Le Petit Marseillais, le 13 mai 1921 informait :
"Agnès Souret à Comoedia. Celle qui fut par 114 944 voix, consacrée la plus belle femme de France et qui toucha 300 000 francs pour tourner un seul film, Le Lys du Mont Saint Michel, avec MM. Jean Dax et Baron fils, débuta, à l'âge le 6 ans, sur notre première scène dans la petite Japonaise de Mme Butterfly. Ce chef d'œuvre tiré du beau roman fièvre d'amour, de Trilby a été tourné en Bretagne, aux sites enchanteurs; c’est un grand succès que Marseille verra avant Paris..."
- la Petite République, le 7 juillet 1921, la retrouvait :
"Des étoiles qui changent de ciel. Mlle Agnès Souret. qui fut élue la plus belle femme de France et qui conquit les cœurs parisiens, disparut voilà quelques mois. Oh ! on savait où elle était. Elle tournait des films ... Et voilà qu'elle est revenue. Et voilà qu’à peine revenue, la plus belle femme de France part pour Londres. On l'y a engagée ; elle restera de longs mois dans un théâtre londonien. Nous attendons maintenant à Paris la plus belle femme d’Angleterre."
- Le Siècle, le 16 juillet 1921, ajoutait :
"La marche à l'étoile. Mle Agnès Souret irait, dit-on, chercher à Londres une vedette artistique qui consoliderait sa renommée de plus belle femme de France. Voilà un titre bien difficile à porter, à l'étranger surtout, où on ne se rend peut-être pas très bien compte des conditions dans lesquelles il a été décerné. Cependant, avec son physique aimable et un peu de talent, pourquoi la plus belle femme de France ne deviendrait-elle pas une bonne artiste ! Une série d'exhibitions à Londres, une tournée en Amérique et Mlle Souret reviendra à Paris précédée de tant de gloire que les Folies-Bergère lui offriront ses anciens appointements d'un mois comme cachet quotidien."
- La Presse, le 29 septembre 1921 poursuivait :
"Mlle Agnès Souret, la plus belle femme de France, débuta, la saison dernière, aux Folies-Bergère. Elle reçut, du reste, de la part du public, le meilleur accueil. Elle tourna aussi, nous a-t-on dit, des films et le cinématographe reproduisit ainsi sa gracieuse image à l'infini pour la plus grande joie des foules. Aujourd'hui, ce n'est pas un prix de beauté que va produire un autre music-hall — des plus élégants, entre parenthèses — mais quatre prix de beauté. Que feront sur la scène ces charmantes personnes ? Joueront-elle des sketchs ? danseront-elles le tango ou le menuet ? chanteront-elles enfin des valses entraînantes ou bien des chansons tristes? Nul ne le sait encore..."
- Le Petit Journal, le 3 décembre 1921, informait :
"Une abdication. — "Agnès Souret renonce au cinéma, à ses pompes et à ses œuvres et prend sa retraite à Bayonne, sa ville natale !"
Tel est le bruit qui se répandit il y a quelques jours dans le petit monde du cinéma où les potins naissent et meurent presque aussi vite qu'au Théâtre.
Agnès Souret ! Ce nom n'évoque en votre esprit aucune image précise. Est-ce possible ? Agnès Souret faut-il le rappeler, est cette jeune personne qu'un de nos confrères, après un concours renouvelé des Grecs, présenta un beau soir sur tous les écrans du monde comme "la plus jolie femme de France".
Depuis lors, deux ans ont passé et Agnès Souret ayant constaté, sans avoir lu Bossuet, ni entendu la pièce de M. Maurice Rostand, que la Gloire, pour la plus jolie femme comme pour le plus stoïque soldat de France, n'est que vanité, se retire sur les calmes rives de l'Adour !
Cette sagesse précoce n'est-elle pas proprement admirable et ne vous rend-elle pas Agnès Souret plus sympathique que tous les triomphes qu'elle aurait pu collectionner ?
Comme elle sera charmante, la plus jolie femme de France... en retraite, quand, riche de tous ses succès possibles et dédaignés, elle passera aux pieds du vieux château où furent internés deux souverains détrônés dont les ombres se pencheront sur sa Majesté volontairement déchue ?
Comme elle sera touchante quand elle essaiera de faire comprendre à ses jeunes concitoyennes à qui ses lauriers d'un jour auront donné des tentations, que le cinéma, les studios de Joinville et d'Epinay, les gros plans américains, l'auréole des "sunlights", les communiqués dans les journaux à "tant" la ligne, ne procurent en somme que des joies décevantes et que, comme dit, ou à peu près, une déjà vieille chanson de café-concert, "tout ça ne vaut pas l'Adour", ni une vie quiète sous le toit familial."
ANNONCE FILM "LA MAISON DES PENDUS" D'HENRY HOURY AVEC AGNES SOURET 1921 |
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