LA MAISON "DES BASQUES" À PARIS.
L'histoire de la Maison Basque de Paris remonte à 1950 environ, suite à la montée vers la capitale de milliers de Basques, pour y étudier ou y travailler, après la seconde Guerre Mondiale.
Deux projets de centre basque faillirent aboutir en 1923 et 1938, mais c'est en 1952,
qu'un groupe se forma pour trouver, pour ceux qui le voulaient, un lieu de retrouvailles pour
la jeunesse et recréer aussi des liens avec ses origines et leur culture.
Certains jeunes Basques étaient néanmoins déjà regroupés dans diverses associations.
A cette époque, l'association Parizeko Eskualdun Gazteria, fondée par Piarres Charritton,
occupait, par exemple, dans le cinquième arrondissement de Paris, à la Sorbonne et à la
Paroisse Saint-Séverin, des locaux, à titre précaire, pour se réunir.
Ce n'est que trois ans plus tard, en fin juin 1955, que deux personnes : Mle Jeanne Idiart
(souletine) et M. Louis Domecq (Haspandar) signèrent l'acte d'achat des murs d'un ancien
lavoir (lavoir Sainte Sophie) , situé 10 Rue Duban, dans le seizième arrondissement de Paris.
Des arrhes furent versées pour retenir l'affaire mais il restait 17 millions de francs (environ
2 600 000 €) à trouver pour finaliser l'affaire devant notaire.
Le lavoir de la Rue Duban était très bien situé, dans un quartier où se trouvait une grande
densité de Basques et desservi par deux stations de métro (La Muette et Passy).
Cependant, les moyens financiers étaient inexistants et les associations Basques contactées
étaient très réticentes voire hostiles au projet.
Des travaux étaient nécessaires pour adapter les locaux et des collectes de dons furent
organisées dans les paroisses au Pays Basque et les Basques de Paris et leurs amis firent aussi
des dons.
Les bénévoles travaillèrent dur, sous la houlette de l'architecte Navarrais Iristarri.
LA MAISON BASQUE DE PARIS - PARISEKO ESKUAL ETXEA RUE DUBAN PARIS 16ème |
Dès les premiers temps, en plus de la dette à combler, un autre problème se posa : la direction
du futur centre et son utilisation.
Ce point occasionna de nouvelles querelles, susceptibilités et concurrences.
Pourtant, dans l’idéal, le but recherché était l’unité des Basques de Paris.
B. Dagorret, dans Elgar, en mars 1956, déclarait : "la Maison Basque sera surtout (...) le symbole de l’unité des Basques de Paris. Bien des hésitations tomberont, bien des rancoeurs tomberont. En comparaison des avantages que doivent espérer les Basques de Paris, les divergences des responsables sont peu de choses".
Les statuts représentaient une base importante pour une association: ils devaient définir
l’esprit de celle-ci et ses priorités.
Il fallut donc plusieurs mois de réflexion et de discussions "orageuses" avant d’arriver, enfin, à
un compromis.
Se posa ensuite très vite la question de la propriété des murs de la rue Duban.
C'est l'association Eskualdun Gazteria (proche de l'évêché) qui avait signé, en octobre 1955,
les papiers de l'achat et qui en était donc propriétaire.
Mais l'association Eskualduna demanda que le nom de la Maison soit changé en Pariseko
Eskual Etxea, afin que la propriété soit le fait d'un comité représentatif et non d'une seule
association.
Qui devait faire partie de comité ? Qui devait être membre de droit ? Combien de membres
devaient former ce comité ?
De nombreux conflits et de discussions eurent lieu entre les associations et ce fut l'aumônier
Auguste Larre qui réussit à faire le lien entre tout le monde.
Il fut alors décidé que le propriétaire serait l'association Eskual Etxea et le 17 mai 1956,
l'association Eskualdun Gazteria accepta de céder la propriété à un comité représentatif de
tous les Basques de Paris et modifia aussi ses statuts.
La nouvelle association prit désormais le nom de Pariseko Eskual Etxea et fut administrée par
un comité ne dépassant pas 17 membres, dont 16 élus en Assemblée Générale.
L’aumônier des Basques de Paris en était membre de droit.
La nouvelle association se composait de deux catégories de membres :
- Les membres adhérents (en nombre illimité)
- et les membres participants
(composant l’Assemblée Générale de la nouvelle association).
Ces derniers comprenaient treize membres fondateurs (membres d’Eskualdun Gazteria) et des
membres titulaires.
Au moment de choisir les membres participants, il fut essayé de ne froisser personne et d’avoir
une représentation équitable de toutes les catégories des Basques de Paris.
D’autre part, la situation d’Eskualdun Gazteria fut réglée par l’article 14 :
"l’association institue au sein de la Maison Basque un foyer sis 10 rue Duban appelé Garaiko
Etxea et ouvert à tous les Basques. Ce foyer est géré et animé par un groupement de jeunes
Basques, Eskualdun Gazteria, possédant son règlement intérieur propre."
Le groupe put alors poursuivre ses activités.
Lors de ces débats, l’enjeu religieux fut évoqué.
Compte tenu des rivalités existantes, on chercha une personne extérieure à toutes les
associations Basques de Paris, pour être le premier Président de Pariseko Eskual Etxea et ce fut
Etienne Harispe qui fut choisi.
Cependant, les premiers pas de la nouvelle association furent très compliqués avec des crises
inévitables, dont une sérieuse en 1959, lors de l'Assemblée Générale du 23 mai, avec une lettre
envoyée aux membres du Comité de la Maison Basque par le groupe Eskualdun Gazteria
épaulé par l'aumônier des Basques de Paris.
LA MAISON BASQUE DE PARIS - PARISEKO ESKUAL ETXEA RUE DUBAN PARIS 16ème |
LA MAISON BASQUE DE PARIS - PARISEKO ESKUAL ETXEA RUE DUBAN PARIS 16ème |
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