UNE GRÈVE EN NOVEMBRE 1940 DANS LES CONSERVERIES DE SAINT-JEAN-DE-LUZ EN LABOURD AU PAYS BASQUE

APRÈS L'ARMISTICE DU 22 JUIN 1940, L'ASSEMBLÉE NATIONALE VOTE LES PLEINS POUVOIRS AU MARÉCHAL PÉTAIN LE 10 JUILLET 1940.

La mention "République Française" disparaît des actes officiels et le régime est dès lors désigné sous le nom "d'Etat Français".

Dès le 21 juin 1940, trois jours après l'appel du Général de Gaulle depuis Londres, ils sont 

nombreux à vouloir embarquer pour l'Angleterre à partir de Saint Jean de Luz.

Les habitants du Pays Basque Nord voient arriver les troupes allemandes dès le 25 juin 1940.

SOLDATS ALLEMANDS 1940
PAYS BASQUE D'ANTAN

SOLDATS ALLEMANDS 1940
PAYS BASQUE D'ANTAN

Sur les murs de Saint-Jean-de-Luz, apparaissent, le même jour, des affiches signées par le 

maire de l'époque Henri Lambrigot :

"Ville de Saint-Jean-de-Luz. Avis. 

En prévision de l'arrivée possible à Saint-Jean-de-Luz d'un détachement allemand, le Maire 

recommande à la population de garder tout son calme et son sang-froid, d'éviter par 

conséquent tout attroupement et, à plus forte raison, toute discussion ou manifestation.

C'est dans une attitude digne et correcte qu'il faut savoir faire face aux circonstances.

Le Maire."

AVIS DU MAIRE ST JEAN DE LUZ 25 JUIN 1940
PAYS BASQUE D'ANTAN

Le 30 octobre 1940, le Maréchal Pétain annonce la "collaboration" avec le Troisième Reich.

Au Pays Basque, très vite il y a des mouvements spontanés de résistance, individuels ou 

organisés.

Un des premiers mouvements collectifs est une grève organisée en novembre 1940 dans les 

conserveries de Saint Jean de Luz.

PORT DE SAINT JEAN DE LUZ - CIBOURE
PAYS BASQUE D'ANTAN

Voici ce qu'en rapporte la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays Basque, le 29 novembre 

1940 :

"La grève ayant éclaté dans les usines de Saint-Jean-de-Luz, M. Dramard fait arrêter 12 

meneurs ...et la grève a pris fin.

La grève a été déclarée, hier soir, à Saint-Jean-de-Luz, dans les usines préposées à la 

conservation du poisson. 

PORT DE SAINT JEAN DE LUZ - CIBOURE

PAYS BASQUE D'ANTAN

Une soixantaine de femmes se sont refusées au travail, compromettant ainsi le ravitaillement 

général dont nul ne saurait ignorer à cette heure les pressants besoins. 

La gendarmerie a dû intervenir. 

Aussitôt mis au courant de cette attitude scandaleuse à tous égards, M. Louis Dramard, sous-

préfet de Bayonne, a donné des ordres formels pour que le mouvement gréviste soit brisé 

immédiatement. 

Ses ordres ont été obéis. 

Douze grévistes ont été mises en état d'arrestation. 

OUVRIERES CONSERVERIE POISSON
PAYS BASQUE D'ANTAN

Cette décision énergique a suffi pour faire cesser la grève. 

Le travail a repris aussitôt. 

On ne peut que féliciter M. le Sous-Préfet de la promptitude non équivoque de son intervention 

qui a mis fin, dans un délai record, à un mouvement dont le moins qu’on puisse dire c’est qu'il 

était en opposition ouverte avec les intérêts du peuple. 

En d’autres temps, on eut tergiversé, temporisé, discuté avec les grévistes.

On eut reçu leurs délégués pour composer et accepter des solutions bâtardes. 

La politique s’en fut mêlée. 

Des orateurs à la solde internationale auraient défendu la mauvaise cause et, assurés d’un 

succès certain, en égard à la doctrine du pouvoir de l’époque, eussent parlé en maîtres. 

Aujourd'hui, ces temps ne sont plus. 

Le favoritisme aux bénéfices de la propagande révolutionnaire est mort avec les désastres qu’il 

a entraînés pour la France. 

Tous les patriotes s’en réjouiront sans réserve."

N'ayant trouvé nulle part de trace des suites de cette affaire, je suis preneur de toute 

information au sujet de ces résistantes de la première heure.

Merci ami(e) lecteur (lectrice) de m'avoir suivi dans cet article.

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