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lundi 21 juillet 2025

LA CHASSE AU PAYS BASQUE PENDANT LA SECONDE GUERRE MONDIALE (septième et dernière partie)

 

LA CHASSE AU PAYS BASQUE PENDANT LA SECONDE GUERRE MONDIALE.


Durant la Seconde Guerre mondiale, la chasse au filet des palombes a été maintenue au Pays Basque, et en particulier à Sare.



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CHASSE AUX PALOMBES AU FILET SARE
PAYS BASQUE D'ANTAN



Voici ce que rapporta à ce sujet la presse locale dans plusieurs éditions :



  • la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays Basque, le 16 février 1940 :

"Les permissionnaires pourront-ils chasser la palombe de retour ?



Les chasseurs et tout particulièrement les permissionnaires ont accueilli avec satisfaction l'arrêté de M. le Préfet des Basses-Pyrénées, autorisant la chasse au gibier d'eau, qui s'est montré très abondant par suite de la température.



Malheureusement, beaucoup de chasseurs, s'autorisant de cette permission sont portés, lorsqu'ils rencontrent d'autre gibier que celui... d'eau, non plus à baptiser la carpe lapin, mais la bécasse, la grive, le merle, etc... gibier d'eau ; aussi l'on nous signale que quelques-uns se sont laissés prendre par les gendarmes ; ceux-ci ayant été invités à redoubler de vigilance et puisqu'il n'y a pas moyen de faire autrement, nos nemrods feront bien, de leur côté, de redoubler de prudence et de s'en tenir strictement aux prescriptions de l'arrêté préfectoral.



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BECASSE


Signalons, en passant, que nos permissionnaires en chasseurs se préoccupent d'avoir en ce moment, des précisions sur les intentions que l'on a en haut lieu, au sujet de l'autorisation de brûler quelques cartouches sur les palombes de retour.



Si certains permissionnaires ont eu la bonne fortune de s'amuser pendant quelques jours avec le passage du gibier d'eau, ceux qui viendront en février et mars, seraient bien heureux à leur tour, de marquer leur passage chez eux.



Aussi, nous savons nous faire leur interprète, pour dire qu'ils seraient très heureux si M. le préfet voulait leur faire autant de plaisirs qu'aux chasseurs de gibier d'eau."



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CHASSE AU GIBIER D'EAU



  • la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays Basque, le 28 février 1940, sous la plume de 
Pierre-André :

"... Nous nous sommes fait l'écho ces jours derniers des doléances de chasseurs et plus particulièrement des mobilisés venus en permission.



Ils demandaient qu'on leur donnât l'autorisation de chasser la palombe de retour.



Hélas ! il paraît que ce n'est pas possible.



On apprend, en effet, que M. Lannepouquet, maire d'Hendaye et conseiller général étant intervenu auprès de M. Angelo Chiappe, préfet de notre département a reçu une réponse défavorable.



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ANGELO CHIAPPE 
PREFET BASSES-PYRENEES
DE JUIN 1939 A SEPTEMBRE 1940



Dans sa lettre, M. Angelo Chiappe dit avoir appuyé d'une manière très pressante la demande de notre maire et conseiller général auprès du ministre de l'Agriculture, mais que ce dernier, n'autorisant le port et l'emploi du fusil de chasse que pour permettre la destruction des animaux nuisibles, d'une part, et la chasse au gibier d'eau, d'autre part, il ne paraissait pas possible, dans ces conditions d'autoriser la "chasse à la palombe" qui n'est pas classée dans cette dernière catégorie de gibier. Seule, dans notre département, peut être détruite par les propriétaires, possesseurs, fermiers, etc... la palombe classée animal malfaiteur et nuisible."



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CHASSE A LA PALOMBE
LANDES D'ANTAN



  • la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays Basque, le 6 mars 1940 :

"Chasse à la palombe.



M. le Ministre de l'Agriculture n'ayant pas accordé l'autorisation qui lui avait été demandée de chasser la palombe en cabane, la destruction des animaux nuisibles ne peut être effectuée qu'en se conformant à l'arrêté préfectoral du 30 novembre 1939. C'est dire, par conséquent, que, sauf autorisation préfectorale donnée pour une chasse collective (battue), les chasseurs de palombes ne pourront essayer de tirer leur oiseau favori qu'au hasard d'une promenade le long des cours d'eau de la région. Et à condition d'avoir en poche leur permis de chasse, cela va sans dire."




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HENRI QUEUILLE
MINISTRE DE L'AGRICULTURE
DU 10 AVRIL 1938 AU 21 MARS 1940





  • Le Midi Socialiste, le 1er octobre 1940 :

La chasse est autorisée.



C'est au 6 octobre, on le sait, qu'a été fixée la date d'ouverture de la chasse, autorisée deux jours par semaine, le dimanche et le jeudi. Tous les fervents du sport cynégétique, nos braves ruraux en tête, ont accueilli avec une satisfaction légitime la décision du ministre de l'Agriculture. Car la chasse, ainsi que nous l'écrivions tout récemment, n'est pas seulement un plaisir, une distraction, elle a un caractère utilitaire que les événements actuels mettent plus encore en relief.



Désormais, nos récoltes pourront être préservées, tout au moins en partie, des graves dégâts que les lapins, notamment, y causaient un peu partout sans ménagement. Par ailleurs, les restrictions  qui nous touchent seront adoucies par l'apport sur le marché de quantités appréciables de gibier.



Pour l'instant considérons la chasse sous l'angle de l'arrêté permanent qui en fixe la réglementation. La question qui se pose, en effet aujourd'hui, est celle de savoir si de nouvelles dispositions sont venues modifier les anciens textes.



Or, il n'en est rien. L'arrêté permanent de la police de la chasse est toujours en vigueur. L'emploi des armes à feu est "seulement interdit dans la totalité des communes limitrophes des lignes de démarcation des parties susvisées du territoire français et le port des dites armes est en tout cas prohibé sur une bande de 5 kilomètres de profondeur le long de ces lignes".



Cette réserve faite, nos nemrods pourront se livrer à leur distraction dans les limites du règlement moyennant un permis délivré par l'autorité administrative.



Disons tout de suite qu'il n'est pas question de reconduire les permis de 1939 non utilisés en raison des circonstances. Pour être en règle devant la loi, les chasseurs doivent donc être titulaires d'un permis nouveau.



Rien n'est changé d'ailleurs dans la filière à suivre pour l'obtenir. Il suffit pour cela d'adresser une demande au maire, une demande sur papier timbré à 6 francs, à laquelle on aura joint la quittance du percepteur à 50 fr. 80 s'il s'agit d'un permis départemental ou de 214 fr. 40 s'il s'agit d'un permis général. La demande est ensuite transmise à la Préfecture qui la renvoie dans un court délai à la mairie où l'intéressé pourra la retirer.



Voilà qui est simple et ne demandera pas une trop grande perte de temps. Des dispositions, nous a-t-on assuré, vont être prises pour donner à tous les services les moyens de satisfaire rapidement les futurs titulaires de permis.


pays basque guerre seconde chasse palombes sare
OISEAU ALOUETTE DES CHAMPS



Ce qui est défendu.



Pour ceux qui pourraient l'ignorer, il nous a paru intéressant d'extraire de la loi les clauses les plus importantes.



Est seule autorisée par la loi la chasse de jour, soit à tir avec chien d'arrêt ou chien courant, soit au moyen de furets ou de bourses pour prendre des lapins.



Sont permises, par ailleurs, toutes les armes propres au lancement de projectiles, sauf les fusils à vent, canne-fusils, pistolets de poche trop faciles à dissimuler. Est interdit l'emploi d'engins autres que ceux prévus pour la destruction des nuisibles. Bien tendu, nul n'a la faculté de chasser sur la propriété d'autrui sans le consentement du propriétaire ou de ces ayants droit. L'autorisation peut être formelle ou seulement tacite en vertu d'une tolérance non révoquée.



Rappelons aussi qu'il est rigoureusement interdit de faire usage d'armes à feu sur les routes, voies et chemins affectés à la circulation publique, ainsi que sur les voies ferrées ou dans les emprises, enclos et dépendances de chemin de fer.



Les sociétés de chasse.



Rien de changé non plus pour les sociétés de chasse qui conservent tous leurs droits. Pour ceux qui auraient l'intention de constituer une nouvelle association, nous croyons utile de leur signaler les formalités qu'ils ont à remplir. Ils doivent adresser une déclaration, sur papier timbré, à la Préfecture du département ou à la Sous-Préfecture de l'arrondissement où l'association a son siège social.



Cette déclaration mentionnera le titre et l'objet de l'association, le siège de ses établissements, les noms, professions et domiciles de ceux qui, à un titre quelconque sont chargés de son administration.



Joindre deux exemplaires des statuts sur papier timbré, certifiés conformes et signés par les déclarants ou le président et un registre ou cahier à couverture cartonnée, avec pages numérotées.



Il ne reste ensuite qu'à trouver un excellent terrain de chasse giboyeux à souhait.



Voilà quelques indications puisées à la meilleure source officielle qui aideront nos amis dans leurs aspirations cynégétiques."







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samedi 21 juin 2025

LA CHASSE AU PAYS BASQUE PENDANT LA SECONDE GUERRE MONDIALE (sixième partie)


LA CHASSE AU PAYS BASQUE PENDANT LA SECONDE GUERRE MONDIALE.


Durant la Seconde Guerre mondiale, la chasse au filet des palombes a été maintenue au Pays Basque, et en particulier à Sare.



pays basque guerre seconde chasse palombes sare
CHASSE AUX PALOMBES AU FILET SARE
PAYS BASQUE D'ANTAN



Voici ce que rapporta à ce sujet la presse locale dans plusieurs éditions :



  • la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays Basque, le 19 janvier 1940 :

"A propos du ravitaillement de l'arrière.

Maintiendra-t-on l'interdiction de chasser ?



On signale de tous les côtés de nombreux passages de gibier de tout poil et de toute plume au grand émoi des chasseurs non-mobilisés, qui doivent, en vertu de l'interdiction dont ils sont frappés, demeurer... l'arme au pied. Partout les lièvres et les lapins abondent. Quant aux vanneaux, sarcelles et canards on les aperçoit par centaines aux abords immédiats de l'Adour et de la Nive, se livrer à leurs folâtres ébats qu'ils paraissent savoir sans danger pour leurs ailerons...



Et la vue de ces lièvres, de ces lapins, de ces canards et autres pièces délectables pour les gourmets comme pour les autres d'ailleurs, ne manque pas d'inspirer d'amères réflexions à quiconque veut bien se rappeler certaines restrictions tout récemment imposées dans l'alimentation, des populations afin de réserver un maximum de viande de boucherie pour le ravitaillement de l'armée...



Ne serait-il pas logique aujourd'hui de rapporter les mesures prises jadis au sujet de la chasse ? Ces mesures auxquelles tout le monde a souscrit paraissaient relativement justes au moment où elles furent décides. Pour les justifier n'invoquait-on pas que la chasse était un plaisir, un agrément ?



Or, comme les trois-quarts des hommes valides parlaient ou étaient partis pour la guerre, il ne pouvait être question de plaisir ou d'agrément pour les autres demeurés tranquillement dans leurs foyers.



Oui, mais, voilà que pour nourrir convenablement ces trois-quarts de mobilisés on prend fort légitimement d'ailleurs sur la part de nourriture nécessaire aux derniers. C'est parfait. Aucune plainte ne s'élève contre cette décision. Cependant, voici que ce qu'il est convenu d'appeler le plaisir de la chasse peut, dans une certaine mesure, remplacer la part de nourriture enlevée à l'arrière pour les besoins du front. Et l'on commettrait la faute de ne pas en profiter ? 



On nous rétorquera que cela n'a pas été toujours notre avis et que nous avons compté parmi ceux qui ont approuvé les premières mesures prises. D'accord. Mais la situation n'est plus la même. Aujourd'hui les populations civiles sont rationnées en viande. Il y a des jours où la consommation en est interdite. Une nouvelle législation s'impose donc en faveur des chasseurs.



Etions-nous partisans de la guerre avant le 1er septembre dernier ? Pas le moins du monde. Cependant nous le sommes devenus et ne sommes pas prêts de changer d'avis pour les raisons que tous les Français, que tous les êtres civilisés connaissent.



Il n'y a que les imprévoyants et les fous qui persévèrent dans les faux jugements."



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BECASSE


  • la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays Basque, le 8 février 1940 :

"Laissons à nos chasseurs chasser la bécasse !

A Béziers on peut la chasser mais il ne s'en trouve point.



On a beaucoup protesté, au début de la guerre, contre la non ouverture de la chasse, en raison des circonstances.



Un peu plus tard on a calmé le courroux des nemrod en leur permettant la chasse au gibier d'eau et aux animaux nuisibles.



Il est cependant un bel oiseau dont on n'a pas permis la destruction : c'est la bécasse. Tout au moins dans notre département.



Car un journal de Montpellier, dans sa chronique de Béziers, nous parle de la bécasse qu'un arrêté préfectoral a assimilé aux animaux nuisibles.



Pour la décrire son correspondant cite Brillat-Savarin qui disait d'elle : 

"La bécasse est un oiseau très distingué, mais peu de gens en connaissent tous les charmes. Une bécasse n'est dans toute sa gloire que quand elle a été rôtie sous les yeux d'un chasseur et surtout du chasseur qui l'a tuée ; alors la rôtie est confectionnée selon les rites voulus et la bouche s'inonde de délices."



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JEAN-ANTHELME BRILLAT-SAVARIN



Il est certain que Brillat-Savarin s'y connaissait. Mais le plus curieux, c'est qu'il n'y a pas de bécasses dans le département de l'Hérault ou bien elles passent si vite, en temps qu'oiseux migrateur qu'on n'a pas le temps de les voir, encore moins de les ajuster.



Alors que dans notre région, plus tempérée, elle viennent et s'y posent.



M. le Préfet, laissez à nos chasseurs chasser la bécasse !"



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SAINT-HUBERT CLUB DE FRANCE




  • la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays Basque, le 13 février 1940 :

"La Saint-Hubert.



La Société de chasse "La Saint-Hubert d'Anglet", porte à la connaissance de ses membre qu'un lâcher de 25 faisans sera fait dans ses réserves (20 poules et 5 coqs).



Dans le but de conserver ce gibier dans notre région, le groupement fait un appel pressant à tous les chasseurs et espère qu'ils se comporteront d'une façon raisonnable à l'égard des sujets dont la reproduction demande des soins tout particuliers.



Des mesures sont prises dès à présent pour exercer une surveillance très suivie. Les délinquants pris en flagrant délit de chasse seront poursuivis.



La Société pense que son appel sera entendu de tous.



Souhaitons à nos jeunes produits une multiplication prospère qui permettra à nos poilus permissionnaires de se livrer à leur sport favori.


Le Bureau."



A suivre...






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mardi 3 juin 2025

L'HISTOIRE DU FANAL OU PHARE DE BIARRITZ - MIARRITZE EN LABOURD AU PAYS BASQUE (sixième et dernière partie)

 

L'HISTOIRE DU FANAL OU PHARE DE BIARRITZ.


Le fanal était un feu qu'on allumait autrefois durant la nuit sur des tours, à l'entrée des ports et le long des plages maritimes, pour indiquer aux navires la route qu'ils devaient tenir afin d'être en sécurité.



pays basque autrefois labourd phare
PHARE DE BIARRITZ
PAYS BASQUE D'ANTAN


Je vous ai déjà parlé de ce phare dans plusieurs articles : le 2 avril 2017, le 19/05/2018, le 

4/12/2018, le 3/01/2025, le 3/02/2025, le 3/03/25, le 3/04/25 et le 3/05/25.



Voici ce que rapporta à ce sujet le chanoine J.-B. Daranatz, dans  la Gazette de Bayonne, de 

Biarritz et du Pays basque, le 11 mars 1940 :



"Le Fanal ou Phare de Biarritz de Henri IVLouis XIII et Louis XIV à nos jours (Suite et Fin).



C'est une Tour cylindrique, avec soubassement, peinte en blanc, construite de 1831 à 1834, au Cap Saint-Martin.



Le premier millésime est gravé sur le fût de la colonne, le deuxième sur le fronton du soubassement.



Feu blanc à éclipses.

Le 1er février 1834, le petit fanal à feu fixe de Biarritz fut supprimé et remplacé par un feu de 1er ordre installé dans la lanterne du nouveau phare : ce feu était blanc, à éclipses se succédant de demi-minute en demi-minute et visible, par beau temps, jusqu'à la distance de 8 lieues marines pour un observateur placé à 10 mètres au-dessus de la surface de la mer.



Feu à éclats réguliers blancs et rouges.

En 1861, le feu précédent fut placé au phare de Contis. On lui substitua un feu à éclats réguliers alternativement blancs et rouges, présentant les caractéristiques suivantes :

Puissance en bougies décimales : Eclats blancs : 60 000 ; Eclats rouges : 20 000.


Portée lumineuse en milles : 

50 % de l'année : 24 Eclat

90 % de l'année : 21 Blanc

50 % de l'éclat : 10 Eclat

90 % de l'année : 8,5 rouge


Fonctionnement à l'incandescence par le pétrole : bec à 4 mèches concentriques.

Distance focale de la lentille : 0 m93.

Eclat blanc durée 5 s.

Eclipse durée 15 s.

Eclat rouge 5 s.

Eclipse durée 15 s.

Total : 40 secondes.


Feu à éclats blancs.

— En 1904, ce feu fut retiré et envoyé au phare du Cap Ferret (Bassin d'Arcachon) ; il fut remplacé par le feu à éclats blancs actuellement en service (1936) et dont la description suit :

Feu à éclats blancs toutes les 10 secondes.

Puissance en bougies décimales : 250 000.


Portée lumineuse en milles :

Pendant 50 % de l'année : 27.

Pendant 90 % de l'année : 11.5


Position géographique :

Latitude : 43° 29' 38" Nord.

Longitude : 1° 38' 17" W. Gr.


Hauteur du sommet de la lanterne au-dessus du sol : 47 m. 10.

Hauteur du foyer de la lanterne au-dessus du sol : 44 m. 20.

Hauteur du foyer de la lanterne au-dessus de la haute mer : 73 m. 20.

248 marches en pierre, huit marches en fonte font accéder à la plate-forme de la lanterne.

Date de l'allumage de l'appareil : 15 août 1904.




biarritz autrefois pays basque phare
PHARE DE BIARRITZ
PAYS BASQUE D'ANTAN

Fonctionnement à l'incandescence par le pétrole : manchon incandescent.

Distance focale de la lentille : 0 m. 70.


Eclat durée 0 s. 38.

Eclipse durée 2 s. 31.

Eclat durée 0 s. 38.

Eclipse durée 6 s. 93.

Total : 10 secondes.



En 1861, à l'occasion de la modification du feu, on procéda à la réfection du soubassement de la tour qui comprend un logement de cinq pièces à l'usage des ingénieurs des Ponts et Chaussées en tournée de service.



Dans le vestibule du phare on a placé les bustes des célèbres ingénieurs Fresnel, Beautemps-Beaupré, et Reynaud. Les deux premiers sont en bronze et placés à droite et à gauche de la porte donnant accès à l'escalier de la tour : le dernier en plâtre, peint, couleur bronze, est au-dessus de la porte.



pays basque autrefois labourd phare
BUSTE D'AUGUSTIN FRESNEL



pays basque autrefois labourd phare
BUSTE DE BEAUTEMPS-BEAUPRE



Les bustes portent les inscriptions suivantes : Augustin Fresnel, 1788-1827 ; Beautemps-Beaupré, 1788-1854 ; Léonce Reynaud, 1803-1880.



Une inscription gravée sur le mur dans une pièce intérieure renseigne sur la période de la construction et sur les personnes qui ont édifié cet imposant ouvrage :

1830-1834

N. P. Vionnois, Ingénieur ;

J. Sorbé, Entrepreneur ;

C. Lichero, appareilleur.



L'éminent Ingénieur Vionnois, indépendamment de cette belle oeuvre, a effectué de nombreux travaux dans les ports de Bayonne et de Saint-Jean-de-Luz et il a rédigé des rapports du plus grand intérêt sur l'amélioration de l'embouchure de l'Adour.



M. C. Lichero, en récompense du savoir constaté dans la taille des pierres constituant le phare, fut nommé conducteur des Ponts et Chaussées. Il exerça cette fonction sous le second Empire pendant plusieurs années dans le port de Saint-Jean-de-Luz.



Durant la guerre, la lanterne du phare était reliée téléphoniquement avec le front de mer de l'Adour : le gardien de service, sans être chargé spécialement de la veille sur la mer, était ainsi en mesure d'informer le Commandant de ce qui pouvait l'intéresser et recevoir rapidement des instructions au sujet du feu qui fut, suivant les circonstances, partiellement, masqué dans un certain secteur ou éteint en permanence.



L'on sait que les feux fixes, les feux variés, les feux à éclipses de durée variable sont autant de moyens de distinguer les phares les uns des autres. On a aussi employé des feux colorés, mais outre que les verres de couleur qu'il faut employer absorbent beaucoup de lumière, il arrive que certains états de l'atmosphère peuvent en modifier la teinte d'une façon très sensible.



Nous croyons intéressant de rappeler que le changement du feu, en 1904, fut la cause indirecte du trois-mâts norvégien "Padosa" devant Biarritz, le 14 décembre 1907.



Sorti de Gijon à destination de Setebal, ce navire fut surpris par la tempête et drossé tout le long de la côte vers le fond du golfe. N'apercevant pas le feu blanc et rouge de la pointe Saint-Martin, dont le changement n'avait pas été porté à sa connaissance, le capitaine gouverna sur les feux de la Ville de Biarritz et le navire échoua en pleine nuit, au plus fort de la bourrasque, en face de la Grande Plage, à proximité et à l'ouest de la Roche Plate, trop loin de la terre pour être secouru par le moyen du va-et-vient.



pays basque autrefois naufrage tempête
14 DECEMBRE 1907 NAUFRAGE DU PADOSA BIARRITZ
PAYS BASQUE D'ANTAN


Vers minuit et demi, la dunette, dernier refuge de l'équipage, s'étant effondrée, les hommes, munis de leurs gilets de sauvetage, se jetèrent à la mer, sept d'entre eux parvinrent à se sauver, quatre se noyèrent.



Donnons, en terminant, la liste des Gardiens du Phare.



Depuis la construction du phare, en 1834, jusqu'en 1904, à l'époque du changement du feu, le service a été assuré par trois gardiens ; il n'y en a plus que deux ; en voici les noms depuis l'année 1845. 


MM. Lafleur, de 1845 à 1882.

         Guiné, de 1845 à 1850.

         Lartigue Bernard, de 1845 à 1888.

         Trabay, de 1851 à 1887.

         Tauzin Laurent, de 1862 à 1898.

         Tollis Dominique, de 1868 à 1897.

         Cazauba Jean-Baptiste, de 1887 à 1898.

         Tollis Léon-Martin, de 1897 à 1934.

         Tauzin Etienne, de 1898 à 1929.

         Cazauba Jean, de 1898 à 1907.

         Samanos (Intérimaire), de 1928 à 1928.

         Semelin Emile, depuis 1929.

         Le Diraison Léon, depuis 1934.



Les nuits d'orages, les gardiens font quelquefois des captures prodigieuses de gibier, sans qu'il y ait de leur part la moindre ruse de guerre pour attirer les victimes au piège. Voici comment la chose s'opère. Quand la tempête mugit dans l'ombre, que le tonnerre roule sur les vagues, que les vents furieux sifflent du fond de l'horizon, les oiseaux éperdus, égarés dans les ténèbres, apercevant dans leur vol la lumière brillante du phare qui leur rappelle le jour, se précipitant de toute la rapidité de leurs ailes vers ce point éclairé de l'espace où ils espèrent retrouver le soleil et par conséquent le salut. Mais l'épaisse lentille est là, barrière formidable contre laquelle ils viennent se brise la tête pour retomber sans vie sur le sol. Quand le jour est venu, l'on trouve des monceaux de victimes jonchant les abords du phare.

Chanoine J. B. Daranatz,

Président de la Société des Sciences, Lettres et Arts de Bayonne."









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samedi 3 mai 2025

L'HISTOIRE DU FANAL OU PHARE DE BIARRITZ - MIARRITZE EN LABOURD AU PAYS BASQUE (cinquième partie)

 

L'HISTOIRE DU FANAL OU PHARE DE BIARRITZ.


Le fanal était un feu qu'on allumait autrefois durant la nuit sur des tours, à l'entrée des ports et le long des plages maritimes, pour indiquer aux navires la route qu'ils devaient tenir afin d'être en sécurité.



pays basque autrefois labourd phare
PHARE DE BIARRITZ
PAYS BASQUE D'ANTAN


Je vous ai déjà parlé de ce phare dans plusieurs articles : le 2 avril 2017, le 19/05/2018, le 

4/12/2018, le 3/01/2025, le 3/02/2025, le 3/03/2025 et le 3/04/2025.



Voici ce que rapporta à ce sujet le chanoine J.-B. Daranatz, dans la Gazette de Bayonne, de 

Biarritz et du Pays basque, le 9 mars 1940 :



"Le Fanal ou Phare de Biarritz de Henri IVLouis XIII et Louis XIV à nos jours (Suite).



Après l'émigration en masse des marins biarrots et de leurs familles à Pasajes, que va devenir le Fanal ou Phare de Biarritz ?



Va-t-il disparaître ? Devenu sensément inutile, ne le réparera-t-on plus, le laissera-t-on tomber en ruines, suivant l'opinion de James Campbell dans l'Album Pyrénéen de 1841, Souvenir d'une journée à Biarritz, rapportée dans Le Vieux Biarritz, p. 114 ?



D'après un "Recueil de notes inédite sur Biarritz" de Pierre Thomas Ducoureau (Ibid., pp. 112-114), voici d'intéressants détails sur le château Ferragus, le Fanal ou Phare provisoire, etc.



"La tour de la Haille servant de phare fut bâtie sur une ancienne tour d'un château du XIVe siècle construit sous les Anglais, appelé Ferragus.



pays basque autrefois labourd phare atalaye
VIEILLE TOUR DE L'ATALAYE BIARRITZ
PAYS BASQUE D'ANTAN



La garde des tours du château de Biarritz était confiée aux miliciens du bourg de Biarritz et à ceux d'Anglet, qui se montrèrent toujours très fiers de ce privilège.



Mais, lorsque tout péril eut cessé du côté des Anglais, on renonça, sous Louis XIII, à la conservation d'une place inutile. Les éboulements de la falaise sapèrent les fondements du château, les murs s'écoulèrent, et l'on peut voir encore les nombreux fragments du mur, de deux mètres d'épaisseur, qui couvrent les bords escarpés du Port-Vieux. Un de ces fragments se voyait vers 1828-1830, sur le bord de la falaise, prêt à rouler à l'entrée du Port-Vieux.



Dès lors, le château de Biarritz ne conserva de ses premières destinations que celle de répéter le feu de signaux, comme le prouve son nom d'Atalaye (gardien ou sentinelle, en basque). Il fallait diriger les pêcheurs, qui se livraient avec tant de succès à la pêche de la baleine, dans le golfe de Gascogne, et l'on construisit deux tourelles rondes, de huit pieds de diamètre et de dix de hauteur, l'une au Nord, l'autre au Sud du Port-Vieux pour l'éclairage directeur des barques, au XVIe et au XVIIe siècles.



Le château de Ferragus avait été, dit-on, bâti par le Prince Noir, fils d'Edouard III ; ce fort fut destiné à protéger la côte dévastée par les corsaires d'Alger et de Tunis. Mais la mer avait ruiné, et plus tard englouti l'isthme qui unissait la grande roche (le Boucalot) à la terre ferme et protégeait la mer de ce côté. Biarritz tomba en décadence.



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VAGUE AU BOUCALOT BIARRITZ
PAYS BASQUE D'ANTAN



Plus tard encore, les baleines cessèrent de fréquenter la baie de Biscaye, et ôtant aux Basques leurs dernières ressources, laissèrent leurs vaisseaux inutiles et leurs marins oisifs. Ce fut le coup mortel qui anéantit l'existence commerciale de Biarritz et Saint-Jean-de-Luz.



Campbell et Ducoureau ont ignoré les textes suivants, provenant des Archives communales de Bayonne relatifs au Fanal de Biarritz, qui a éclairé le Golfe pendant tout le XVIIIe siècle.



En 1733, les maire, lieutenants de maire, échevins, jurats et Conseils de la ville de Bayonne décident l'établissement d'un feu à Biarritz pour éclairer l'entrée du port de Bayonne.



M. de Maurepas, ministre de la Marine, approuve l'établissement à Biarritz d'un feu, aux frais de la ville de Bayonne, qui prend à sa charge, les réparations et l'entretien de la tour de Biarritz, servant de Phare, comme aussi les approvisionnements et achats de charbon de terre nécessaire à l'entretien du feu. AA. 21. De l'établissement d'un feu à Biarritz, pour éclairer l'entrée du port de Bayonne. BB 52 (1738-1739). Lettre au baile et jurats de Saint-Jean-de-Luz et de Ciboure, sur un approvisionnement de charbon de terre nécessaire au phare qui doit être établi à Biarritz. BB 79 (1735-1739). Lettre à M. de Maurepas, ministre de la marine, pour lui annoncer que le phare de Biarritz a été allumé pour la première fois la nuit du 1er octobre 1739 BB. 80. Réparations à la tour de Biarritz, servant de phare. CC. 626. 1739.



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JEAN-FREDERIC PHELYPEAUX COMTE DE MAUREPAS
ATELIER DE L-M VAN LOO


La tour de Biarritz, servant de phare, s'appelait la tour de la Haille, du nom même des fagots de menues branches, appelées hailles et du soustrage, qu'on brûlait pour servir de signaux. Les hailles se vendaient 15 sols pièce et la charrette de baste ou soustrage coûtait 50 sols.



Le gardien préposé à l'allumage des feux s'appelait haillier. Martin Dalbarade fut nommé gardien du feu de Biarritz, ou haillier le 31 décembre 1739 : il reçut 60 livres (trimestre) de ses gages. (Arch. comm. de Bayonne, CC. 627). En 1753, le haillé s'appelait Dominique Larralde.



Dès les débuts du XIXe siècle, les navigateurs du Golfe réclamaient un feu convenable à la reconnaissance du port de Bayonne. Le capitaine Boulanger, faisait remarquer à la Chambre de Commerce en 1819 que "le phare de Biarritz, très bien placé, n'est presque utile (vu le petit volume de son feu) qu'aux pêcheurs et ne paraît en mer qu'à la distance de 1 lieue 1/2 ou 2 lieues par beau temps, ce qui ne suffit pas pour les bâtiments venant de la mer et qui n'approchent toujours le fond du golfe qu'avec des craintes renouvelées, et justifiées tous les ans par de trop nombreux accidents.


"En conséquence, il serait fortement à désirer qu'au nom du bien général et de l'humanité on réclamait auprès de S. M. Louis XVIII pour que le feu de Biarritz soit mis à l'instar des autres feux de France, comme Chassiron, Les Baleines, etc."



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PHARE DE CHASSIRON
17 ILE D'OLERON



Ce rétablissement du Phare de Biarritz sur le pied des autres feux de l'Océan avait été d'ailleurs prévu en 1808 et 1818 dans les marchés passés avec les entrepreneurs généraux de tous les phares. Les ingénieurs réclamèrent souvent eux aussi des améliorations ; elles consistaient à exhausser la tour de 3 ou 4 mètres, à augmenter le volume du feu à le protéger d'un vitrage de verre double, à l'exclusion du grillage ancien.



Les approvisionnements de matériaux pour la construction du nouveau Phare de Biarritz, à la Pointe Saint-Martin, étaient assez avancés en décembre 1829, pour qu'on songeât sérieusement à la pose de la première pierre. Cette opération fut prévue, avec quelque solennité, pour les derniers jours de l'année.



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PHARE DE BIARRITZ
PAYS BASQUE D'ANTAN



L'ancien phare, le fanal avait été constamment allumé jusque-là, depuis le 1er octobre 1739.



Ce petit fanal à feu fixe fut remplacé par un feu à éclipses, à la date officielle du 1er février 1834. Le nouveau feu fut allumé au sommet de la Tour récemment construite sur la pointe Saint-Martin de Biarritz.



Voici l'Avis publié par la Direction générale des Ponts et Chaussées sur le Nouveau Phare de Biarritz, à la date du 11 décembre 1833 :


"Les navigateurs sont prévenus qu'à partir du 1er février 1834, le petit fanal à feu fixe de Biarritz sera supprimé et remplacé par un feu à éclipses qui sera allumé au sommet de la Tour récemment construite sur la pointe de Saint-Martin de Biarritz, à un mille marin au N. E. du fanal actuel, et à deux mille et demi au S. 33° O. de l'embouchure de l'Adour.


Les éclats du nouveau Phare se succéderont de demi-minute en demi-minute pendant toute la durée des nuits. Dans un beau temps, ils pourront être aperçus jusqu'à la distance de 8 lieuses marines par un observateur placé à 10 mètres au-dessus de la surface de la mer, et les éclipses ne paraîtront totales qu'au-delà d'une distance de 4 lieues marines."



Grâce au bienveillant concours de M. le commandant Antoine-Henri Goalard, ancien chef du pilotage de l'Adour, de MM. Martin Larretche et Vincent Hargous, ingénieurs T. P. E., ce dernier ancien ingénieur de la Chambre de Commerce, nous sommes à même de donner ci-après sur le Phare actuel de Biarritz, les renseignements les plus précis, puisés aux Archives de la Chambre de Commerce de Bayonne et à la Direction générale des Ponts et Chaussées.


Chanoine J. B. Daranatz."



A suivre...









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