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lundi 16 septembre 2019

LES SÉJOURS DE L'IMPÉRATRICE EUGÉNIE À BIARRITZ EN LABOURD AU PAYS BASQUE (première partie)


LES SÉJOURS DE L'IMPÉRATRICE EUGÉNIE.


Maria Eugenia Ignacia Agustina de Palafox y Kirkpatrick, 19ème comtesse de Teba - dite Eugénie de Montijo - va connaître Biarritz, dès 1834, fuyant avec sa mère les remous des guerres carlistes.

imperatrice france
IMPERATRICE EUGENIE

Voici ce que rapporta la Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, dans son édition 

du 3 novembre 1932, sous la plume de René Cuzacq :



"Biarritz à sa naissance. Les séjours de l'lmpératrice.




Enfant, elle était venue sur le rivage admirable dont le souvenir ineffaçable restait devant son regard ébloui. Maintenant, elle y ramenait avidement son mari, qui n’était autre que le maître de la France. Comme sous la baguette magique d’une fée, le village d’hier allait devenir la ville d’aujourd’hui.


imperatrice france
IMPERATRICE EUGENIE DE MONTIJO



Sa vie n’était-elle pas déjà le plus beau des contes ? Elle était née en 1826 alors qu’un tremblement de terre dévastait l’Andalousie. Quatre ans plus tard, à Madrid, rieuse et mutine, mais déjà volontaire, Eugenia jouait avec sa sœur aînée Paca : avec complaisance, leur mère, la comtesse de Montijo, reçoit un écrivain français rencontré dans la diligence de Grenade : n’est-il pas, parmi ses contemporains, à peu près le seul à saisir la véritable Espagne ? Ou plutôt n'amène-t-il pas tout simplement avec lui la vision de Paris la grande ville ? La main de la comtesse s’est posée sur le bras de M. Prosper Mérimée : visiblement, cette main ne se retire point de si tôt. "Eugenia, viens embrasser le senor", appelle la comtesse deux heures plus tard dans son mauvais français. De son regard déjà dur, la fillette regarde cet inconnu ; puis, d’un geste soudain, elle court à lui. Mère et fille ont trouvé dans ce voltairien railleur, cet implacable ironiste, le meilleur des mentors et plus tard le plus tendre des amis. 



ecrivain france
ECRIVAIN PROSPER MERIMEE



Le père d’Eugenia est un colonel espagnol libéral qui est resté fidèle jusqu’au bout au grand Empereur : le 39 mars 1814, c’est lui qui, aux Buttes-Chaumont, tire les derniers coups de canon contre les Alliés vainqueurs, arrivés aux portes de Paris. Naturellement, à la Cour de Madrid parvient la nouvelle ; il en résulte une solide disgrâce. La comtesse en souffre profondément : non sans colère elle se voit tenue à l’écart de ces fêtes fastueuses auxquelles préside la plus majestueuse des étiquettes. Et pourtant, comme sa place s’y trouverait marquée de droit ! Par ses ancêtres, elle descend des Kirkpatrick, c’est-à-dire la plus haute noblesse d’Irlande, de ces anciens rois d’Ecosse même "dont on parlait 400 ans avant le Christ". A la chute des Stuart, les siens sont venus sur le continent, préférant l’exil au reniement de leur roi catholique. Le jour où Eugenia signera le plus beau des contrats de mariage, ses titres innombrables couvriront à eux seuls deux pages du grand papier timbré. 






Ces années sont pour l'Espagne des années d’instabilité ; beaucoup d’Espagnols errent par l’Europe, en vagabonds d’une société désaxée, rêvant des salons littéraires et politiques dont Paris entoure la vie de société. Mérimée sera sans peine l’introducteur escompté ; avide de gloire littéraire, la comtesse, par son intermédiaire, entre même en relation, avec M. Henri Beyle, autrement dit Stendhal. Echappée à l’atmosphère étouffante de Madrid, elle se mêle joyeusement à la fête parisienne. 

litterature france
ECRIVAIIN STENDHAL



Sous le titre qu’illustra le défenseur de Saragosse, sa fille, Eugénia Palafox, est entrée rue de Varenne au couvent des Dames du Sacré-Cœur. Mais la mère comme ses filles est pleine d’ardeur et de mouvement cette éducation est entrecoupée de voyages incessants. Pau, Bagnères Eaux-Bonnes en sont, pour nos contrées, les étapes fleuries. Mais Eugenia réserve dans son cœur une place à part et une douce préférence pour le petit village où la beauté de la mer grandiose s’est révélée à elle : de tant de ciels si divers, de tant de sites rencontrés sur sa route, c’est le petit village d’une côte sauvage qui a provoqué l’enchantement de son âme : Biarritz ne sera jamais plus oublié par la blonde enfant, pleine de vie et d’ardeur, qui commence déjà à prendre conscience de sa beauté.


pays basque autrefois
BIARRITZ 1858
PAYS BASQUE D'ANTAN


Le 12 novembre 1836, chez le préfet de police que connaît sa mère. Eugenia contemple un instant derrière la cloison vitrée, un homme pâle, au regard mystérieux et vague, qui attend la décision du roi Louis-Philippe : c’est Louis-Napoléon, au sortir de la ridicule équipée de Strasbourg. Personne de prête guère attention à cet homme assez laid et terne. Mais Eugenia sent un grand enthousiasme remplir son être : l’homme qui est là, prosaïquement emprisonné par quelques argousins, porte le grand nom de Napoléon. 




Quatorze ans plus tard, il est le prince-président : déjà il laisse pressentir en lui le futur Empereur. Toujours grâce à Mérimée, Eugenia et sa mère sont admises aux soirées de la princesse Mathilde. "Quelle est donc cette jeune fille ?" demande le prince à sa cousine germaine. La comtesse de Montijo et sa fille seront de la prochaine réception aux salons de l’Elysée.




Comme si elle pressentait déjà l’invraisemblable aventure, Eugenia a repoussé plusieurs partis princiers. Sa sœur aînée, Paca, a épousé le duc d’Albe ; elle, elle résiste aux objurgations de sa mère, à l’avenir qui s’annonce plein de dettes menaçantes, à l’huissier qui menace de venir demain. N’a-t-elle pas pour elle son enivrante beauté ? Le temps n’est plus où elle se désolait de ses cheveux roux que, selon la recette d’une gitane, elle peignait avec un peigne de plomb pour adoucir l’ardeur de leur fauve couleur ; le blond vénitien qui est devenu le leur irradie de ses doux rayons le petit visage ovale où la courbe du nez dessine son net profil ; un mince col flexible s’en dégage, qui va rejoindre la courbe pure des épaules. De taille assez grande, alerte et vive, toujours en éveil, Eugenia est d’une franchise brutale, directe même ; énergique et impétueuse comme celles de sa race, elle va d’un bond aux extrêmes, ou témoigne d’une dévotion superstitieuse ; mais son dévouement n’a d’égal que sa bonté. Ce sera une femme de salon accomplie, capable de diriger une conversation mondaine, de briller dans un cercle de belles femmes, de tenir son rang dans la société parisienne. Mais, tandis qu’elle passe, entourée déjà d’un cercle d’adulation, soulevant au passage l’admiration des hommes qui se penchent vers son bleu regard, ses petits yeux clignotant à la lumière des lustres, qui donc soupçonnerait chez cette Espagnole l’impératrice de demain ?



imperatrice france
IMPERATRICE EUGENIE DE MONTIJO



De suite, il a été sous le charme, lui, l’homme unique qui se doit de fonder une dynastie. Sa passion grandit avec les demi-résistances qu’il devine : Eugenia est de celles qui passent d’abord par la chapelle, avec un contrat en bonne et due forme. Déjà ils en sont aux premiers sourires : le maître lui fait cadeau de l’alezan, qu’amazone accomplie, elle monte si bien. Au château de Compiègne, alors qu’ils chevauchaient côte à côte, d’un geste gracieux, elle indique à son compagnon le trèfle de la pelouse où étincellent quelques gouttes de rosée ; dans la nuit, Bacciochi est parti pour Paris à franc étrier : le lendemain, Eugenia reçoit le trèfle d’argent où étincellent trois superbes émeraudes."



A suivre...



(Source : WIKIPEDIA)





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