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samedi 21 septembre 2019

DES MINISTRES À SAINT-JEAN-PIED-DE-PORT (DONIBANE GARAZI) EN BASSE-NAVARRE AU PAYS BASQUE EN JUILLET 1910 (deuxième et dernière partie)


DES MINISTRES EN BASSE-NAVARRE EN 1910.


En juillet 1910, deux enfants du pays sont honorés à Saint-Jean-Pied-de-Port (Donibane Garazi) par de hautes personnalités politiques françaises : Michel Renaud et Charles Floquet.


INAUGURATION MONUMENTS RENAUD ET FLOQUET
ST JEAN PIED DE PORT

Je vous ai déjà parlé des deux personnalités de Saint-Jean-Pied-de-Port, Michel Renaud et 

Charles Floquet, dans un article précédent.



Voici ce que rapporta la Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, dans son édition du 

17 juillet 1910 :





 " ...Je m’en voudrais d’affaiblir par un commentaire quelconque la grandeur de ce langage...






De même que Saint-Jean-Pied-de-Port s’était honoré en donnant ses suffrages à Michel Renaud, proscrit, le Pays Basque et notre département se sont honorés en envoyant, plus tard, siéger au Sénat un démocrate d’une foi si sincère, si ardente et si agissante. 







Après Michel Renaud, ce flambeau de la foi républicaine a trouvé des mains vaillantes pour le recevoir et le transmettre à leur tour, comme une tradition survivant à tous les vents et à tous les orages. Le regretté Berdoly l’a tenu avec vaillance, d’autres encore en portent haut la flamme et notre plus chère ambition est de leur avoir succédé sinon avec un même mérite, du moins avec un même cœur et un même dévouement. 






Vous aussi, vaillants républicains de St-Jean-Pied-de-Port, qui avez combattu le bon combat et qui, après avoir fait triompher ici l'idée démocratique, savez la faire aimer et en aviver la flamme sacrée, vous êtes les dignes continuateurs de cette lignée de grands citoyens parmi lesquels brillent nu premier rang les noms si chers des Floquet, des Renaud, des Augustin Chaho, des Berdoly. 




Puissent leur souvenir et leur exemple, féconder la terre du noble pays basque et y produire partout, comme à St-Jean-Pied-de-Port, la fleur de la Démocratie, les fruits de la Liberté ! 




M. Forsans fut chaudement félicité par le Ministre et plusieurs personnalités, tandis que le public, par une belle ovation, témoignait au sénateur combien ces paroles avaient traduit les pensées et les espérances de tous. 

biarritz 1919
PIERRE FORSANS SENATEUR MAIRE DE BIARRITZ - MIARRITZE
PAYS BASQUE D'ANTAN



Enfin la cérémonie est couronnée par le magistral discours du Ministre .




On inaugura ensuite, en grande pompe, le monument de Floquet. Nous donnerons, la semaine prochaine, le discours prononcé par M. Barthou à cette occasion.



basse navarre autrefois
INAUGURATION MONUMENTS RENAUD ET FLOQUET
ST JEAN PIED DE PORT


Le banquet.



A midi et demi, un banquet de plus de 500 couverts eut lieu en plein air, agrémenté par l’exécution d’un très intéressant programme musical de la Musique Militaire du 49e et du Choral Bayonnais. 




A la fin de ces agapes, ce fut M. Coggia, notre sympathique Préfet, qui prit le premier la parole. Il porta le toast traditionnel au Président de la République, et, dans une allocution charmante et séduisante, littéraire dans la forme, vigoureuse dans les idées, il rendit hommage aux démocrates qui étaient les héros de la fête et aux dignes représentants de notre département qui sont autour de lui et qui occupent une situation si prépondérante au Gouvernement et au Parlement. Il fait surtout l’éloge de leur foi laïque et de leur dévouement à la cause du progrès, célèbre les bienfaits de la République et adresse aux vaillants lutteurs de la région, et surtout du pays basque, les paroles de réconfort que mérite leur courage dans la lutte contre le cléricalisme et la réaction, et les encouragements auxquels ils ont droit. 




Nous voudrions pouvoir donner in-extenso le texte de cette vibrante et courageuse allocution qui surprit, charma, enthousiasma l'auditoire et souleva, des tonnerres d’acclamations. 




M. Larroque, en quelques mots de circonstance, donne lecture de divers télégrammes et lettres d’excuses et, ayant rendu un hommage de gratitude aux hôtes de sa cité, déclare que le souvenir de ces fêtes ne s’effacera jamais : "Les Basques n’oublient pas". 


basse navarre autrefois
MONUMENT RENAUD ST JEAN PIED DE PORT
PAYS BASQUE D'ANTAN



Non. Les Basques n'oublient pas. Ils entendront longtemps encore les échos de ces belles manifestations. Ils se souviendront du discours si élégant et si précis de M. René Renoult, et surtout des déclarations — j’allais dire des actes — du Ministre Barthou. 




Rompant en visière avec toutes les équivoques et toutes les alliances douteuses, avec les fausses interprétations du dogme nouveau de l'apaisement, il place nettement la question. Il montre le programme radical devenu, par la force des choses, le vrai programme de tous les républicains sincères, de ceux qui autrefois différaient non sur les principes, mais sur les méthodes et qui aujourd'hui doivent suivre unis la voie du devoir républicain. Le critérium, c’est l'idée laïque intangible représentée par l’école laïque, par l’instituteur. Quiconque n’est pas pour cette école et pour cette idée, n'est pas dans la République. Il ne saurait être question de désarmement ni d’apaisement avec ceux qui n’acceptent pas ces principes, avec ceux qui répondent au geste de paix par la menace du poing tendu. Ce serait duperie. 




Et, parlant du progrès Républicain dans notre département, l’orateur dit que les représentants de la Démocratie marchent unis désormais pour sa défense et vers sa conquête. 




Nous sommes sept : les sénateurs Catalogne, Faisans et Forsans, les députés d’Etchepare, Garat et Bérard — et lui-même, le Ministre Barthou — à faire bloc contre la Réaction, le Cléricalisme et l’Equivoque. 




Et les sept, s’efforceront d'assurer dans le Béarn et le Pays Basque le triomphe de la République laïque, démocratique et sociale. 




Rien ne saurait rendre la magnifique acclamation, l’ovation enthousiaste qui accueillirent ce verbe si clair, si ferme, si séduisant. 




On était tout à la joie ; d’un seul cœur, d'une même âme on vibrait à l’unisson et l’on dédaignait même de chercher où avait bien pu s’enfuir, "baissant la queue et portant bas l’oreille", le député sans foi et sans convictions, Pradet-Balade, dont est encore affligé le Pays Basque et que renient tous les sincères républicains, y compris ses collègues. 




Dirai-je le succès de M. Béria, parlant au nom des Vétérans, l’enthousiasme des fêtes qui suivirent. Tout cela, on le sait. Disons seulement que la réussite fut aussi complète que la satisfaction avait été profonde."



 


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