LA VASCONIE PAR L'HISTORIEN DU PAYS BASQUE JEAN DE JAURGAIN EN 1903

LA VASCONIE PAR JEAN DE JAURGAIN.

La Vasconie est un territoire contrôlé militairement et politiquement par les Vascons de la fin du 6ème siècle jusqu'au 11ème siècle et qui s'étend sur les deux versants des Pyrénées.

LA VASCONIE EN 806

Voici ce que rapporta à ce sujet le journal La Gazette de France, dans son édition du 13 mars 

1903 :

"Histoire.

La Vasconie.

Etude historique et critique sur les origines du royaume de Navarre, du duché de Gascogne, des comtés de Comminges, d’Aragon, de Foix, de Bigorre, d’Alava et de Biscaye, de la vicomté de Béarn et des grands fiefs du duché de Gascogne, par Jean de Jaurgain, 2e vol. Pau, imprimerie Garet, 1902, grand in-8. 

Nous avons parlé, lors de la publication du premier volume, de ce très remarquable travail, œuvre d’un érudit éminent et la plus considérable qui ait paru sur l’histoire et la géographie féodale du Sud-Ouest de la France et du Nord de l’Espagne. 

Dans la première partie, entièrement composée de dissertations critiques et de textes, M. de Jaurgain s’était attaché à résoudre quelques problèmes d’importance capitale pour les régions qu'il a étudiées, tels que les commencements du duché de Vasconie, du royaume de Pampelune, de Navarre, de l’évêché de Gascogne, du diocèse de Bayonne, des comtés héréditaires de Bordeaux, d’Agen, de Bazas, etc. 

JEAN DE JAURGAIN
PAYS BASQUE D'ANTAN

Le duché de la Vasconie, formé de la majeure partie de l’ancienne Novempopulanie et des vallées espagnoles de Baztan, de Val-Carlos, de Roncevaux, d’Erro, etc., fut érigé, en septembre 852, sur la tête de Sanche II-Sancion. Les comtés d’Aragon, de Buil, de Comminges et de Bigorre furent créés entre 832 et 840. 

Le royaume de Pampelune engloba vers 853 le duché des Navarrais et atteignit son maximum d’expansion sous les règnes de Sanche le Grand (999-1035) et d’Alphonse le Batailleur (1104-1134). Sanche le Grand imposa même sa suzeraineté au duc de Gascogne et au comte de Toulouse qui s’en affranchirent à sa mort. 

SANCHE LE GRAND
PAYS BASQUE D'ANTAN

L’ancien royaume de Navarre, dont Pampelune fut la capitale, était divisé en cinq provinces ou merinades. Celle d’Ultrapuertos ou cispyrénéenne avait Saint Jean Pied-de-Port pour chef-lieu. 

Le comté d’Aragon fut érigé en royaume en 1135 ; celui de Biscaye existant dès la première moitié du dixième siècle, fut de nouveau érigé en 1033 par Sanche-le-Grand ; enfin, la vicomté de Baztan fut créée vers 1025 par Sanche-le-Fort. 

En 864, les Vascons cisnyrénéens choisirent pour duc Sanche lll Semen, surnommé Menditarra (en basque de Montagnard), petit-fils du duc Garcia-1er-Semen et fondateur du Duché hériditaire de Gascogne. Celui-ci engloba le comté de Bigorre et la vicomté de Béarn. Il se distribua féodalement en comtés et vicomtés, au nombre de seize ; celles d’Oloron, de Louvigny, de Dax, d’Orthez, de Soule, de Sault, de Labourd et de Baïgorry, les vicomtés d’Arberoue, etc. M. de Jaurgain donne sur toutes ces seigneuries des précisions qu’on ne trouve nulle autre part. Quelques aperçus sur le comté de Comminges et sur la Gascogne toulousaine terminent sa Préface. 

Toute cette seconde partie est composée de tables généalogiques, établissant l’ordre de succession des rois de Navarre, des ducs de Gascogne et de toutes les grandes dynasties féodales de l'ancienne Novempopulanie et des pays euskariens. 

CARTE DE LA NOVEMPOPULANIE

Elles complètent et rectifient, avec des preuves à l’appui, les listes et les filiations inexactement données par la Notitia utruisque Vasconiae, l'histoire du Béarn et l’art de vérifier les dates. 

LIVRE NOTITIA UTRUISQUE VASCONIAE

Telle est l’indication sommaire des matières traitées dans ces deux volumes avec une clarté et une précision remarquables, servies par la plus profonde érudition. 

"Ce sera bien là, disent les érudites Etudes historiques et religieuses du diocèse de Bayonne, le travail le plus complet qui aura jamais paru sur ces questions obscures. Sera-t-il définitif ? Nous ne le pensons pas, car tous les documents n’ont pas encore été dépouillés et il est impossible à un homme de se renseigner sur toutes les sources. Ce que je sais, c’est que les spécialistes applaudissent aux travaux de M. de Jaurgain, M. Balencie, en particulier, dont toute la vie s’est écoulée en recherches historiques sur les premiers temps de la Bigorre, a contrôlé soigneusement et approuvé la plupart des conclusions de M. de Jaurgain. 

On comprend d’ailleurs quel appoint important donnent à l'histoire ces études généalogiques ; nous y voyons très souvent figurer en résumé les principaux événements dont nos contrées furent le théâtre et dont nos anciens seigneurs furent les héros. Les textes originaux ou des références soigneusement indiquées donnent toujours la preuve des conclusions du savant historien et répondent à l'avance aux critiques les plus difficiles. Inutile d’ajouter que le reproche de complaisance ne se présente même pas à l’esprit pour des généalogies de ces époques. Je crois qu’il y a aujourd’hui peu de prétentions nobiliaires se vantant de si lointaines origines". 

Utilisant des sources d’informations dont ne disposaient ni Oïhénart ni Marca, M. de Jaurgain a pu porter quelque lumière sur des origines et des périodes restées obscures, malgré les estimables travaux de ces deux historiens. Il a réalisé ainsi une œuvre de haut intérêt et de grand mérite qui a sa place marquée, au premier rang, dans la bibliothèque de tous ceux qui s’intéressent à l'histoire de nos origines."

(Source : WIKIPEDIA)

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