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dimanche 1 septembre 2019

L'HISTOIRE DES JUIFS DE BAYONNE EN LABOURD AU PAYS BASQUE


L'HISTOIRE DES JUIFS DE BAYONNE.


Depuis des centaines d'années, une communauté de juifs chassés d'Espagne (en 1492) s'est installée au Pays Basque Nord, et en particulier à Bayonne.

SYNAGOGUE DE BAYONNE 1937
PAYS BASQUE D'ANTAN

Voici ce que rapporta à ce sujet la Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, dans son 

édition du 12 novembre 1936, sous la plume de Bernard-Hallet : 



"Des temples Israélites du Saint-Esprit de jadis à la Synagogue actuelle de Bayonne.




Fuyant l’Espagne et le Portugal dont on les chassait, les Juifs de Bayonne demeurèrent longtemps presque clandestinement organisés quant à l’exercice de leur culte ; dans leurs foyers seulement ils placèrent la thora, leurs livres saints. Ce n’est qu'en 1750 qu’ils purent pour la première fois se réunir publiquement, afin de proclamer le "Schemang Israël Adonai Elohenou, Adonai Ejad" selon la pompe religieuse que la tradition leur avait fait conserver.




Le premier temple Israélite de Saint-Esprit s’appela le temple du Fort ; il y en eut d’autres ; ils s’appelaient le temple de Gueldes, si tué au milieu de la rue Maubec à peu près, un troisième, un oratoire plutôt, le temple de la rue des Jardins, également dans les environs des quarante premiers numéros de la rue Maubec, le temple Alexandre, le temple de Jean d’Amou, et encore une véritable petite synagogue, le temple de Brandon, situé au troisième étage du numéro 22 de la place Saint-Esprit, dans l'appartement d’une maison possédée par Mme veuve de Salomon Pereyra Brandon. Enfin, la Yechibah, ou synagogue, temple officiel, situé entre l’ancienne rue des Jardins et le versant de la Citadelle, parvint à occuper un grand emplacement dans une maison tout entière. 




Sous Louis-Philippe, reprenant une phase de progrès, se mêlant aux rouages administratifs du royaume, participant aux fonctions électives que la commune de Saint-Esprit ne leur contestait plus, les Juifs de Saint-Esprit et Bayonne, représentés par un conseil de plusieurs notables s’étalent par délégations, réunis chez l'un d’eux, et ils adressèrent à la suite de leur entretien, une pétition à M. le Garde des Sceaux, ministre de la Justice et des cultes ; une pétition ayant pour objet la demande en autorisation de la reconstruction du temple Israélite de Saint-Esprit (Landes).




Cette pétition était signée de MM. Jacob Athias, rabbin, Abraham de Josué Léon, Isaac Léon, Salomon Emile Léon, Abraham Marqfoy ; Moïse de David Brandam, B. Mendez, David de Isaac Rodrigues, Jacob Nunez, fils aîné. 




Elle partit le 13 septembre 1835 à Paris, et le 22 avril 1836, le roi Louis-Philippe signait entre les mains du Garde des Sceaux, M. Sauzet, l’ordonnance autorisant l’érection du temple. 




Sa première pierre fut placée en grande pompe et avec le concours de toutes les autorités civiles et militaires et de la population réunie le 25 mai 1836. 




Le 24 septembre 1837, le temple construit fut officiellement inauguré. Chacun dans la communauté avait contribué à son organisation. Chaque famille avait donné, qui, de l’argent, qui des luminaires, qui des objets précieux, les dames, réunies chez Mme Emile Léon avaient taillé et cousu elles-mêmes le grand rideau de soie qui devait cacher le bel Hejal où seraient renfermés et portés les "sépharim" ou livres saints. 




La cérémonie d’inauguration fut présidée par M. Isaac Rodrigues, alors adjoint au Maire de Saint-Esprit, délégué à cet effet, par le Conseil municipal. 




Dans quelques journaux du temps la "Sentinelle des Pyrénées", et le "Phare de Bayonne", paraissant tous deux à Bayonne, les relations de cette cérémonie relatant l’éclat de ces réjouissances, constatent la richesse des dons offerts par les familles Salzedo, Rodrigues, Nunez, Léon, Marqfoiy, etc., rapportent les discours de MM. les Grand-Rabbin, Léon Alfred, les chants de MM. Paz, de Bordeaux et Fonsèque, de St-Esprit, et surtout la présence de toutes les autorités civiles et militaires du département des Landes, et des communes de Saint-Esprit et de Bayonne. Les orateurs célébrèrent la tolérance et le progrès social, louèrent le libéralisme de Louis Philippe et la cérémonie prit fin aux cris de "Vive le Roi !"




Le temple, qui est la synagogue actuelle, est dû aux plans de M. Capdeville, de Saint-Esprit, et son entrepreneur était M. Faulat, de Saint-Esprit également. Il a coûté très exactement la somme de 83 714 francs 85 centimes ; des francs de Louis-Philippe. Il fut légèrement restauré vers 1867 par M. Gustave Lévy, architecte du département des Basses-Pyrénées et de la Ville de Pau, ancien élève de l’Ecole des Beaux-Arts, qui laissa le souvenir d’un grand talent. 




Henry Léon, auteur de l'"Histoire des Juifs de Bayonne", où nous avons glané ces quelques informations relatives aux cérémonies qui prochainement vont se célébrer à Bayonne pour le centenaire de cette inauguration, écrit que "le temple de Bayonne peut compter parmi les monuments de l’architecture juive". 



HISTOIRE DES JUIFS DE BAYONNE D'HENRY LEON
PAYS BASQUE D'ANTAN

Dans quelque temps, une fête sera organisée au temple Israélite. 




M. le Président Armand Gommés, M. le Vice-Président Gomez-Vaez, M. Albert Lévi, Secrétaire général du Consistoire de Bayonne, préparent en accord avec M. le Grand Rabbin Ginsburger, une cérémonie commémorative de cette fondation pieuse effectuée il y a cent ans. 




Nous avons cru intéressant de recueillir les renseignements qui précèdent sur les divers temples bayonnais et sur l’histoire de la synagogue actuelle. Naturellement, rien n’y est original. "J’ai seulement fait ici amas de fleurs estrangères, n’ayant fourni du mien que le fil à les lier", comme l’écrit Montaigne".



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