UNE PARTIE DE PELOTE BASQUE MORTELLE EN 1907.
Dans l'histoire de la pelote Basque, peu nombreux ont été les accidents mortels.
Voici ce que rapporta à ce sujet Le Petit Journal, dans son édition du 11 mai 1907 :
"Mortelle partie de pelote.
A Neuilly, en jouant à la pelote basque, un jeune homme reçoit la balle d'un adversaire à la tête et meurt de sa blessure.
Des jeunes gens jouaient à la pelote basque dans une enceinte du boulevard Bineau, à Neuilly-sur-Seine. L'un d'eux, Paul Emonnot, âgé de dix-huit ans, employé de commerce, demeurant chez ses parents, boulevard Gouvion-Saint-Cyr, occupait la position d'avant gauche, et l'un de ses camarades, le jeune Louis Balard, âgé de dix-sept ans, ajusteur-mécanicien, occupait la position d'arrière.
PARTIE DE PELOTE BD BINEAU NEUILLY 1905 |
Plusieurs coups avaient déjà été joués quand ce fut au tour de Louis Balard à lancer la pelote. Il le fit avec une terrible vigueur.
Par malheur, à peine la pelote venait-elle d'être lancée qu'elle atteignit Paul Emonnot à la tempe droite. Celui-ci tomba inanimé. Atterrés, ses camarades s'empressèrent auprès du malheureux et lui prodiguèrent les premiers soins. Quelques instants plus tard, Emonnot était ramené à son domicile, où un médecin constatait une fracture du crâne et ordonnait le transport du blessé à l'Hôtel-Dieu, la trépanation ayant été reconnue indispensable. Cette opération fut faite, et l'on espérait sauver le jeune homme, lorsque des complications se produisirent et le malheureux expirait, hier matin, à l'aube.
PARTIE DE PELOTE BD BINEAU NEUILLY 1905 |
Chez M. Louis Balard.
Nous avons pu voir, hier, M. Louis Balard, qui demeure chez ses parents, 20, rue Chauveau, à Neuilly-sur-Seine, et à qui nous avons demandé de nous expliquer comment s'était produit l'accident.
Voici ce qu'il nous a raconté :
— Dimanche dernier nous nous étions réunis, Emonnot, moi, et trois de nos amis au jeu de pelote basque, 65, boulevard Bineau, afin de faire une partie.
Au moment où je lançais ma pelote sur le fronton, Emonnot afin d'arriver plus, vite près du mur pour la riposte, coupa ma pelote qui l'atteignit à la tête. Il tomba aussitôt, mais rien alors ne put nous faire soupçonner qu'il était aussi dangereusement blessé. Mes amis et moi nous le pansâmes avec la boîte à pharmacie dont nous disposions puis nous lui fîmes boire du thé avec du rhum, après quoi on le reconduisit chez sa mère boulevard Gouvion-Saint-Cyr à Paris. Emonnot à qui nous demandions entre-temps comment il se sentait nous dit qu'il avait la tête lourde et qu'il se sentait tout étourdi.
PARTIE DE PELOTE NEUILLY SUR SEINE AUTREFOIS |
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