LES ORIGINES BASQUES DE BAYONNE.
Bayonne au Pays Basque ou en Gascogne ?
AFFICHE DES FÊTES DE BAYONNE 1936 PAYS BASQUE D'ANTAN |
Voici ce que raconta à ce sujet la Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, dans son
édition du 18 septembre 1927 :
"La Place des Basques.
Quelques extraits documentaires sur les origines de la Ville de Bayonne et son caractère euskarien.
M. Garat, Député, Maire de Bayonne, nous a communiqué hier, sur cette question, un second article. Nous le reproduisons ci-dessous :
A toutes les époques, les savants, les historiens les érudits ont tour à tour proclamé cette vérité historique, que Bayonne est et a été de temps immémorial la capitale de la province basque, appelée Labourd.
Je sais bien que tout ce qui touche à l'origine des Basques est sujet à controverses, en raison du manque de documentation écrite, comme de monuments de pierre, qui eux aussi contribuent à l'histoire d'un pays.
Une pareille absence de vestiges du passé permit à notre distingué compatriote, M. Camille Jullian, membre de l'Académie Française et de l’Institut, de dire dans son Histoire de la Gaule :
"Le plus difficile des problèmes que présente notre histoire est celui de l’origine des Basques".
Et c'est peut-être la difficulté même des recherches qui a toujours provoqué la curiosité des savants et des érudits sur l’origine mystérieuse de ce petit peuple, si original !
Pressés par les réalités urgentes et immédiates, ne nous attardons pas dans le labyrinthe du passé, ne recherchons pas si l’existence de cette race fort ancienne, accrochée aux flanc des Pyrénées, est le résultat de migrations venues de pays lointains : l’Afrique ou l’Asie ou si tout simplement suivant l'hypothèse émise par Julien Vinson, les Eskualdunak ont toujours vécu sur ce même coin de terre, dont ils seraient les premiers autochtones. "Grammatici certant".
JULIEN VINSON PAYS BASQUE D'ANTAN |
Restons dans les limites de la question posée dès le début : l’origine et le caractère euskariens de Bayonne.
Placée au confluent de l’Adour et de la Nive, comme au point de jonction de deux races, Bayonne est certainement basque avec d'importants apports gascons.
Ce sont MM. Jules Balasque et Dularens qui le disent dans leurs Etudes Historiques sur la Ville de Bayonne : On ne saurait que hasarder des conjectures sur les commencements de Bayonne : cependant le nom euskarien qu'elle porte, Bai-une, et qui, d'après Oihénart, signifie port, autorise à penser qu elle eut pour premiers habitants les Laphurtarrac, tribu eskualdunaise de la confédération tarbellienne, établie de temps immémorial à l’extrémité sud ouest de l’Aquitaine, et dont les Basques Labourdins sont actuellement les représentants directs. Elle en était même, selon nous, la capitale à l'époque de la conquête des Gaules par Jules César : de là ce surnom de cité labourdine ou cité de Labourd qui lui est donné par une foule d’actes depuis la chute de l’empire jusqu’à la fin du XIIe siècle. Nous disons surnom parce que nous sommes convaincus que le nom de Bavonne est son vrai nom d'origine, qu'elle n’en a jamais eu d'autre, et que celui de Labourd a toujours servi, lorsqu’on l’a employé avec exactitude, à désigner la contrée où elle est située. Dans les divisions anciennes de la France, on appelait encore pays de Labourd toute cette portion de territoire qui s'étend le long de la mer entre l’Adour et la Bidassoa.
M. Camille Jullian, dans une intéressante étude sur le Musée Basque de Bayonne écrit ces lignes :
"Il est là à sa vraie place. Bayonne a tous les droits de l’abriter, et pratique à son endroit tous les devoirs du patronage. Car Bayonne est la vraie capitale, ancienne et moderne, païenne et chrétienne, du Pays Basque. Le nom qu’elle portait, Lapurdum ou Labourd, elle l'a donné à cette terre de Labourd qui possède aujourd'hui encore les charmes les plus attirants de la région basquaise. Au port et au marché de Bayonne convergeaient toutes les rivières, toutes les routes, toutes les denrées de la contrée. Elle était la seule place forte que les empereurs romains aient construite pour protéger le rivage contre les descentes des pirates ou les routes contre les incursions des brigands. Seule encore, entre Adour et Pyrénées, elle eut son évangéliste et elle eut son évêque. Il importe qu'aujourd'hui les arrivées de Gascons aient fait s’effacer la langue et les coutumes basques : Bayonne est aussi bien la mère du Pays Basque que Lutèce le fut du bassin parisien. Elle l’a si bien compris qu’elle a créé, qu’elle entretient, qu’elle fait grandir et prospérer, comme l’enfant le plus cher de ses oeuvres, le musée de l'Eskuara.
Certes, ce musée n’est point le plus riche, le plus ancien des musées français de vie régionale. Et Nancy, et Quimper et Mulhouse, et bien d'autres grandes villes ont le leur, quelques-unes depuis plusieurs lustres, quelques-uns splendidement dotés. Mais celui de Bayonne a été, dès sa récente origine, le type le mieux caractérisé de ces collections visibles de souvenirs provinciaux.
On n’est pas plus net sur la réponse au problème et de l’origine de Bayonne.
Dans un opuscule, datant de 1925, "Le Pays Basque à vol d’oiseau", M. Pierre Lhande exprime l’opinion suivante :
PAYS BASQUE A VOL D'OISEAU DE PIERRE LHANDE PAYS BASQUE D'ANTAN |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire