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vendredi 9 août 2024

LA COUPE DE FRANCE ET DES PAYS BASQUES DE PELOTE À BAYONNE EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN MAI 1941 (première partie)

 

LA COUPE DE FRANCE ET DES PAYS BASQUES DE PELOTE À BAYONNE EN 1941.


Durant l'Occupation, une coupe de France de pelote à main nue est organisée à Bayonne.



pays basque autrefois occupation allemande pelote
OCCUPATION ALLEMANDE BAYONNE 1941
PAYS BASQUE D'ANTAN




Voici ce que rapporta à ce sujet le quotidien La Petite Gironde, le 4 mai 1941 :



"La Coupe de France et des Pays Basques de pelote à mains nues, en trinquet, professionnels.

Dimanche 4 Mal à 16 heures au Trinquet Moderne de Bayonne.

Organisée par la F.F. de Pelote Basque avec le concours de la Petite Gironde.



Une grande finale internationale Durruty-Damestoy contre Salegui-Ataño IV.



Donc en ce dimanche 4 mai, et à seize heures très précises, un grand silence s'abattra, d'un seul coup, dans le Trinquet Moderne de Bayonne tout bourdonnant, voici quelques secondes, du chassé-croisé des conversations. 



Au centre de la cancha, Etchemendy lancera le douro. Un pilotari se détachera, montera au but ; un claquement sec ; la pelote vole vers l'arrière. La finale de la Coupe de France et des Pays Basques est commencée.



On sait — nous l’avons dit — qu'elle est fille de notre championnat. On n’ignore pas combien incertains, timides furent ses premiers pas. Etait-elle née sous une bonne étoile ? On en aurait pu douter, puisque, dès ses débuts, le lot des compétiteurs — que les événements rendaient modeste — s’éclaircissait de par le forfait de Prosper Saint-Martin. Mais la Coupe portait en soi des ressources insoupçonnées. Elle suscitait, aussi, des dévouements que rien ne pouvait rebuter. M. Harriague, secrétaire général de la Fédération ; nos commissaires Dupouy et Etchemendy se mettaient à l’œuvre. 



Et c’était l’événement sensationnel, l'entrée en lice des Basques espagnols Salegui-Ataño IV, qui donnait à la Coupe un lustre, un panache dont nul n’aurait osé la créditer. 



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PILOTARI ATAÑO VII ET ATAÑO IV



Elle naissait et, déjà, elle devenait "épreuve internationale", la seule que comporte, dans la multitude de ses sports, le calendrier français.



Après des péripéties diverses, dont la plus marquante, la plus regrettable aussi, fut la carence d’Edouard Arrayet, terrassé par la maladie, la Coupe parvient à son acte final. Quatre champions, les meilleurs, vont se disputer l’honneur d’inscrire leurs noms, les premiers, au palmarès de l’épreuve nouvelle. 




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TABLEAU LES FRERES ARRAYET 1933
PAR MARIE-LUCIE-HELENE ELISSAGUE



Si Durruty et Damestoy ont affirmé, dès le début, une prédominance suffisamment nette — mais qui faillit disparaître à Biarritz, où ils ne battirent les Arrayet que par 50 à 48 — leurs rivaux Salegui et Ataño IV ne sont arrivés que petit à petit à leur forme la meilleure. 



Logiquement le pronostic devrait aller aux Haspandars, vainqueurs le 23 mars des Espagnols par 50 à 31. En fait, il peut en être tout autrement : Damestoy souffre légèrement d’une main, et puis il y a ce "retour" des Basques d’Espagne, dont on doit tenir compte. 



Alors ? L'inconnu, le grand inconnu que nous ne découvrirons qu’après le cinquantième point, après deux heures, plus peut-être, d’une lutte acharnée, enthousiasmante. 



Et puis, à tout prendre, qu’importe les noms des vainqueurs ? L’essentiel demeure que la cause de la pelote ait été bien défendue. L’extraordinaire affluence qui suivit toutes les parties prouve que le but fut atteint.



La pelote, c’est l’âme même du Pays Basque. Toutes deux franches, loyales, intrépides, ne peuvent disparaître. Elles sont également attachantes et belles. Elles constituent un patrimoine qu’il faut savoir aimer, servir. 



Je sais bien ! On nous dira : "Il n’y a point que les professionnels... Les amateurs sont, eux aussi, dignes d’intérêt." Nous sommes d’accord. Mais l’on voudra bien reconnaître que ce sont les premiers qui demeurent les mainteneurs de l’ancestrale coutume, qu’ils savent, plus que tous autres, susciter les vocations, semer l’enthousiasme. 



Les Amédée Arcé, les Pierre Béhachka, Ernest Arrayet, Edouard Arrayet, les Salegui, Ataño, Etienne Durruty, Pascal Damestoy, Prosper Saint-Martin, Jean-Baptiste Harambillet, tous tenants de notre championnat, avaient rejoint dans la gloire du trinquet les Argain, J.-B. Dongaïtz, Pitzia, Harambillet père, Béhachka père, et le grand, l’unique Léon Dongaïtz. 



Par les anciens, par les jeunes, la tradition se maintenait. Elle demeurait immuable, souvent transmise de père en fils. C’est elle que l’on fêtera tout à l’heure au Moderne, c’est en son honneur que "s’accomplira" cette partie qui est plus qu’un événement sportif : un rite. 



Que Durruty-Damestoy, que Salegui-Ataño en soient les respectueux servants. Au-dessus du sport, il y a "Eskual-Erria" : son passé, son présent, son devenir. 



C’est à lui que la Fédération française de pelote basque et la "Petite Gironde" ont dédié la "Coupe de France"."






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