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lundi 12 août 2024

LES CHEMINS DE FER ET TRAMWAYS ELECTRIQUES DES BASSES-PYRÉNÉES ET PAYS BASQUES EN 1912 (quatrième partie)


LES TRAMWAYS DES BASSES-PYRÉNÉES EN 1912.


C'est le 10 juin 1877 qu'est inaugurée la ligne de tramway entre les 3 grandes villes du Labourd côtier : Anglet, Bayonne et Biarritz.



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OBLIGATION DE 500 FRANCS 1913
CHEMINS DE FER DES TRAMWAYS ELECTRIQUES
DES BASSES-PYRENEES ET PAYS BASQUES



Voici ce que rapporta à ce sujet le quotidien Le Petit Bleu de Paris du 4 juin 1912 :



"Chemins de fer et Tramways électriques des Basses-Pyrénées et Pays Basques.



L’on n'aurait probablement pas à s’occuper maintenant, sur notre marché, de cette affaire belge, si le Crédit Foncier d’Algérie et de Tunisie, trompé par des promesses de garantie qu'il forcera, d’ailleurs, ceux qui les ont faites à exécuter, n'avait prêté ses guichets dans la seconde quinzaine de mai 1911 pour une émission de 9 000 obligations de 500 francs, du type 5 0/0 offertes à 472 fr. 50.


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ACTION DE 500 FRANCS
CREDIT FONCIER DE TUNISIE



C’était, d'ailleurs, leurs seuls côtés séduisants, que cet intérêt rémunérateur et ce prix au-dessous du pair de plus de 25 fr. ; et l'événement justifie aujourd'hui qu’il est presque toujours dangereux de se laisser séduire en pareil cas : le paiement de l'intérêt n’est pas longtemps possible : on le réduit, ou même on le supprime, et le capital pâlit d’autant.



Si les souscripteurs n'ont pas de chance ici, l’on peut dire que "cela était écrit". L'entreprise jouissait d'un patronage occulte qui n’est plus même douteux ! Elle avait pour banquiers une maison de solvabilité médiocre, dont le concours se bornait à toucher de grosses commissions et à ne pas verser l’argent.



Voici, retracée par nos confrères et par nous, toute l’histoire des Chemins de fer et Tramways Electriques des Basses-Pyrénées et des Pays Basques. C'est un récit palpitant où l'on sent le génie d’un financier belge, et qui tient du roman-feuilleton.




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ACTION DE 250 FRANCS 1913
CHEMINS DE FER DES TRAMWAYS ELECTRIQUES
DES BASSES-PYRENEES ET PAYS BASQUES




Aussi faut-il prévoir qu'il y aura une suite. Ou plutôt des suites, et que, comme dans tout roman bien ordonné, le traître sera démasqué et puni à l'épilogue.



Mais si leur argent court encore, nous doutons fort que les capitalistes le rattrapent, ce qui serait cependant ta meilleure récompense que puisse ambitionner leur vertu naïve.



L'actualité nous oblige à parler aujourd'hui d’une affaire qui, à la vérité, n'a que de lointaines ramifications avec l'Union des Tramways, et dont la création remonte directement à la Banque G. Haardt






Au mois de mai dernier, on a émis, au prix de 472 fr. 50, 9 000 obligations de 500 francs 5 0/0 Tramways Electriques des Basses-Pyrénées et des Pays Basques. Ces titres viennent de tomber en 15 jours à 222 francs, soit plus de 50 0/0 de perte en six mois pour les infortunés souscripteurs. C'est un nouveau désastre à ajouter à tous ceux dont furent victimes nos compatriotes dans toutes les affaires lancées sur notre marché par la banque Haardt, de Bruxelles.



A notre connaissance, le Conseil d’administration n’a encore rien dit qui pût rassurer les porteurs. Ajoutons qu’à notre Cote en Banque, une ligne de points a remplacé la cote des obligations et des actions.




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OBLIGATION DE 500 FRANCS 1913
CHEMINS DE FER DES TRAMWAYS ELECTRIQUES
DES BASSES-PYRENEES ET PAYS BASQUES




Il est vraiment regrettable qu'aucune information officielle ou officieuse n’ait jusqu’à présent démenti les bruits qui courent sur celle affaire et que nous croyons devoir reproduire, sous réserve toutefois.



A Bruxelles, on dit que le capital-actions de 10 millions, apparemment entièrement libéré, d'après les publications officielles, n'aurait jamais été versé en réalité.



On dit encore que la banque dépositaire des fonds les aurait engagés dans d’autres affaires elles-mêmes fort compromises.



On dit aussi que la Société aurait eu à subir de la part des financiers émetteurs des exigences incroyables.



Il semble, en tout cas, que ces bruits indiquent une situation financière très difficile et la Société des Tramways Electriques prendrait une sage mesure en indiquant sommairement à ses actionnaires et obligataires, l'emploi des 14 millions et demi mis à sa disposition depuis dix-huit mois environ.



Voilà une affaire, qui rappelle étrangement, par certains côtés, celle du Nord-Est de l'Espagne également lancée par la banque Haardt, et dont on n’a plus entendu parler depuis l'émission de 15 millions d’obligations sur notre marché : ces obligations, émises à 475, sont invendables au cours déjà ancien de 400, inscrit à la cote. — (Le Bon sens financier, 22-1-12.)



Après avoir rempli son escarcelle avec des affaires établies dans le département du Nord. M. Gaston Haardt a transporté son champ d’opérations à l’autre extrémité de la France, dans les Basses Pyrénées.



On nous objectera que dans l’affaire des "Basses-Pyrénées et Pays Basques" dont nous allons nous occuper, M. Haardt n'est ni administrateur, ni commissaire, ni même souscripteur. Il n'en est pas moins vrai que c'est lui qui mis en scène cette affaire et qui a présidé à la réalisation de tout le papier créé.



Et là réside précisément toute son habileté : c’est lui qui échafaude les combinaisons, mais il les fait exécuter par des compères plus niais ou moins prudents, leur fait prendre toutes les responsabilités, et, tout en restant dans la coulisse, il arrive toujours au moment opportun pour recueillir tous les profits, soit sous forme de commission d’intermédiaire, soit en faisant traiter par les Sociétés sur lesquelles il a la haute main, des opérations qui ont toujours pour résultat de faire passer l’argent liquide de ces Sociétés dans ses propres caisses. — (Paris-Bruxelles, 23-3-12.)



Certains prétendent que les fonds furent déposés chez un banquier qui patronne quelques Sociétés s’occupant de l’alumine et de ses dérivés et qu’ils ont servi à soutenir ses affaires, fort compromises.



D’autres assurent que les travaux exécutés par la Société des Basses-Pyrénées lui ont occasionné de graves mécomptes, ou bien que les lignes en exploitation achetées par la Société, ont été payées à un prix supérieur au prix de 6 millions et demi indiqué dans notre dernier article.



Nous croyons que les uns et les autres se trompent. La vérité paraît être ceci : Le versement du capital souscrit en espèces n’a pas été effectué réellement ; le banquier de la Société (banquier dont certains administrateurs de la Société seraient d'ailleurs les commanditaires), n’a pas en réalité reçu, des souscripteurs, les fonds que les comparants ont cependant déclaré, par-devant notaire, avoir intégralament versés.



En d’autres termes, les libérations seraient purement fictives.



Le banquier et les souscripteurs espéraient pouvoir se libérer ultérieurement par la réalisation en Bourse d’une partie de leurs actions. La débâcle, hâtée par les événements politiques du 2e semestre 1911, les a surpris et les a mis dans l’impossibilité de vendre leurs titres.



Nous croyons cependant savoir que l'affaire aurait pu résister et peut-être les actionnaires auraient-ils pu se tirer d'affaire, sans les agissements du banquier Haardt qui a fait perdre directement à l’affaire, à ce qu’on assure, plus de deux millions, indépendamment du préjudice moral que son patronage lui a porté.



On nous assure : 


1° Que M. Gaston Haardt aurait servi d'intermédiaire, pour le placement des obligations, entre la Société et le Crédit Foncier d’Algérie et de Tunisie et qu’il aurait levé au prix de 400 francs les obligations de 500 francs nominal d’où une perte pour la Société sur ses 9 000 obligations de 900 000 francs ;


2° Que la publicité distribuée par l’intermédiaire de M Haardt, mais, bien entendu, mise à charge de la Société, aurait coûté 475 000 francs ;


3° Enfin qu’en outre M Haardt aurait reçu des lanceurs de l’affaire, à titre de commission ;

a) 20 000 des 70 000 parts de fondateur créées ;

b) 4 000 actions privilégiées représentant une valeur nominale de 1 million de francs. — (Paris-Bruxelles, 30 3-12.)"



A suivre...




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