BIARRITZ EN 1932.
En 1932, la commune de Biarritz compte environ 23 000 habitants et est administrée par son Maire Ferdinand Hirigoyen.
Voici ce que rapporta à ce sujet La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, le 31
décembre 1932 :
"Biarritz, ses Golfs et sa vie municipale.
Un rapport de M. F. Hirigoyen.
Voici l’exposé que nous annoncions hier, fait par M. Hirigoyen, maire, au cours de la dernière séance du Conseil Municipal, sur les golfs et la situation municipale de Biarritz.
Messieurs,
Au début de notre administration, l'abandon par M. Lederlin de la direction de l’équipage des chasses au renard, mit la Ville dans l’obligation d’envisager une nouvelle formule d’exploitation. En réalité, la Ville prit elle-même en charge cette exploitation des chasses.
EQUIPAGE DE BIARRITZ ET CHIENS FOX-HOUNDS PAYS BASQUE D'ANTAN |
De ce fait, une économie considérable a été réalisée. Grâce au concours dévoué de diverses personnalités en résidence à Biarritz, les chasses connaissent, chaque année, un succès grandissant.
Par contre, les dépenses d'exploitation qui se chiffraient par 240 000 francs environ annuels à la charge de M. Lederlin et de la Ville, ont été ramenées à 80 000 francs environ, dont une partie est prise en charge par les sociétaires des chasses. Et, je le répète, chaque année voit un plus grand nombre de cavaliers et d'amazones à la suite du maître d’équipage.
Dans les mêmes conditions, la défaillance, en mars dernier, de la Société qui exploitait le vieux Golf, a contraint notre administration à prendre en main l’exploitation directe du Golf-Club. Il ne pouvait pas être question, en effet, d'abandonner ce jeu qui est l’un des principaux éléments d'attractions de notre ville.
GOLF-CLUB BIARRITZ PAYS BASQUE D'ANTAN |
La situation, cependant, était plus que précaire : terrain en médiocre état ; caisse vide ; salaires des ouvriers, non payés pour la deuxième quinzaine de mars ; dettes chez plusieurs fournisseurs ; loyer de la Ville et impôts d'Etat non acquittés depuis plusieurs années.
Or, les recettes du Golf s'étaient élevées :
1. Pour 1930, à 412 372 francs.
Il faut sans doute ajouter à cette somme 60 000 francs réunis par les hôteliers pour la publicité, et dont M. Peyta préconisa l'affectation au Golf, estimant que celui-ci était, pour notre ville, une publicité, soit, pour 1930, 472 000 francs environ.
2. Pour 1931, les recettes s'élevèrent à 315 706 francs. Il y a lieu d’ajouter à cette somme 40 000 francs dont M. Peyta obtint la remise par Mme Boulant, en faisant valoir auprès de cette dernière les difficultés de sa trésorerie et la nécessité de maintenir le Golf-Club ouvert. Soit, pour 1931, 355 706 francs.
Au 1er avril de cette année, la Ville prit donc la direction du Golf et réalisa une recette de 7 470 francs, contre 34 465 francs en avril 1931, et 50 465 francs en avril 1930 (il faut se souvenir qu’au cours du printemps de cette année, l’Angleterre avait mis l'embargo à l'exode de ses nationaux).
GOLF BIARRITZ PAYS BASQUE D'ANTAN |
Malgré la modicité de ces rentrées, grâce à des compressions qui, certes, m'ont été pénibles mais qui m’étaient imposées par la nécessité, et sans que je fasse appel d’un centime à la Ville ou au contribuable, le Golf a vécu de ses propres deniers.
A ce moment là, afin sans doute d'aider notre Administration, circulait en ville une pétition rédigée par un notable commerçant biarrot qu’inspirait certainement le sentiment de l’intérêt public, lequel allait, quémandant de porte en porte, la signature des étrangers clients du Golf. Ce factum parlait "de l'incohérence dans laquelle vivait le Golf de Biarritz (sic)" ; exprimait la menace "qu’une organisation insuffisante du Golf n’ait pour conséquence inéluctable l'abandon de Biarritz, au profit d’autres stations, par ses nationaux étrangers", etc...
Bref, à cette occasion, comme au cours des derniers mois, en diverses circonstances, il ne faut voir sans doute, dans le geste de ce notable commerçant, qu’une évidente manifestation d'un esprit de collaboration à la défense des intérêts de la cité.
Vous me permettrez, messieurs, de m’abstenir de commentaires.
Le résultat, c’est que le Golf a vécu : un secrétaire a été nommé, qui a pris ses fonctions très à cœur ; quelques personnalités étrangères ont accepté de former un comité technique dit "green’s commettee", pour régler les questions d'aménagement, d'entretien et d’exploitation. Le personnel ouvrier, recruté parmi les chômeurs biarrots, a été ramené de 16 à 7. Malgré cela, le parcours est, aux dires des joueurs, en meilleur état que jamais, et d’importantes améliorations y ont été réalisées. En outre, tous les instruments ont été révisés et remis en état.
GOLF BIARRITZ PAYS BASQUE D'ANTAN |
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