LE "BIARRITZ BAYONNE HOUNDS" AU PAYS BASQUE EN 1907 (deuxième partie)
LE "BIARRITZ BAYONNE HOUNDS" EN 1907.
Dès 1875, Pierre de Lassalle-Heren crée, à Biarritz, un équipage pour la chasse au renard, monté à l'anglaise.
UN PIQUEUR ET M DE GONTAUT-BIRON AHETZE PAYS BASQUE D'ANTAN
Voici ce que rapporta à ce sujet la presse dans plusieurs éditions :
dans la revue hebdomadaire Sport Universel Illustré, le 3 février 1907 :
"L'an dernier, à propos des chasses au renard de Pau, nous étions heureux d'annoncer l'apparition d'un nouvel équipage, celui de Biarritz. Nous applaudissions à l'heureuse initiative du comte Louis de Gontaut-Biron, qui en était le fondateur et nous souhaitions bon succès à l'initiateur et à son oeuvre. Nos souhaits se sont pleinement réalisés, car cette année, les chasses au renard de Biarritz ont obtenu un succès tout à fait digne de celui que les chasses au renard de Pau ont conquis depuis de longues années.
M. Louis de Gontaut-Biron, le maître d'équipage, a su donner à ces chasses un éclat vraiment merveilleux, groupant autour de lui les hautes personnalités mondaines qui vont chercher à Biarritz les douceurs d'un climat toujours printanier qui lui a valu le nom de "Côte d'argent."
Les assistants ont toujours été nombreux et à tous les rendez-vous, depuis le 17 novembre dernier tous les habitués de la saison sont venus participer aux chasses : le grand-duc Alexandre de Russie, le prince Pignatelli d'Aragon, le capitaine de Rohan-Chabot, M. Chesnelong d'Orthez, le prince Orbeliani, le baron Cottu, M. Chatelain, chambellan du grand-duc Alexandre de Russie, son excellence le général Izett Pacha, ministre de Turquie à Madrid, M. Heeren, le comte Jean de Laborde, le comte de Herberstein, M. Eck, M. Gardère, M. Oppenheim, le capitaine Muller, M. Otlet, M. Apesteguy, le doyen des chasses, M. Candamno de la Vinaza, de Pedroso, de Baroja, Hutton, Bedford, de Noailly, Camu, capitaine Maul, Fane, etc...
GRAND-DUC ALEXANDRE DE RUSSIE
Il faut encore ajouter un grand nombre de dames et demoiselles élégantes, les unes en voiture, les autres à cheval, suivant les chasses avec un intérêt soutenu : la grande-duchesse Xenia, soeur du tsar Nicolas II, Mme de Noailly, Mlles Rosita de Candamo, Eck, de Castillano, Mmes Otlet et Mellor, Mrs. Rowland, la marquise de Guadalmina, Mme de Awezaga, Mme Sudaka, Miss Atkinson, Mme de Lostalot, Miss Daniel, Mlle de Pesquidoux, Mme et Mlle Apesteguy, Mlle de Castillanos, Mlle Zermati, etc...
GRANDE-DUCHESSE XENIA ALEXANDROVNA DE RUSSIE
L'intérêt de ces chasses a été réellement très grand. Le pays basque est un des plus pittoresques de France ; tantôt les chasseurs dévalaient sur le flanc d'une colline, tantôt ils franchissaient une haie, tantôt ils traversaient une forêt de pins que parfois une couche de neige rendait plus pittoresque encore, tantôt la traversée d'un village mettait en liesse toute la population joyeuse d'assister au défilé des chasseurs. Les rendez-vous étaient donnés dans les lieux les plus divers, tantôt dans un village, à Arbonne, à Ahetze, etc..., tantôt dans un bois ou sur la route de Bayonne, tantôt au grand hôtel de Biarritz, ou encore à la villa Espoir, résidence du grand-duc Alexandre de Russie."
RENDEZ-VOUS PLACE ARBONNE CHASSE AU RENARD D'ANTAN
dans LaGazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, le 22 juin 1907, sous la plume
Jusqu’à ces derniers temps — l’année 1906 comprise — la ville de Biarritz avait inscrit à son budget une subvention annuelle de 5 000 francs en faveur de l’institution des Chasses au Renard. Le Casino, les Grands Hotels, les principales maisons de commerce de Biarritz souscrivaient des sommes relativement importantes pour cette intéressante attraction de nos saisons d'hiver.
Mais quelques souscriptions ont manqué, cette année, tandis que les frais augmentaient, et que le dévoué "Master" des Chasses, le Comte Louis de Gontaut-Biron, se trouvait obligé de résigner ses fonctions à cause d’une longue absence qu’il doit faire.
M. Tito de Heeren, en acceptant la succession de M. de Gontaut-Biron, voulut obtenir de la Ville des garanties pour le recouvrement des souscriptions. L’annuité de la Ville est hors de cause, puisqu’elle ne cesse pas d'être à la disposition des chasses ; mais le total des souscriptions habituelles, jugées nécessaires pour le bon fonctionnement des Chasses étant de 20 000 francs, l’on demandait au Maire de garantir cette somme au Comité.
M. Forsans, aidé de ses collaborateurs, fit toutes les démarches possibles pour assurer le maintien des souscriptions habituelles, et la rentrée des sommes promises pour l’exercice écoulé ; la part de la Ville, pour 1906-07, a été portée à 7 000 francs ; le Maire promit même de donner la garantie de la Ville, jusqu’à concurrence de 18 000 francs.
Cette sollicitude vis-à-vis de la Société des Chasses est tellement indéniable que, le 2 juin, M. T. de Heeren écrivait au Maire :
J’ai reçu hier votre aimable lettre et vous suis très reconnaissant pour tout le mal que vous avez bien voulu vous donner au sujet des Chasses de Biarritz.
Je comprends aisément les difficultés que vous avez dû rencontrer et vous réitère toute ma reconnaissance.
Depuis, nous avons appris que M. Fernand Dufaure allait prendre la direction de nos Chasses au Renard, avec M. Ch. Cottu comme "Master" intérimaire. ,
On peut donc compter que, grâce à la bonne volonté manifestée des deux parts, la prochaine saison de chasse — n’en déplaise aux Cassandres — sera aussi brillante que les précédentes.
Mais que penser de l’attitude du "Réveil", qui profite des difficultés momentanées qui ont surgi pour sonner le tocsin, jeter le découragement ou la zizanie, au grand préjudice de Biarritz, pour méconnaître sans vergogne le dévouement d’un Maire soucieux à la fois de l’avenir des chasses et des deniers publics dont il a la charge ?
Le républicanisme de M. Roseyro et sa bonne foi lui permettent tout juste d’écrire :
"... Et l’administrateur qui, avec une telle légèreté, joue avec les intérêts les plus importants de notre station, qui tâtonne, hésite, ne dit ni oui ni non, lorsqu’il s’agit des chasses, et, par ailleurs, fait voter à son Conseil prés de 2 500 000 francs pour les égouts et l’expropriation de l’Hôtel de l’Europe, cet administrateur n’est-il pas le pire ennemi de Biarritz ?"
Non, Monsieur du "Réveil", le pire ennemi de Biarritz, c’est le publiciste qui jette l’alarme aussi inconsidérément que la calomnie, qui affecte de méconnaître l’urgent, l'énorme intérêt de l’œuvre d’assainissement récemment votée, qui fait un crime aux pouvoirs locaux de leur dévouement et de leur infatigable activité.
Nous sommes heureux de pouvoir reproduire ici, la lettre que le nouveau et distingué maître d’équipages de Biarritz a écrite au Maire de notre ville, à la date du 19 juin dernier.
"Monsieur le Maire,
Je viens vous remercier, ainsi que la Municipalité de Biarritz, de mettre à la disposition des Chasses au Renard la somme de 18.000 francs.
Le Comité va être prévenu que j’accepte de prendre, dans ces conditions, la direction de l’équipage et je pense que lui-même sera satisfait de cette somme.
Veuillez croire , etc....
F. Dufaure."
A suivre...
Merci ami(e) lecteur (lectrice) de m'avoir suivi dans cet article.
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