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lundi 12 septembre 2022

UN GUIDE POUR LE VOYAGEUR EN GUIPUSCOA AU PAYS BASQUE EN 1877 (quinzième partie)


UN GUIDE DE VOYAGE EN 1877.


Vers la fin du 19ème siècle, apparaissent des guides de voyage pour les voyageurs désirant se rendre en Hego-Alde, dans les  provinces Basques du Sud.





pais vasco antes guipuzcoa
VUE GENERALE D'ELGOIBAR GUIPUSCOA
PAYS BASQUE D'ANTAN





Voici ce que rapporta à ce sujet, M. L. Capistou, en 1877 :



"Province du Guipuzcoa.



... Itinéraire : Azcoitia. — Elgoibar. — Eibar. — Placencia. — Vergara. — Zumarraga. — Beasain. — Villafranca, etc.



"Elgoibar.



C'est une ville de 2 000 habitants, fondée en 1346 par Alphonse XI. Elle n'était auparavant qu'une petite réunion de caserios, dépendant de la juridiction de Marquina de Yuso, et s'intitula dès lors Villanueva de Marquina. Elle ne prit le nom de Elgoibar qu'en 1463.



La première église d'Elgoibar fut celle de San Bartolomé de Olaso ; située sur une petite hauteur hors des murs de la ville et que les Templiers avaient construite. Cette église fut abandonnée en 1678 et une véritable église paroissiale fut construite dans l'intérieur de la ville. Celle-ci menaçant ruine, fut réédifiée le siècle dernier et l'on ne conserva de l'ancienne que le portail de sa façade, qui est fort curieux par son ornementation.



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EGLISE PAROISSIALE ELGOIBAR GUIPUSCOA
PAYS BASQUE D'ANTAN



Vue du côté de la Deva, sur la rive droite de laquelle elle est assise, Elgoibar présente un aspect très pittoresque ; ses maisons baignent leur pied dans la petite rivière traversée çà et là par des ponts très hardis ou des passerelles légères.



Son industrie est toute entière dans la fabrication des armes à feu et dans quelques minoteries.



C'est à Elgoibar que naquit Don Eugenio de Larumbide, ministre et conseiller d'Etat sous Ferdinand VII.



Eibar.



Eibar est située à environ six kilomètres d'Elgoibar. On y arrive par une route magnifique, qui longe la Deva jusqu'à Malzaga, puis tourne à droite vers l'ouest, laissant à gauche la route de Placencia et Vergara.



Cette industrieuse ville, peuplée d'environ 3 500 habitants, est assise dans une jolie vallée au pied de la montagne d'Arrate (ou d'Arriarte) que couronne un ermitage célèbre.



C'était autrefois une importante cité, de laquelle dépendait un territoire étendu. Elle était murée et protégée par des tours. Ses demeures attestent une antique noblesse et de leur nombre on cite les maisons de Urquizu, de Unzueta, de Ulzaga, de Isasi. etc., etc.



L'église paroissiale, placée sous le vocable de saint André, est d'une antiquité incontestable.



C'est un des plus beaux monuments religieux de la province. Ses voûtes sont très élevées et ses autels richement ornés.



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EGLISE PAROISSIALE EIBAR GUIPUSCOA
PAYS BASQUE D'ANTAN



Au quatorzième siècle, Eibar se nommait Villanueva de San Andres, ainsi qu'en font témoignage les écrits de Garibay et de Isasti.



Elle fut favorisée par certains privilèges relatifs à son industrie, dans le milieu du quinzième siècle.



Eibar possède quelques fabriques d'armes, au nombre desquelles les plus importantes sont celles de MM : Larranaga, Ibarzabal, Orbea hermanos et Zuloaga. Les ouvriers de ces fabriques sont arrivés à la perfection dans leur métier ; ils excellent surtout dans les incrustations et le damasquinage des armes blanches et des objets d'art.



Entre les fils les plus illustres de Eibar, on doit spécialement citer Fray Andres de Ubilla, évêque de Chiapa ; Domingo Martinez de Orbea, chevalier de Santiago et trésorier de Charles-Quint, et le capitaine Albizuri, général dans les mers du Sud. C'est à Eibar que mourut en 1634, le 11 mai, l'infant Francisco Fernando, fils de Philippe IV, qui était venu en Guipuzcoa étudier avec le professeur Isasti Idiaquez.



Eibar a beaucoup souffert durant l'invasion française en 1794, ainsi qu'en 1834 pendant la première guerre carliste.



Placencia.



C'est une antique cité basque située sur la rive droite de la Deva, à sept kilomètres d'Elgoibar.



Elle est entourée de riantes montagnes, admirablement cultivées. Sa population est de 2 000 âmes. Au point de vue de l'art, elle ne possède rien de notable ; son église n'a aucun mérite.



Sur la rive gauche de la rivière se trouve l'importante fabrique d'armes La Euskalduna, qui occupe journellement trois cents ouvriers et est dirigée par un officier supérieur d'artillerie délégué par le gouvernement de Madrid. On y fait d'excellentes armes à feu à l'aide d'un matériel perfectionné et mis au niveau de tous les progrès de la science.



Une jolie route, remontant le cours de la Deva, traverse le village des Martires, laisse à sa droite la sierra de Elgueta et le village de ce nom, franchit la rivière sur un joli pont et conduit à Vergara.



Vergara.



C'est une ville de 6 000 habitants, assise dans une petite plaine dominée par les montagnes de Elosua, Murquizu, Sospechu et Otzaiz. On fait remonter au XIe siècle l'époque de sa fondation. Il est vrai de dire que son nom est cité dans un acte signé par D. Sancho de Navarre en 1050. Le roi Alphonse-le-Sage lui concéda, en 1268, le titre de ville.



C'est à Vergara que fut installée, en 1764, la Société Royale Vascongade, qui distribua tant de richesses et de bienfaits dans les trois provinces. Le séminaire fut fondé quelque années plus tard.



Cette ville fut occupée, en 1794, par l'armée française. En 1835, le général carliste Zumalacarregui s'en empara après un siège de peu de durée. En 1873, elle tomba une seconde fois aux mains des carlistes.



C'est dans la plaine située non loin de la ville, sur la route de Madrid, en face du barrio de San Antonio, que se traita le célèbre convenio du 31 août 1839, entre les généraux Espartero et Maroto.



Vergara est une ville bien construite, percée de larges rues et de places spacieuses, possédant de jolis édifices, deux églises, un grand collège et un couvent où des religieuses se dédient à l'enseignement des jeunes filles. Le séminaire, devenu institut provincial, a été transféré à Saint-Sébastien.



L'église de Saint-André, située au centre de la ville, est un monument vaste et très solide, mais sans architecture. Dans une de ses chapelles existe une remarquable sculpture de Martinez Montanés, qui représente le Christ à l'agonie en grandeur naturelle. Cette église fut construite avec les matériaux du château-fort de Elosua.



L'autre église paroissiale fut édifiée en 1542, d'après les plans de l'architecte Lcturiondo. Il y a dans ce temple divers objets d'art notables, tels que les statues dues au ciseau de D. Luis Salvador, qui ornent le retable du maitre-autel, et un tableau représentant le Santo Cristo de Burgos.



Autour de la ville il existe plus de 30 ermitages, presque tous placés sur des monticules ou dans des situations pittoresques ; les plus célèbres sont le monastère de San Miguel de Areceta, celui de San Marcial et celui de Santa Ana, dans la chapelle duquel on conserve un pupitre portatif ayant appartenu à saint Francisco de Borja.



Le commerce de Vergara est assez développé et son industrie consiste dans une grande fabrique de tissus occupant 600 ouvriers ; une fabrique de chaudières en cuivre ; une autre de papier et de carton ; divers moulins à farine et une fonderie.



Vergara a vu naître quelques hommes illustres, entre lesquels on cite D. Antonio de Rios y Rosas, auteur de divers ouvrages littéraires et traducteur des œuvres de saint Augustin ; D. Gabriel de Mendizabal, général qui se distingua dans la guerre de l'Indépendance ; Hernan Martinez de Izaguirre, secrétaire d'Isabelle-la-Catholique, et D. Lucas de Vergara, maître de camp aux îles Philippines.



Une route tortueuse traversant le village de Anzuola et le col de Descarga, où les diligences ne peuvent être traînées que par des bœufs, conduit à Zumarraga.



Zumarraga.



C'est une station importante des chemins de fer du Nord de l'Espagne.



La ville est très restreinte, mais sa position promet de lui donner un grand développement commercial.



Elle possède quelques bons hôtels et diverses fabriques. Son église est de belle construction, dotée d'un portail remarquable. 



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EGLISE SANTA MARIA ZUMARRAGA GUIPUSCOA
PAYS BASQUE D'ANTAN



Zumarraga est la patrie de D. Miguel Lopez de Legazpi, conquérant des îles Philippines.



Cette ville est en communication directe avec tous les points de l'intérieur de la province par l'intermédiaire des diligences de D. Marcelino Ugalde, entrepreneur de transports, commissionné par la Compagnie des chemins de fer du Nord de l'Espagne. 



Villareal.



La petite localité de Villaréal, attenante à Zumarraga, est située au pied du mont Irimo, à cinq cents mètres environ de la station du chemin de fer. Elle possède une jolie église, une casa consistorial, un hôpital et quelques monuments très anciens. Sur le flanc du mont Irimo se voit le magnifique château de Ipenarrieta, remarquable par son architecture et ses grandes dimensions.



Villaréal est la patrie du guerillero Gaspar de Jauregui (El Pastor), qui servit dans la guerre de l'Indépendance contre les Français et qui, dans la première guerre carliste, joua un rôle important. Il mourut à Vitoria en 1844. Ses restes reposent dans l'église de son lieu de naissance.



Beasain.



Une distance de 14 kilomètres sépare Zumarraga de Beasain. La voie ferrée suit toujours la vallée de l'Oria, coudoyant la route nationale, et traverse une série de tunnels, laissant à droite et à gauche de son trajet les pittoresques villages de Ezquioga, Ichaso et Gaviria pour passer au-dessus de Ormaiztegui, sur un viaduc en fer de cinq travées, reposant sur des colonnes d'une hauteur moyenne de 34 mètres.



Le village de Ormaiztegui s'étend dans une petite plaine au pied du viaduc. Les eaux sulfureuses de son établissement de bains jouissent d'une grande réputation. C'est la patrie du célèbre général carliste D. Tomas de Zumalacarregui, né dans le palais de Iriarte-Erdicoa, le 29 décembre 1788, et mort à Cegama, le 24 juin 1835, des suites d'une blessure au genou reçue au siège de Bilbao.


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TOMAS DE ZUMALACARREGUI


Après avoir dépassé le viaduc d'Ormaiztegui, le chemin de fer pénètre diverses fois encore dans le sein de la montagne et l'on arrive à Beasain, localité peuplée de 1 500 habitants, possédant une importante fonderie de métaux, dirigée par M. Goitia, dans laquelle de nombreux ouvriers sont occupés.



Beasain est reliée par un chemin vicinal à Segura et Cegama, situés dans la chaîne des Pyrénées. Sur ce chemin s'embranchent diverses voies conduisant à Mutiloa, Cerain, Olaberria et Ydiazabal.



Un autre chemin relie Beasain à Azpeitia par Astigarreta, Noarbe et Urrestilla.



En aval, en suivant le cours de l'Oria, se trouve Villafranca.



Villafranca.



C'est une petite ville de 1 200 habitants, située sur la rive gauche de l'Oria, entourée de murailles et flanquée de tours en ruines. Quatre portes permettent son accès. Elle est la patrie de Andres de Urdaneta, célèbre marin du quinzième siècle, qui découvrit la Nouvelle-Guinée.



Villafranca possède quelques belles habitations du seizième siècle, une Casa consistorial, un hôpital et les deux palais de Barrenechea et Zabala. Cette ville fut assiégée et prise par Zumalacarregui, le 2 juin 1835, après la défaite du général Espartero dans le col de Descarga.



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VILLAFRANCA DE ORIA GUIPUSCOA 
PAYS BASQUE D'ANTAN



Un chemin vicinal relie Villafranca à Lazcano et Ataun, localités de la rive droite de l'Oria, assises au pied du mont Aralar.



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FLEUVE ORIA TOLOSA GUIPUSCOA 
PAYS BASQUE D'ANTAN



De Villafranca à Tolosa, la voie ferrée passe successivement à Izasondo et Ycazteguieta, laissant à sa droite Arama, Alzaga, Baliarrain, Alegria et Orendain, petites bourgades sans importance. Une route conduit de Alzo à Amezqueta, village situé dans une vallée formée par les déclivités des monts Larrunari et Otsabio."



A suivre...



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