UN GUIDE DE VOYAGE EN 1877.
Vers la fin du 19ème siècle, apparaissent des guides de voyage pour les voyageurs désirant se rendre en Hego-Alde, dans les provinces Basques du Sud.
QUAI ZUMAYA GUIPUSCOA PAYS BASQUE D'ANTAN |
Voici ce que rapporta à ce sujet, M. L. Capistou, en 1877 :
"Province du Guipuzcoa.
... Itinéraire.
Lasarte. — Usurbil. — Orio. — Zaraus. — Aya. — Guetaria.— Cestona. — Azpeitia. — Zumaya. — Deva. — Motrico.
Zumaya.
Laissant à gauche la route d'Azpeitia, en venant de Zaraus, on traverse l'Urola à Oiquina, pour se rendre à Zumaya. Le trajet de quelques kilomètres que l'on doit faire est des plus agréables à cause de la variété des sites et de l'étrange beauté du paysage.
VUE DU PORT ZUMAYA GUIPUSCOA PAYS BASQUE D'ANTAN |
Zumaya est une localité de 1 500 habitants, située presque à l'embouchure de l'Urola, sur une presqu'île désignée sous le nom de Santa-Clara. C'est une antique cité romaine, qui fit partie de la république des Morosgi. Dans son district se trouvent les villages de Artadi, Aizarnazabal et Oiquina.
L'église de Zumaya est d'une belle construction. Sa fondation doit remonter au XIIIe siècle, mais elle fut restaurée au XVIe ainsi que vers la fin du XVIIIe. Elle fut pendant longtemps la propriété des moines de Roncesvalles, mais un bref du pape Innocent X la remit au pouvoir de la ville.
EGLISE ZUMAYA GUIPUSCOA PAYS BASQUE D'ANTAN |
Les habitants de Zumaya se livrent généralement à la culture des champs et à la pêche. L'Urola est très poissonneuse et l'on y trouve en abondance des saumons, des truites, des loubines et des soles.
Les personnages les plus notables originaires de cette localité sont : José Ibanez de Sasiola, qui fut ambassadeur d'Espagne à Londres, et Juan de Olazabal, conseiller intime de Philippe IV et trésorier-général de la Sainte-Inquisition.
Une route passant à Iciar, village dont l'antiquité est reconnue et dont l'église est remarquable à tous les points de vue, conduit de Zumaya à Deva.
VUE GENERALE ICIAR GUIPUSCOA PAYS BASQUE D'ANTAN |
Deva.
Ville maritime de 3 000 habitants, connue autrefois sous la dénomination de Monréal de Deva, assise au pied des montagnes de Anduz, sur la rive droite de la Deva, petite rivière qui descend de la sierra de Arlaban, située aux confins du Guipuzcoa, de l'Alava et de la Navarre.
Le port de Deva est accessible seulement aux navires de faible tonnage, à cause des ensablements qui obstruent son embouchure et que l'on n'a pu jusqu'à ce jour empêcher.
VUE GENERALE DEVA GUIPUSCOA PAYS BASQUE D'ANTAN |
La ville est bien construite, percée de sept ou huit rues et de diverses places. Son église paroissiale, qui date du XIVe siècle, est fort belle. Elle possède un hôpital, une douane de 3e classe et des écoles d'enseignement primaire et secondaire.
Deva était autrefois un centre commercial de certaine importance, car c'est dans sa rivière que se chargeaient les produits de la Navarre et de la Vieille-Castille, qui n'avaient pas encore de débouché par Bilbao et Saint-Sébastien. En ce moment, le commerce de Deva est presque insignifiant et se réduit à l'exportation du poisson de mer. Sa plage est très fréquentée par les baigneurs.
Dans les montagnes des environs on exploite de riches carrières de marbre et des mines de charbon de terre. C'est dans le territoire de Deva, sur le flanc de la peña de Yciar et en face du village de Mendaro, que se trouve la célèbre source de Quilimon, qui a tant occupé le monde scientifique. Cette source est intermittente.
Elle débite habituellement de grandes quantités d'eau ; mais elle s'arrête parfois d'une manière subite et suspend son travail pendant des heures entières, sans que rien puisse expliquer la cause d'un semblable phénomène. Un chemin vicinal longeant la côte conduit de Deva à Motrico.
ROUTE DE MOTRICO PLAGE DEVA GUIPUSCOA PAYS BASQUE D'ANTAN |
Motrico.
Petit port très fréquenté par les caboteurs et situé au fond d'une baie que les hauteurs de l'atalaya de San Nicolas préservent des vents d'Ouest.
Motrico est peuplé d'environ 3 000 habitants. On croit que le nom de cette ville est composé des mots monte et trico ou tricua, désignation d'une montagne voisine. D'autres prétendent que c'est l'antique Tricium Tuboricum dont parlent Ptolémée et Pomponius Mêla.
MOTRICO GUIPUSCOA PAYS BASQUE D'ANTAN |
Quoiqu'il en soit, le roi de Castille Alphonse VIII ordonna la construction ou reconstruction de la ville et du port, par un acte signé à Saint-Sébastien le 1er septembre 1209.
Motrico fut détruite par un violent incendie, le 18 septembre 1553, puis rebâtie vers la fin du XVIe siècle.
Parmi ses monuments, les plus remarquables sont : le palais de Montalivet, orné de peintures de grand mérite ; la tour de Barrencale ; le palais de Idiaquez ; celui du général Gastañeta, où l'on voit le portrait du célèbre marin D. Cosme de Churruca et une épée qui lui fut offerte par Napoléon Bonaparte.
PORTRAIT DE DON COSME DAMIAN DE CHURRUCA Y ELORZA By Unknown artist - Own picture of the original portrait (2013-04-30), Public Domain, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=60726815 |
L'église paroissiale est de construction moderne. Elle a été édifiée dans la première moitié de ce siècle sur les plans de l'architecte Silvestre Perez.
C'est D. Cosme Churruca qui en posa la première pierre. Dans la sacristie de ce temple se trouve une magnifique peinture de Murillo, représentant l'agonie du Christ.
Il existe deux autres églises dans le district de Motrico : celles de San Andres de Astigarribia et de N.-D. de Azpilcueta, dans la vallée de Mendaro.
SAN ANDRES DE GASTIRRIBIA GUIPUSCOA |
Des montagnes qui dominent Motrico, la plus élevée est le mont Arno, dont l'altitude est de 2 245 mètres. On tire de cette montagne des marbres de couleur et du jaspe.
On cite parmi les notabilités qui ont vu le jour dans cette ville, le général de Gamboa, l'amiral Vidazabal et D. Cosme de Churruca, qui mourut à la bataille de Trafalgar, en 1805.
La population de Motrico vit presque exclusivement du produit de la pêche. Il y a dans ses environs quelques fabriques de conserves de poisson qui occupent un certain nombre d'ouvriers.
TABLEAU MOTRICO PAR H OÑATIVIA |
Itinéraire : Azcoitia. — Elgoibar. — Eibar. — Placencia. — Vergara. — Zumarraga. — Beasain. — Villafranca, etc.
Azcoitia.
En suivant la route qui conduit d'Azpeitia au monastère de Loyola, en remontant le cours de l'Urola, on arrive à Azcoitia, ville de 4 500 habitants, assise au pied de la haute montagne de Itzarriz. C'est une des plus anciennes cités du pays basque, et certains auteurs croient même que c'est l'antique Segontia des Vardules (Donoso Cortès).
Au moyen-âge on la nommait Miranda de Iraurgui, mais le roi Alphonse XI lui ayant concédé le titre de ville, elle devint San Martin de Iraurgui, puis finalement Azcoitia.
L'église paroissiale de cette ville fut construite par les Templiers et demeura leur propriété jusqu'en 1314, époque de l'extinction de l'ordre. Elle passa ensuite au domaine de la couronne et prit le nom de Santa Maria la Real.
Cet édifice religieux fut reconstruit en 1578, .sur les plans des architectes Juan de Lizaranzu et Martin de Armendia. L'orgue fut exécuté seulement en 1648 et le maître-autel en 1660. La tour du clocher fut réédifiée en 1742, ayant été détruite par la foudre l'année précédente.
C'est une construction somptueuse dans son ensemble, ornée de riches autels et belles sculptures. Lorsque l'on procéda à son inauguration et à la translation du Saint Sacrement et des reliques qui reposaient dans l'antique chapelle de Balda, située extrà-muros, un héritier de ce nom, qui portait pour devise sur son blason : Balda antes que Azcoitia, crut ses prérogatives méconnues et voulut s'opposer par la force à la violation de ce qu'il appelait ses droits. Embusqué derrière le portail de sa demeure, il tira un coup d'arquebuse sur le prêtre officiant et le tua ; il eut le temps de fuir à l'aide d'un vigoureux cheval et de gagner la frontière avant que ceux mis à sa poursuite aient pu l'atteindre.
CASA SOLARIEGA DE BALDA AZCOITIA GUIPUSCOA PAYS BASQUE D'ANTAN |
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