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mercredi 17 août 2022

LES CÔTES DE BISCAYE AU PAYS BASQUE EN 1863 (cinquième partie)


LES CÔTES DE BISCAYE EN 1863.


La province de Biscaye, en Hego Alde, a environ 150 kilomètres de côtes.



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ABRA DE BILBAO BISCAYE
PAYS BASQUE D'ANTAN




Voici ce que rapporta à ce sujet le journal les Annales Hydrographiques, le 1er avril 1863 :



"... Chapitre V (suite)



"Port de Bilbao



... "Lorsqu'on entrera dans l'Abra sans avoir rencontré de pilote en mer, on devra se rappeler tous les renseignements que nous venons de donner. On s’approchera de la côte Ouest pour pouvoir distinguer le pavillon blanc et les signaux du pilote : les vigies qui sont placées des deux côtés sont chargées de montrer les pavillons lorsqu’il y a suffisamment d’eau sur la barre, et, dans ce cas, les bâtiments peuvent entrer en se guidant sur les signaux ci-après.



Gouverner droit quand le pavillon est vertical ; venir sur le bord vers lequel on penche le pavillon que l’on redresse pour indiquer qu'il faut de nouveau gouverner droit.



Aucun navire, grand ou petit, ne doit approcher de la barre s'il ne voit pas le pavillon hissé. Si, malgré cet avis, quelque capitaine se dirigeait sur la barre, on lui signalerait de prendre le large en agitant le pavillon de droite à gauche, et vice-versa.



Les bâtiments d’un grand tirant d’eau, qui vont dans l’Abra sans avoir rencontré de pilote au large, ou qui, à cause de l'état de la mer, ne peuvent le prendre ni à Santurce ni à Algorta, devront accoster la côte S. O. jusqu’à ce qu'ils voient bien le premier château ; ensuite, avec leur pavillon national ou tout autre signal, ils feront connaître leur tirant d’eau en hissant et en amenant le pavillon autant de fois qu’ils ont de pieds de tirant d’eau, signal qui sera répété par la vigie du château au guetteur de la pointe du môle pour l’instruction du pilote major.



Lorsque plusieurs bâtiments se présentent à la fois pour entrer et qu’ils ont des tirant d’eau différents, ils doivent entrer par ordre de tonnage, les plus petits entrant les premiers aussitôt que le pilote major hisse son pavillon. Si un grand bâtiment s’approchait dans ce cas, le pilote ferait le signal négatif et il devrait attendre son tour. Si pendant que les petits bâtiments entrent dans le port on s’apercevait qu’il y a de l’eau suffisamment pour les plus grands, on cacherait alors le pavillon et on le montrerait ensuite de nouveau, faisant connaître par ce moyen qu’un grand bâtiment peut maintenant faire route pour le havre.



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PORT DE BILBAO BISCAYE
PAYS BASQUE D'ANTAN



De nuit. 

— On fait souvent des signaux avec des lanternes pour entrer de nuit. Lorsqu’un bâtiment se présente dans l’Abra avec l’intention de prendre la barre, il doit tenir hissé un fanal en tête de l’un de ses mâts et attendre en même temps les signaux qu’on fera sur la pointe du môle. Si on montre et on cache alternativement un feu plusieurs fois sur la tour, cela signifie que le bâtiment doit attendre soit à l’ancre soit sous voile, parce qu’il n’y a pas assez d’eau sur la barre. Si au contraire le fanal reste visible constamment, cela signifiera qu’il faut se diriger sur la barre. En outre du fanal qui est constamment allumé sur le sommet de la tourelle, il y en a un autre mobile au pied de la même tour.



Lorsqu’on ne verra du bord qu’un seul fanal, on gouvernera droit. Si le fanal inférieur se porte vers le N. E., on gouvernera sur ce bord, et au bord opposé si le fanal se porte vers le S. O., en redressant la route lorsqu’on ne voit plus que le fanal fixe. Tous ces signaux, aussi bien que ceux de jour, sont faciles à comprendre et connus de tous les pilotes que l’on prend en mer ; mais comme il peut arriver qu’un bâtiment se présente à la barre sans avoir rencontré de pilote au large et sans qu’un pilote puisse sortir de Portugalete ou de Santurce, soit à cause de la mer ou pour toute autre raison, il faudra bien les étudier pour se guider dessus et entrer dans le havre sans accident.



Lorsqu’on ira prendre la barre de Bilbao, on se trouvera dans une position très dangereuse, si tandis qu’on donne dans l’entrée de l'Abra avec un coup de vent du large et une grosse mer du N. O. il règne en même temps dans l’intérieur des vents de S. aussi forts et quelquefois plus forts que ceux du large, ou du calme ; ce qui arrive dans les hivers pluvieux. Dans ce cas le bâtiment se trouve ballotté par les deux vents contraires et porté sur les bancs, par une grosse mer, sans qu'il puisse ni entrer dans le port ni sortir de l’Abra.



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EL ARENAL BILBAO BISCAYE
PAYS BASQUE D'ANTAN



Il y a également du danger lorsqu’on approche de la barre avec un coup de vent du large et une forte crue du Nervion qui rend l’entrée du port impossible.



On voit, d’après tous ces renseignements, qu’il est important avant d'entrer dans l’Abra de chercher à connaître les vents qui soufflent dans l'intérieur ; l’expérience seule guidera le marin dans ce cas, et la couleur des eaux, ou les pluies qui seront tombées auparavant lui feront connaître s’il y a une crue du Nervion. Un pilote du pays que l’on prendra au large pourra renseigner exactement sur ces deux circonstances.



Secours

Les bâtiments qui vont à Bilbao peuvent compter sur toute espèce de secours, soit en embarcations, ancres, chaînes, soit en hommes et bêtes de somme pour entrer dans le havre. Il y a un grand dépôt d’ancres, d’amarres, de câbles à Portugalete, et les grandes barques de fatigue ne manquent pas à Algorta ; il y a également un poste pour secourir les bâtiments qui sont en dehors de la barre lorsque les pilotes ne peuvent pas sortir de Portugalete.



Pilotes.

— Le pilotage est obligatoire pour les bâtiments au-dessus de 50 tonneaux. Ceux de 40 à 50 tonneaux avec un chargement de marchandises donnent une simple gratification au pilote major. Les bâtiments de 50 tonneaux et au-dessus sont forcés de prendre un pilote qu’ils payent à raison de 2 fr. 60 (10 réaux) par pied de tirant d'eau ; en outre 39 fr. 60 (150 réaux) pour le bateau qui est obligé de les conduire jusqu’au mouillage de Olaviaga.



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OLAVEAGA BISCAYE
PAYS BASQUE D'ANTAN


Remorquage

— Avec un grand navire on remoule et on descend toujours le havre à la touée et traîné par une ou deux paires de bœufs et à contre-marée afin de bien gouverner. Le peu de largeur du canal ne permet pas de faire autrement.



Si un bâtiment d’un grand tirant d’eau demande un bateau à vapeur pour entrer ou pour sortir et franchir la barre, pour remonter ou pour descendre le havre, les bateaux à vapeur du commerce le remorqueront à un prix convenable.



Marées. 

— La mer est haute à 2 heures 3/4 du soir environ à Portugalete ; elle monte de 3m 39 à 3m 67 dans les grandes marées d'équinoxe et de 1m 98 à 2m 26 dans les marées des quartiers. Lorsqu’il fait un coup de vent de S. O. ou de N. O., elle monte de 0 m 56 en plus, et dans ce cas la haute mer retarde de 1/2 heure ; elle baisse d'une égale quantité avec les vents de N. E. au S., l’heure de la haute mer devançant de 1/2 heure, circonstance dont on devra se rappeler lorsqu’on calculera l’heure de la marée pour prendre la barre.



La vitesse du courant de jusant, qui est toujours plus grande que celle du courant de flot, est de 3 milles dans les grandes marées et de 1 mille 1/2 dans les marées des quartiers. Sa direction est du S. E. au N. O., soit celle du canal du havre et de l’Abra.



Variation. 

— La variation de l’aiguille était en 1860 de 20° 20' N. O. La tour des signaux de la pointe du môle du S. O. est située par latitude N. 43° 19' 50", longitude O. 5° 23' 39".



Reconnaissances.

— La position du havre est facile à reconnaître, de quelque côté qu’on atterrisse dessus. Si on atterrit sur le cap Machichaco, ce cap et celui de Villano remarquable par son îlot serviront de point de départ pour diriger sur l’Abra. Si on vient de l’O. en prolongeant la côte, le mont de Santoña, la ville de Castro-Urdiales et les pics de Montaño, Lucero et Serantes (voyez la Vue N° 58) serviront également d’amers.



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MONTAGNE D'AMBOTO 1331 M
ENTRE BISCAYE ET ALAVA



Si l’on vient du N. O. et du large, la Peña de Amboto, élevée de 1 380 mètres et remarquable par le chapeau qui la termine, incliné à l'O., sera un très bon point de reconnaissance. Les escarpements blanchâtres du fronton de la pointe de la Galea et la coupée remarquable que forme l’Abra de Bilbao, indiqueront aussi au navigateur le rumb sur lequel il devra gouverner pour aller prendre ce port ; il suffira qu’il relève la Peña de Amboto au S. E. q. E. pour donner dans l’Abra. En approchant de l’embouchure, on verra successivement les plages de sable, d'un blanc rougeâtre et élevées, d’Algorta et de Guecho ; le phare établi sur la partie la plus élevée des escarpements de la Galea ; le village d’Algorta, celui de Portugalete, dont l'église est visible à une grande distance ; le village neuf qui est construit autour de la pointe du môle du N. E., remarquable par le moulin à vent qu’on vient de construire, et enfin la tourelle des pilotes, ronde et blanche, qui se dresse sur la pointe du môle du S. O."



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POINTE DE LA GALEA GETXO BISCAYE



A suivre...



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