LA PRÉPARATION MILITAIRE EN 1919.
A la fin de la Première Guerre mondiale, on se prépare déjà militairement à l'éventualité d'une autre guerre.
Je vous ai parlé, dans un article précédent, du conseil de révision au Pays Basque Nord.
Voici ce que rapporta au sujet de la préparation militaire le journal mensuel La Vie au Grand Air,
le 15 juin 1919, sous la plume de Georges Schiller :
"Qu'est-ce que la préparation militaire ?
L'Education morale aura pour but de développer chez l'élève-soldat, les notions morales qui distinguent l'homme civilisé et s'efforcera de lui indiquer à ne pas répondre du bout des lèvres à des questions conventionnelles.
Ce sera par des conversations particulières que l'instructeur pourra le mieux atteindre son but et contrôler la valeur morale de ses élèves.
En de courtes causeries, profitant des moindres circonstances de sa vie préparatiste, il s'efforcera d'obtenir un salutaire effet de détente physique par la causerie éducative, attrayante et persuasive, sur le ton de la conversation autant que possible.
Il prendra comme thèmes de son action morale :
La France au milieu des autres nations et la nécessité pour chaque Français d'être fort, instruit et actif ; les devoirs envers la Patrie, le citoyen, et la société française, la Famille ; la dignité individuelle (la propreté, la santé, la vigueur, le travail, le devoir, la volonté) ; la dignité du soldat (l'honneur, la discipline, la bravoure, l'exactitude) ; l'idée de la supériorité du Français, l'organisation militaire navale et coloniale de la France.
FÊTE DE PREPARATION MILITAIRE 91 MONTLHERY MAI 1913 |
L'Education militaire élémentaire comprendra :
1° l'éducation individuelle dans la campagne (le terrain naturel) ;
2° l'emploi de l'outil (aménagement artificiel du terrain) ;
3° l'emploi du fusil (le tir).
Chacune de ces parties a comme coefficient :
L'Education individuelle dans la campagne s'attachera à accoutumer en dehors des éventualités purement militaires du combat. Les jeunes gens de la ville ignorent les champs, ceux des champs ne connaissent la campagne que d'instinct. Les uns et les autres ont besoin de connaître les détails du sol (forêts, vallons, rivières) ; de savoir les dénommer. Ils doivent être dressés à voir, à entendre, à observer, à écouter, à interpréter ce qu'ils voient et ce qu'ils entendent. Ils doivent s'habituer à la notion des distances, à l'orientation, il est utile qu'ils connaissent les diverses manières d'assurer la liaison (compte rendu verbal du coureur, signalisation, téléphone, etc.) ; il faut qu'ils sachent utiliser les accidents du sol pour se porter d'un point à un autre en se défilant, voir et se mouvoir sans être vus. En un mot, ils apprendront à "se débrouiller" dans la vie au plein air et dans le plus grand nombre des circonstances de l'existence du soldat en campagne.
SOCIETE DE PREPARATION MILITAIRE "LA LIBERTE" PARIS |
Cette éducation se fera au cours des sorties d'entraînement hebdomadaire.
L'emploi de l'outil sera enseigné aux élèves-soldats pour les familiariser avec les outils du soldat (pelle, pioche, serpe, cisailles, hache) et pour les habituer aux divers travaux de terrassement, d'organisation des accidents du sol, à se creuser des abris individuels rapidement, à utiliser le sac à terre, etc. Ce sera, en outre, une excellente occasion de livrer les futurs soldats à un attrayant exercice d'application et d'ordre utilitaire.
La troisième partie de l'éducation militaire élémentaire comportera l'instruction du tir. Elle devra être l'objet de tous les soins des instructeurs qui s'efforceront de stimuler leurs élèves et les engageront à fréquenter les concours de tir et à rechercher toutes les occasions de développer leur adresse, en dehors des séances régulières de la P. M.
SOCIETE PREPARATION MILITAIRE "LA LIBERTE" PARIS |
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