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samedi 13 août 2022

LES MINES D'OSSÈS ET DE BANCA EN BASSE-NAVARRE AU PAYS BASQUE À PARTIR DE 1906

LES MINES D'OSSÈS ET DE BANCA.


La Société des Mines d'Ossès et de Banca a été fondée en 1906.



osses pays basque autrefois basse-navarre
UN SOUVENIR DE OSSES BASSE-NAVARRE
PAYS BASQUE D'ANTAN



Voici ce que rapporta à ce sujet la presse, dans diverses éditions :



  • La Cote de la Bourse et de la Banque et le Messager de la Bourse Réunis, le 1er décembre 
1906 :


"Sté des Mines d'Ossès et Banca (Basses-Pyrénées). 

- Constitution.— Suivant acte reçu par Me Lavoignat, notaire à Paris, le 22 octobre 1906, il a formé une société anonyme sous la dénomination de : Sté des Mines d'Ossès et Banca (Basses-Pyrénées)



Elle a pour objet principal l’étude, l’acquisition et l’exploitation de gisements houillers ou métallurgiques, et spécialement l’exploitation de la concession des mines de Banca de Baigorry dont il lui a été fait apport. D’autres objets accessoires sont énumérés à l’article 2 des statuts. 



Le siège social est à Paris, 67, rue Caumartin. La durée de la société a été fixée à 50 années. Le fonds social est de 1 000 000 de francs, et divisé en 2 000 actions de 500 fr. chacune, sur lesquelles 1 000 entièrement libérées, ont été attribuées à la Société des Aciéries de France, en représentation de ses apports, consistant notamment dans la concession des mines d'argent, cuivre, fer et plomb, situées dans la vallée de Baigorry (Basses-Pyrénées), ainsi qu'en divers immeubles, études, plans, etc. Les 1 000 actions de surplus ont été toutes souscrites et libérées du quart. 



Sur les bénéfices nets annuels, il sera prélevé : 5 % pour la réserve légale, et la somme nécessaire pour servir 5 % d’intérêt aux actions. Le solde sera réparti comme suit : 10 % au Conseil d’administration, 30 % à un fonds de prévoyance, et 60 % aux actionnaires. 



Ont été nommés administrateurs : MM. Louis Mercier, ingénieur à Mozingarbe (Pas-de-Calais), le Baron Léon de Dorlodot, propriétaire à Acoz (Belgique) ; le Baron Jacques Le Couteulx du Molay, demeurant à Gamaches par Etrépagny (Eure) ; Désiré Demeure, propriétaire à Airé-sur-la-Lys (Pas-de-Calais), et Edmond Taragonet, demeurant à Paris, 38, rue Michel-Ange. — Echo des Mines et de la Métallurgie, 22 novembre 1906."



  • L'Information financière, économique et politique, le 29 octobre 1907 :

"...Banca

La Société anonyme des mines d’Ossès-Banca (Basses-Pvrénées) a été constituée le 22 octobre 1906 sur les bases que nous vous avions indiquées l’année dernière.



La Société des Aciéries de France a reçu, comme actions d’apport, 1 000 actions libérées de 500 fr., que nous avons affectées au compte Fonds de prévoyance pour les accidents du travail ainsi que nous l’avons indiqué au chapitre III. — Les travaux sont poussés activement, et l’on espère que les expéditions pourront commencer dans le cours du prochain semestre.



L’exploration des filons de cuivre a été reprise activement et les premières recherches donnent bon espoir..."



  • Le Mouvement socialiste, le 15 décembre 1908 :

"— Société Anonyme des Mines d’Ossés et Banca (Basses-Pyrénées), au capital de 1 000 000 de francs.


Président : Louis Mercier. Mines de fer à Ossés et Banca (Basses-Pyrénées).



— Mines de fer à Ossés et Banca, d'une superficie de 116 kilomètres carrés, situées dans la vallée de Baigorry (Basses-Pyrénées).


Directeurs : MM. Clavelly, à Aubin (Aveyron) ; Sages, à Ossés ( Basses-Pyrénées)."




  • Le Matin, le 29 mars 1913 :

"Catastrophe dans une mine : quatre morts.


Bordeaux, 28 mars. Du correspondant particulier du "Matin" (par téléphone). 



Une épouvantable catastrophe s'est produite dans une des galeries des mines d'Osses (Basses-Pyrénées).



Une équipe de mineurs se présentant pour relever l'équipe de la matinée, les ouvriers, de celle-ci commirent l'imprudence de ne pas prévenir leurs camarades qu'une cartouche de dynamite, placée dans une mine, n'avait pas éclaté. Les ouvriers avaient à peine repris le travail qu'une formidable explosion se produisait. Sous les éclats de rocher projetés en tous sens, trois hommes s'abattirent, le corps complètement déchiqueté. Un quatrième respirait encore quand il fut retiré, mais il ne tarda pas à rendre le dernier soupir.



Voici les noms des victimes :

Gabriel Delas, veuf, deux enfants, originaire de Cambo ; Benito Iturstaga, vingt-six ans, célibataire ; Constantin Pardo, trente-cinq ans, célibataire ; Baptiste Ithurrin, quarante-cinq ans, célibataire, chef mineur."



  • La Cote de la Bourse et de la Banque et le Messager de la Bourse Réunis, le 18 février

1916 :



"Acieries de France : ... Elle possède, en outre, une participation dans la mine d’Ossès-Banca, située dans les Pyrénées : celle dernière a dû réduire son extraction de minerai de fer à cause de l’appauvrissement des gisements ; c’est un minerai très pur, destiné à la fabrication de fontes spéciales."




  • La France de Bordeaux et du Sud-Ouest, le 4 avril 1923 :

"Utilisons toutes nos richesses.


Le fer des Pyrénées Occidentales.



Si la France n’était le pays du paradoxe, il y a belle lunette qu’on y aurait mis en œuvre certaines de nos richesses naturelles. Mais nous gaspillons à plaisir nos ressources... en ne les employant pas. Il me souvient d’avoir, il y a quelques années, au cours d’un voyage à Bayonne, entendu une personnalité de la région affirmer avec enthousiasme que l'industrie du fer allait prendre un essor inattendu sur le bas Adour. N’avait-on pas découvert de riches dépôts dans la vallée de la Nive !



Hélas ! il y a loin de la coupe aux lèvres, de l’espoir à la réalité ! Les statistiques du contrôle des mines nous enseignent que les Basses-Pyrénées n’ont produit aucune tonne de minerai de fer depuis l'armistice, et les hauts-fourneaux du Boucau, continuent de s’alimenter avec des produits espagnols !



Sans doute le précédent des mines d’Ossès n’est pas pour encourager les exploitants audacieux. L'exagération progressive de la silice a contraint 1a Société métallurgique qui travaillait tons les filons de Baïgorry à abandonner la partie. Mais aussi n’y avait-il pas de sa part quelque imprévoyance à prétendre approvisionner des fourneaux de l’Aveyron avec du minerai basque ? De trop lourds frais de transport grevaient les expéditions et, aujourd'hui, la dépense serait, à ce point de vue, prohibitive.



Et, cependant, les Pyrénées occidentales recèlent une formation de toute évidence considérable. Nos lointains ancêtres l’ont mise à profit pendant des siècles, comme les populations de l’Ariège et des Pyrénées-Orientales ont utilisé les minerais inclus dans leur sous-sol. Les recherches qui, d’ailleurs, ont manqué de méthode, ont révélé l'épaisseur des couches. On ne peut pas dire que le fer constitue de simples poches superficielles, comme dans l’Hérault ou l’Aude, puisqu'à Ossès on a recueilli le carbonate de fer, qui témoigne de dépôts profonds, non remaniés par les convulsions géologiques. Tout concourt à prouver qu'il y a, dans le pays basque, un gisement étendu, comme celui des Pyrénées-Orientales, un véritable bassin, dont les limites et le caractère n’ont pas été fixés, faute d’études.



économie mines aveyron
LES MINES DU POUGET PRES CRUEJOULS
12 AVEYRON D'ANTAN


Ce bassin ne parait pus plus s’arrêter à la vallée de la Nive, que celui du Rancré et de Miglos, dans l’Ariège, à la vallée du Viodessos. En effet, le fer a été rencontré, d'autre côté, dans la vallée du Saison à Etchebar, et sur divers points de l'arrondissement de Mauléon (Burkéguy, Bégossé), à Urrugne (la Bayonnette), au voisinage de l’océan, et, à l’autre extrémité du département, dans les montagnes qui séparent Laruns d'Argelès.



Il y a donc comme une vaste traînée minéralisée de la mer à Argelès, et vraisemblablement au delà, rappelant tout à fait le gîte ferrifère qui se prolonge de la Méditerranée jusqu'au cœur du Saint-Gironnais, en passant par Puymorens et Tarascon d’Ariège.




Que valent toutefois, les richesses enfouies ? Evidemment, le dépôt est accidenté, comme tous ceux des montagnes, mais cette considération n’a pas empêché le développement de l’extraction dans les Pyrénées-Orientales. Le minerai, par ailleurs, est de qualité. Les hématites de Baburet sont, à coup sûr, apparentées aux bons produits de l’Ariège et de la Cerdagne, et la présence du carbonate de fer atteste que le gisement se poursuit en profondeur. Le teneur en métal est supérieure. A Ossès on enregistrait autour de 55 % de fer. Il n’est pas mauvais de se rappeler que nos fameux minerais de l’Est ne contiennent que 38 à 40 % de métal, et ceux de l’Ouest de 45 à 48 %. A Baburet on a même signalé des minerais à 58 %. Voilà de la matière riche à tous égards. Les grincheux vous diront que la silice, l’ennemie du haut-fourneau, est assez abondante, environ 12 % ; mais dans l'Ouest on en trouve couramment de 14 à 16 %, et 1a sidérurgie allemande ne s’en plaignait pas.



De plus, le phosphore et le soufre, éléments nocifs, qu'il faut éliminer, font presque défaut, comme en Cerdagne. Le minerai est donc désigné pour la fabrication des aciers de choix, dont nous avons de plus en plus l’emploi.



Cependant, direz-vous, quels débouchés l’exploitation pourrait-elle envisager, car on ne saurait effectuer de longs transports par rail ? Sont-ils si malaisés à découvrir ? Ne siérait-il pas de substituer nos propres minerais à ceux de Bilbao, dans les appareils du Boucau ? Les minerais basques ne peuvent-ils atteindre par mer, via Bayonne, les usines de Pauillac et de Saint-Nazaire ? Voulez-vous parier que les métallurgistes de la Ruhr les accepteraient avec plaisir, en raison de leur valeur intrinsèque ?



D'ailleurs, s'entêtera-t-on indéfiniment à rejeter en France le haut-fourneau électrique, qui a fait ses preuves au Canada et en Suède ? La France a besoin de ferro-manganèse, produit du four électrique. La belle occasion de traiter sur place des minerais manganésés naturellement, à proximité des installations de silico-manganèse de Pierrefitte, et des rares dépôts de manganèse que nous puissions exploiter sur notre sol !



economie mines hautes-pyrénées
MINES ARGENTIFERES 65 PIERREFITTE
HAUTES-PYRENEES D'ANTAN



Vraiment, il faut être aveugle pour ne pas voir toutes les promesses d'une telle politique de réalisations. Des capitaux régionaux s'occupent de rénover l'extraction à Baburet ; mais ce n’est pas une mine seulement qu’il faudrait utiliser, c’est l’ensemble d'une formation d’un intérêt certain, et il faudrait, une fois pour toutes, aborder résolument les formules de progrès et d’évolution, qui s'imposent à l'industrie mondiale."







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