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mercredi 3 février 2021

LES FLEUVES EN PAYS BASQUE NORD EN 1873 (première partie)

LES FLEUVES EN PAYS BASQUE NORD EN 1873.


La plupart des cours d'eau des Basses-Pyrénées, en 1873, appartiennent au bassin de l'Adour, à l'exception des petits fleuves côtiers du Pays Basque Nord.


fleuves adour garonne
ADOUR ET GARONNE





Voici ce que rapporta à ce sujet le Journal officiel de la République française, le 3 mars 1873 :



"Annexe n° 1573.


(Séance du 25 janvier 1873.) 



Rapport fait au nom de la commission d'enquête sur les chemins de fer et autres voies de transport (bassin du golfe de Gascogne), par M. Krantz, membre de l'Assemblée nationale.



Nous comprendrons dans le présent travail, non seulement le bassin de l'Adour, mais encore toute la zone du littoral qui s'étend de Bayonne à la pointe de Grave.



Cette vaste région est, en France, une des moins bien pourvues de voies de communication. Quelques rares chemins de fer, des rivières fort médiocrement navigables et fort médiocrement utilisées, enfin, dans les Landes, des routes impraticables par suite du manque de matériaux d'empierrement ; tel est en quelques mots le bilan de ses richesses.



Elle est cependant intéressante à plus d'un titre et il en est peu où des voies de communication judicieusement établies puissent produire d'aussi heureux résultats.



Bassin de l'Adour



Le bassin de l'Adour comprend : Le fleuve lui-même qui, de Saint-Sever, origine de la navigation fluviale, jusqu'à Bayonne où la navigation devient entièrement maritime, présente une longueur de 126 kilomètres.


landes autrefois pêche alose
PÊCHE DE L'ALOSE DANS L'ADOUR
LANDES D'ANTAN


La Midouze, depuis Mont-de-Marsan jusqu'à son confluent avec l'Adour au Hourquet sur une longueur de 43kilomètres. 



Les divers affluents sur la rive gauche de l'Adour, à savoir : Le Luy, les Gaves réunis, la Bidouze, l'Aran, l'Ardanabia et la Nive qui présentent ensemble un développement de 219 kilomètres, ce qui donne en tout 388 kilomètres.



Quelques-unes de ces rivières sont flottables dans leur partie supérieure ; mais, bien qu'elles présentent ensemble un parcours accessible aux trains sur près de 270 kilomètres, elles ne desservent ainsi qu'un trafic actuellement insignifiant, peu susceptible de se développer et dont il n'y a pas lieu de s'occuper ici.



L'Adour, dans sa partie navigable, comprend trois régions distinctes : 

La première s'étend de Saint-Sever jusqu'au confluent de la Midouze, sur une longueur de 32 kilomètres.


La seconde, du Hourquet au confluent des Gaves, sur une longueur de 69 kilomètres. 


La troisième s'étend du bec des Gaves jusqu'à la mer sur 25 kilomètres. 


Total comme précédemment 126 kilomètres.



En aval du confluent des Gaves, l'Adour est une puissante rivière dont la largeur varie de 150 à 400 mètres, la profondeur de 1 mètre 60 à 10 mètres, et dont le débit est en tout temps considérable. La marée y pénètre jusqu'à Vimport, au delà de Saubusse.



Cette partie basse de l'Adour ne réclame actuellement aucune amélioration.



Entre le Hourquet et le bec des Gaves, la pente kilométrique est de 0 m. 13, le débit d'étiage de 14 mètres et le débit des hautes eaux de 1 200 mètres. La rivière présente généralement un mouillage de 1 mètre, sauf sur quelques hauts fonds ou il se réduit à 0 m. 40. Son lit établi dans une argile compacte, n'est pas sujet aux érosions. Il est encombré souvent par des sables fins qui se déplacent avec facilité. Leur mobilité même permet à la batellerie de se créer artificiellement un mouillage au moyen de chevalages ou d'obstacles qui, en rétrécissant le lit, augmentent la vitesse du courant.



C'est également le procédé auquel on a recours pour améliorer la rivière en lui constituant un lit mineur au moyen d'endiguements, et partout où il a été employé sur l'Adour, il a constitué un mouillage de 1 mètre.



Bien que la pente kilométrique de la rivière n'excède pas 0 m. 13 en moyenne et rende ce système d'amélioration assez efficace, cependant si l'on veut obtenir 1 m. 60 ou 2 m. 00, il faudra recourir à des barrages mobiles. Quatre ou cinq barrages écluses, convenablement disposés permettront d'obtenir un mouillage de 2 m. 00. Le coût de ces ouvrages ne paraît pas devoir s'élever au-dessus de 1 500 000 fr.



En amont du Hourquet jusqu'à Mugron, sur 14 kilomètres environ, la pente de la rivière est de 0 m. 50 par kilomètre.


landes autrefois adour
RIVES DE L'ADOUR A MUGRON
LANDES D'ANTAN



Son débit d'étiage de 6 m. 00. Son débit de crues de 800 m. 00.



La navigation en rivière reste encore possible quoique pénible et coûteuse. La pente et l'inégalité des débits suffisent à l'indiquer. Mais au delà de Mugron, elle cesse complètement. L'obstacle présenté par le moulin de Trouva et surtout l'accroissement de la pente qui atteint 1 m. par kilomètre ne permettent plus de constituer en lit de rivière un chenal constamment navigable à la descente et à la remonte.



Somme toute, si l'on veut, à partir du confluent de la Midouze, établir une voie navigable dans la vallée de l'Adour, il faudra recourir à un canal. On peut aisément le disposer de manière à ce qu'il serve aux irrigations, et sous ce point de vue encore il est de beaucoup préférable à la rivière canalisée.



Ce qui vient d'être dit suffit à indiquer que la navigation de l'Adour, considérable de Bayonne aux Gaves, notable encore jusqu'à Dax, devient insignifiante au delà du Hourquet.



Elle s'effectue au moyen de gabares ayant 28 mètres de long, 4 m. 60 de large, 0 m. 83 de calaison utile et pouvant porter jusqu'à cinquante tonnes. La durée du voyage de Dax à Bayonne est d'environ 20 heures ; le prix du fret varie de 5 à 6 centimes par tonne kilométrique.


gabarres pont landes autrefois
GABARRES A DAX
LANDES D'ANTAN



Le mouvement total est de 4 500 000 unités donnant au parcours entier 36 500 tonnes environ.



La Douze et le Midou en se réunissant à Mont-de-Marsan constituent la Midouze dont la longueur jusqu'à l'Adour est da 43 kilomètres, sa pente moyenne est de 0 m. 39, — sa largeur de 30 à 35 m., son débit d'étiage de 12 m. 50 et de hautes eaux de 350 m. ; c'est une rivière facile à canaliser.



Jusqu'à ce jour, elle ne l'a été qu'au moyen de rétrécissements qui n'ont pas permis d'obtenir plus de 0 m. 80 de mouillage minimum. Avec pas deux barrages éclusés dont la dépense ne paraît devoir dépasser 500 000 fr. on obtiendrait aisément un mouillage de 1,60.



Actuellement, la Midouze dessert un trafic total d'environ 114 000 unités donnant au parcours entier 2 700 tonnes environ.



L'Adour et la Midouze ont été dotées par les lois du 6 juin 1836, 19 juillet 1837, 31 mai 1846.



Le montant total des dotations s'élève à 2 372 227 francs.



Les affluents navigables de la rive gauche de l'Adour sont le Luy, les Gaves réunis, la Bidouze, l'Aran, l'Ardanabia et la Nive. La longueur cumulée de leurs parties navigables, s'élève ainsi qu'il a été dit précédemment, à 219 kilomètres.



Bien qu'elles ne soient pas officiellement reliées au réseau général de la navigation, elles méritent cependant d'être mentionnées.



Les deux Luy, de France et de Béarn, forment à leur confluent près du moulin d'Oro une rivière navigable qui conserva le nom de Luy et s'étend jusqu'à l'Adour sur une longueur de 24 kilomètres 30. Cette rivière a des eaux abondantes, un cours régulier, une pente d'environ 0m 33 par kilomètre. On pourrait aisément l'améliorer, mais jusqu'à ce jour on ne l'a pas fait, et actuellement elle présente en eaux basses des hauts fonds sur lesquels le mouillage n'excède pas 0m 25. Aussi le mouvement qu'elle dessert ne dépasse-t-il pas 410 tonnes à la distance entière, soit au total 10 000 unités de transport.


moulin landes autrefois
VUE PRISE DU MOULIN D'ORO
LANDES D'ANTAN



La belle rivière que les Gaves de Pau et d'Oloron forment après leur jonction en amont de Peyrehorade est navigable jusqu'à l'Adour sur 9 420 mètres.



Son débit est abondant, sa largeur va de 120 à 130 mètres, sa pente atteint 0,08 seulement en basse mer, et la marée remonte jusqu'au confluent des Gaves. Sauf en deux passages faciles à améliorer, elle présente partout un mouillage de 3 mètres.



Elle dessert un mouvement de 8 500 tonnes au parcours entier, soit en totalité de 80 000 unités.



Il y aurait utilité à la prolonger sur 20 kilomètres par un canal latéral au Gave d'Oloron jusqu'à Sauveterre, qui deviendrait ainsi le port de l'arrondissement de Mauléon. On desservirait de cette façon la riche vallée du Gave d'Oloron, les salines d'Oraas et de Salies, les exploitations de bois de la montagne et aussi les irrigations de la plaine. La dépense de ce canal peut approximativement être fixée à 3 millions.



La Bidouze est navigable du pont de Came à l'Adour, sur une longueur de 17 700 mètres ; sa largeur est de 40m 00, son mouillage varie de 1 à 6 m. Elle dessert principalement les importantes carrières de Bidache et transporte 40 700 tonnes à la distance entière, soit en tout 720 000 unités.


pays basque autrefois pont
PONT DE LA BIDOUZE A GUICHE 1910
PAYS BASQUE D'ANTAN


Par ordonnance du 10 juillet 1835, l'Aran, a été déclaré navigable depuis le moulin Bardos jusqu'à son embouchure dans l'Adour, sur 10 800 mètres.



Sa largeur varie de 10 à 15 mètres. Son mouillage, sur quelques hauts fonds, ne dépasse pas 0 m. 30. Il est surtout navigable à l'aide de la marée.



Il dessert un mouvement total de 35 000 unités, donnant au parcours entier 3 240 tonnes. Il sert principalement au transport des fruits de la fertile vallée d'Aran.



Par l'ordonnance déjà citée du 10 juillet 1835, l'Ardanabia a été aussi déclarée navigable depuis Portoberry jusqu'à l'Adour sur 8 000 mètres.



Cette rivière présente les mêmes conditions que l'Aran et transporte 5 850 tonnes au parcours entier, soit en tout 46 800 unités.



On pourrait assez aisément prolonger la navigation sur 2 600 mètres jusqu'aux mines de sel de Briscous. Mais ce prolongement desservirait plutôt des intérêts privés que des intérêts publics et ne sauraient être entrepris qu'avec un large concours des concessionnaires de la mine. La dépense présumée serait de 300 000 fr."



A suivre...



(Source : Wikipédia)



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