LES CHANTIERS INDUSTRIELS ET MARITIMES DE L'ADOUR EN 1927.
En 1927, une polémique survient à Bayonne au sujet de terrains municipaux vendus à une société financière privée.
Voici ce que rapporta à ce sujet la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays basque, dans son
édition du 7 mars 1927 :
"Les Chantiers Industriels et Maritimes de l’Adour.
Une nouvelle lettre de M. Castagnet ; Une communication du Conseil Municipal de Bayonne.
Dans la lettre qu’il nous écrivait, il y a quelques jours, à propos des conventions intervenues entre le Conseil municipal de Bayonne et les Chantiers industriels et maritimes de l’Adour, M. Castagnet, ancien maire de Bayonne, mettait en cause M. de Lesseps. Celui-ci a donc répondu dans une lettre que nous avons publiée à son tour. M. Castagnet vient de nous écrire à nouveau :
Monsieur le Rédacteur en Chef,
Comme suite à ma lettre du 25 février adressée à M. le Maire et à MM. les conseillers municipaux de Bayonne, votre journal a publié une réponse de M. de Lesseps. Je vous serais très obligé de vouloir bien insérer la mise au point suivante :
1° Je n'ai pas, comme ancien maire de Bayonne, à engager de polémique avec des tiers ayant traité avec la ville.
2° J'ai critiqué la gestion de mes successeurs comme c'était mon droit et aussi mon devoir le plus strict. J'attends eux la réponse à mes précisions. Je ne manquerai pas d'y répondre à mon tour et s'ils veulent prendre à leur compte pour leur défense, les affirmations de M. de Lesseps, j'en serai fort aise. Je n'aurai, soyez en assuré, aucune peine à les réfuter.
3° J'espère que mes successeurs à la mairie ne laisseront pas au seul soin de l'acquéreur des terrains de Blancpignon, la justification de l'excellente opération qu'il a pu réaliser.
Les intérêts de la Ville ont-ils été, en la circonstance, défendus comme il convenait ?
Toute la question est là.
La parole est à ces messieurs.
Veuillez agréer, Monsieur le Rédacteur en Chef, etc...
M. Castagnet,
Ancien Maire de Bayonne, Député des Basses-Pyrénées.
Or, à peine la lettre de M. Castagnet nous était-elle parvenue que nous recevions la communication suivante du Conseil municipal de Bayonne :
Le Conseil municipal a examiné très attentivement la lettre ouverte publiée par la presse, qui lui a été adressée par M. Castagnet, ancien maire de Bayonne, et il a décidé de lui envoyer la réponse suivante par la même voie :
Si M. Castagnet était réellement convaincu que des irrégularités ont été commises dans l’affaire de Lesseps ou que les intérêts de la ville n'ont pas été sauvegardés, il lui appartenait d’user du droit que la loi confère à tout citoyen. Il devait, sous sa propre responsabilité, formuler ces protestations motivées dans une instance régulièrement engagée, soit devant la justice pénale pour lui demander la répression des faits incriminés, soit devant la juridiction administrative pour obtenir l'annulation ou le redressement de délibérations ou d’actes soi-disant contraires aux intérêts de la Ville.
Ce rôle convenait à un ancien maire de Bayonne, soucieux de veiller à la bonne gestion municipale, en même temps qu'à sa propre dignité, bien plus que la manifestation tapageuse à laquelle il s'est livré inconsidérément.
Sans s'arrêter au ton et aux procédés de polémique employés par lui, le Conseil Municipal a porté toute son attention sur les critiques contenues dans la lettre publiée au sujet de l'affaire de Lesseps.
En ce qui concerne l’origine du contrat liant la Ville à M. de Lesseps, certains reproches ont un caractère véritablement enfantin et indiquent une incompréhension complète du Droit administratif ou civil, et même des principes de l'arithmétique la plus élémentaire.
C'est ainsi que M. Castagnet se plaint que l'élection de domicile ait été oubliée dans le contrat, alors qu'aux termes du droit commun, la situation de l'immeuble détermine le domicile et la compétence des tribunaux. L'élection de domicile dans les promesses de vente était due purement inutile.
Il s’étonne en outre du taux de location de 4 pour 100 qu’il déclare manifestement inférieur au loyer de l'argent à l'époque, oubliant qu’il ne s’agissait pas d’un prêt de somme, mais d’une location de terrains incultes, très accidentés, en nature de pignadars, les pins, seuls produits du sol restant à la Ville au double point de vue de la propriété et de la jouissance. L’occupation de ces terrains fixée à 4 pour 100 du prix constituait une rémunération plus que suffisante pendant la guerre.
La même évaluation d'ailleurs avait été acceptée par la commune d’Anglet, en ce qui concerne la location des terrains à M. de Lesseps.
Par ailleurs, les terrains immédiatement voisins que la Ville de Bayonne évaluait à 6 fr. 66 le mètre en 1918, ont été vendus par la commune d’Anglet, pour une partie considérable de son domaine communal à la société "Anglet La Forêt" en 1924, au prix de 2 francs le mètre.
CHIBERTA ANGLET 1928 PAYS BASQUE D'ANTAN |
Super, merci !
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