LA COMMUNE D'ESPELETTE AU TRIBUNAL EN 1911.
En 1911, la commune d'Espelette compte 1 320 habitants et est administrée par le Maire Joseph-Pierre David.
Voici ce que rapporta à ce sujet la presse nationale dans plusieurs éditions :
- le journal La Loi, le 24 novembre 1911 :
"Jurisprudence administrative.
Conseil d'Etat.
Section du Contentieux.
Présidence de M. Marguerie.
Séance du 17 Novembre 1911.
(Deux arrêts)
Commune. — Secrétaire de Mairie. — Révocation injustifiée. — Dommages-Intérêts. — Révocation justifiée. — Non lieu à indemnité.
A droit à une indemnité, le secrétaire de mairie qui est brusquement révoqué, sans qu'aucune faute de nature à justifier cette mesure soit relevée contre lui (1er arrêt).
Il n'a droit, au contraire, à aucune indemnité, lorsque sa révocation est motivée par des fautes de service.
( Carricaburu)
ESPELETTE PAYS BASQUE D'ANTAN |
Premier Arrêt.
Le Conseil d’Etat,
— Considérant que le sieur Carricaburu, instituteur, remplissait depuis le 1er octobre 1903 les fonctions de secrétaire de la mairie de la commune d’Espelette, et recevait en cette qualité une indemnité annuelle de 400 francs ; qu’il a été brusquement révoqué de son emploi, à la date du 17 mai 1908, alors qu’aucune faute de nature à justifier cette mesure n’a été relevée contre lui ; que, dès lors, c’est à tort que, par la décision attaquée, le Conseil municipal a rejeté la demande de dommages-intérêts formée par le requérant, à raison des conditions dans lesquelles il a été révoqué et contraint de cesser immédiatement ses fonctions ;
Considérant qu’il sera fait une juste évaluation de ce qui lui est du en allouant au sieur Carricaburu la somme de 200 francs, représentant en capital et intérêts, au jour de la présente décision, l’indemnité à laquelle il a droit ;
Décide :
Article premier. — La délibération du Conseil municipal de la commune d’Espelette, en date du 15 août 1908, est annulé.
Article 2. — La commune d’Espelette est condamnée à payer au sieur Carricaburu la somme de 200 francs ; ladite somme portera intérêts aux taux légal à partir de la notification de la présente décision.
Article 3. — Les dépens sont mis à la charge de la commune d’Espelette.
Article 4.— Le surplus des conclusions de la requête est rejeté.
Rapp.: M. Lambert-Ribot ; Com. du gouv. : M. Blum ; Plaidants : Mes Raynal et Le Marois....
Observations. — En ce moment, la question de la révocation des secrétaires de mairie donne lieu à de vives discussions. Elle est constamment tranchée par le Conseil d’Etat dans le sens ci-dessus — (Conf. Cons. d’Etat, 9 décembre 1910, La Loi, 1910, p. 876)."
ESPELETTE PAYS BASQUE D'ANTAN |
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