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mardi 16 février 2021

MARDI GRAS ET CARNAVAL AUTREFOIS

 MARDI GRAS ET CARNAVAL AUTREFOIS.


Aujourd'hui mardi 16 février, c'est mardi gras.




pays basque 1900 carnaval carême
CARNAVAL BAYONNE
PAYS BASQUE 1900


Mardi gras est une période festive. Cette période marque la fin de la "semaine des sept jours gras" (autrefois appelés "jours charnels"). Le Mardi gras est suivi par le mercredi des Cendres et le Carême, pendant lequel les chrétiens sont invités à "manger maigre", traditionnellement en s'abstenant de viande.





Voici ce que rapporta à ce sujet La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, le 15 février 

1901, sous la plume de Georges Rocher :



"Le Carnaval.


Son Origine. — Autrefois et aujourd’hui — Nos Rois et le Carnaval — Chicards et Flambards.



Voici le Carnaval revenu. Que sera-t-il, cette année ? Pas bien fou, sans doute, comme les précédentes. Quelques masques qui ne seront ni jolis, ni amusants parcourront nos rues au milieu de l’indifférence publique. Des chars-réclame encombreront nos promenades, affirmant la supériorité du biberon Z., ou du corset Y... et pour peu qu’il pleuve ou qu’il gèle comme cela arrive quelquefois, la journée ne sera pas d’une immense gaieté et laissera plus de confettis dans notre linge que de regrets dans notre âme. 



Autres temps, autres mœurs ! Nous ne sommes pas, à coup sûr plus puritains qu’autrefois — je suis presque tenté d’ajouter : au contraire ! — mais, nom nous amusons autrement : la mode a tourné 



Il a pourtant, durant longtemps, régné sur le monde, ce roi "Carnaval" qui abdique, à présent comme ont fait tant d’autres monarques et l’on peut bien dire que les "jours gras" ont été dans l’antiquité, au moyen-âge, et plus près de nous même, les "jours gais" par excellence. 



D’où venait-il et qu’elle était l’origine de son nom ? Mon Dieu ! il en est ici comme de toutes les étymologies, on discute et on ne sera jamais d’accord sans doute. Les uns veulent que "Carnaval" vienne du latin Carnis (chair) et vale (adieu), d’autres soutiennent qu’il s’agit d’un mot moitié latin caro et moitié français avale



Après tout, les uns et les autres ont peut-être raison, car les deux versions aboutissent à la même définition, ou presque. 



En tout cas, il nous parait clair qu’en fixant le nom de "Carnaval" on a voulu désigner le temps où, de nos menus, doit disparaître la viande. En effet, le carême vient et, avec lui les mortifications et le jeûne... 



Mais si l’étymologie est discutée, l’origine de la chose n’est pas douteuse. C’est la rénovation des fêtes de l’antiquité païenne, l’émanation directe les Bacchanales, des Lupercales, des Quirinales et des Saturnales. En adoptant le Christianisme, les peuples n’avaient pas renoncé à tous les rites et usages du paganisme. Celui-là est du nombre et nos festins, nos danses, nos déguisements, ne sont pas autre chose que la réédition modernisée des réjouissances qui avaient lieu à la même époque dans l’antiquité. 



C’est si vrai et la reconstitution était jadis si fidèle que l’église s’en émut à diverses reprises et blâma publiquement ces fêtes trop païennes à son avis. Plusieurs papes et notamment Innocent III, intervinrent même personnellement mais sans obtenir grand succès, car malgré objurgation et anathèmes les jours gras furent célébrés de la même façon pendant des siècles par presque tous leurs fidèles, et — faut-il le dire ? — par nos rois eux-mêmes, comme on le verra plus loin. 



Au Moyen-Age, le "Carnaval" était tort trivial et souvent immoral et grossier mais ne manquait vraiment ni d’originalité ni de pittoresque. Peut-on, en effet, imaginer quelque chose de plus extravagant que la Fête des Fous qui s’appelait aussi, suivant les lieux, Fête des innocents



carnaval moyen âge
FÊTE DES FOUS A SENS YVONNE
BOURGOGNE D'ANTAN



C’était partout la licence la plus effrontée et mieux encore qu’au temps des Saturnales pendant lesquelles les esclaves romains avaient le droit de tout dire à leurs maîtres. Ou pouvait, ces jour-là, tenter et commettre les coups les plus pendables, à la barbe du guet, plus philosophe que jamais. 



En France, ce n’étaient pas toujours le Mardi-Gras qu’avaient lieu les réjouissances carnavalesques : suivant les contrées, en effet, la date variait parfois, mais l’esprit était le même qu’il s’agisse des jeux de la Tarasque qui, à Tarascon, ont lieu à Pentecôte, de la procession du Géant Gayant, à Douai, des Chars de Cambrai ou des mascarades des vendanges. 



caranaval geants nord autrefois
GAYANT ET SA FAMILLE DOUAI
NORD D'ANTAN



Philippe le Bel, qui fut un homme gai, à ce que prétendent les chroniques du temps trouvait "moult joye à assister, voyre mesme prendre part" à la célèbre procession du Renard. C’était l’époque de la Fête des Fous dont nous parlions toute à l’heure, on jouait sur les places et les carrefours, des Mystères des Farces et des Sotties, le roi ne manquait pas de voir l’une et d’entendre les autres. 



Charles VI mit à la mode les bals masqués et l’idée ne lui réussit guère, puisque dans une fête de ce genre, le 6 février 1394, il faillit être brûlé vif et qu’il resta fou de la frayeur éprouvée. 



Plus tard, l’influence des mœurs italiennes importées à la cour donna aux mascarades françaises un nouvel essor. Henri III et ses Mignons, tout déguisés, couraient Paris raconte l'Estoile "faisant mille folies et insolences, battant le peuple et rossant le guet". D’après le même chroniqueur, Henri IV organisa une mascarade de sorciers qu’il dirigeait en personne. Louis XIII malade et triste n’encouragea pas le carnaval qui disparut presque à cette époque, mais pour renaître plus brillant que jamais sous Louis XIV. Alors, la réunion et le défilé des masques se faisaient rue St-Antoine, et l’affluence était grande de petits maîtres et d’élégantes qui venaient se divertir au spectacle des institutions ridiculisées, car c’étaient la Magistrature, la Faculté et l’Administration qui faisaient les frais de la fête. 



Sous Louis XV, le 31 décembre 1715, les bals de l'Opéra furent institués par ordre du régent. En ce temps-là — on ne s’ennuyait guère — ils avaient lieu trois fois par semaine depuis la Saint-Martin (11 novembre) jusqu’à la fin du Carnaval. C’est an milieu du succès de ces bals qu’éclata la Révolution qui supprima toutes danses et mascarades. 



Le Carnaval reprit eu 1799 ; ou vit sous le Premier Empire des mardis gras pleins de travestis militaires mais où les déguisements burlesques étaient rares ; le Second Empire nous donna les débardeurs, les chicards et les flambards



Puis vint le Bœuf-gras... Mais l’enthousiasme avait cessé. 


carnaval boeuf gras
BOEYF GRAS A 94 ST MAUR DES FOSSES


A présent, je crois bien qu’il ne reste plus du carnaval d’autan que les personnages classiques de la comédie italienne : pierrots, arlequins et polichinelles. Et si rares !.. 



Pauvre Carnaval !"



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