LE MERCREDI DES CENDRES.
Le mercredi des Cendres est un jour de pénitence qui marque le début du carême dans le christianisme. C'est une fête mobile qui a lieu 47 jours avant Pâques.
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| MERCREDI DES CENDRES |
Voici ce que rapporta à ce sujet le journal Le Charivari, le 18 février 1858, sous la plume
d'Arnould Fremy :
"Impressions du Mercredi des Cendres.
Est-ce un jour gai, est-ce un jour triste ? On n’a jamais pu le savoir. Si vous interrogez les habitants de certaines régions parisiennes, celles qui se rattachent par exemple au douzième arrondissement, ils vous diront : Certainement, c’est un jour triste, lugubre comme un enterrement.
Le mercredi des cendres est l’enterrement du carnaval. Or, on a beau faire, un enterrement a toujours son côté mélancolique. Ce jour-là, ce jour inventé pour clore brusquement les jours gras et démolir en un clin d’œil les tréteaux de la vieille folichonnerie française, vous jette malgré vous à la face certaines bouffées de spleen, comme après l’orgie quand arrive l’addition du restaurateur.
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| MECREDI DES CENDRES |
Voyez d’abord dans les environs du quai aux volailles ou dans les dernières vieilles rues noires qui serpentent autour de la place Maubert, voyez rentrer aux lueurs du grand jour ces bandes de pierrots et de pierrettes, de bergers et de bergères, de castillans, et quels castillans !
Quelque chose d’on ne peut plus abricot, d'excessivement crotté, des plumes jaunâtres et fracassées qui pleurent le long des toques en carton défoncé ; des manteaux de templiers qui balayent les trottoirs, des déguisés des deux sexes qui titubent en allant reprendre les habits sérieux et les accessoires de la vie réelle. Qui sait ? peut-être l’éventaire de la marchande de noisettes ou la vraie hotte du vrai chiffonnier.
Voyez aussi dans ce même quartier ces pauvres lycéens rentrer dans leurs galères le matin du mercredi des cendres. Ils viennent d’avoir trois jours pleins de vacances, c’est vrai, mais après trois jours de vacances la rentrée au collège n’en est que plus terrible. Affreux mercredi des cendres ! jour réellement néfaste et qui représentera toujours une date de mauvais augure dans les annales des élèves de tout âge et de toutes classes.
A présent quittez ce quartier naïf, dites adieu à ces derniers arlequins, à ces derniers polichinelles, à ces dernières poissardes qui sortent du bal du Prado, braquez votre binocle sur les cabinets particuliers de Vachette, de Bignon ou de Brébant.
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| MERCREDI DES CENDRES EN AUVERGNE |
Vous dites que le mercredi des cendres est un jour triste, il n’y paraît certes pas ! On dine partout, on se propose de souper partout comme si le carnaval n’avait pas râlé le matin sa dernière note.
Mais c’est précisément parce qu’il a l’air d’avoir disparu officiellement que les jeunes gandins et les biches de la haute tiennent à le continuer encore et à déboucher les derniers flacons du bonheur ou de l’abrutissement.
Mais voyez : on a beau se battre les flancs et faire les plus grands efforts pour soutenir héroïquement ce dernier choc, la fatigue est marquée dans les gestes, les allures de tous les convives.
Toutes les voix sont enrouées, ceux qui aiment les femmes avec des voix de basse-taille doivent se trouver satisfaits; pas un seul soprano, rien que des barytons. On cherche à rire, à se monter, mais le fait est qu’on dort d’un œil, qu’on s’affaisse, qu’on n’en peut plus.
On a beau dire : le mardi gras n’est rien moins qu’un océan de gaîté, de danses, de gambades, de cris, d’étourdissements de tout espèce ; or, quand on a traversé cet océan-là bon jeu, bon argent, on n’est plus bon à grand’chose le lendemain; tous les défis, toutes les fanfaronnades du monde n’y sauraient rien faire.
Mais qui est-ce qui vient de faire son entrée ? Grand dieu ! c’est Théobald, le plus élégant de nos gentilshommes, lui qui déguisé la veille en turc s’est tant démené, a tant gesticulé, lancé tant de mots, de gestes et de gymnastique à droite et à gauche dans la salle de l’Opéra qu’il a fini par recevoir une forte éclaboussure à la face, c’est à dire un énorme coup de poing qui lui fait un orbite d’œil droit du plus beau noir.
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| MERCREDI DES CENDRES DANS LE JURA |
Qui est-ce qui lui a donné ce coup de poing ? D’où lui est-il tombé ? Théobald se souvient bien d’avoir cherché sa carte dans une de ses bottes à l’écuyère, puis il a entendu d’immenses éclats de rire, des cris d’anthropophages, des têtes fantastiques tourbillonnaient sans cesse autour de lui... Le reste se perd dans un épais brouillard. Impossible à Théobald d’avoir pu réaliser le tableau de Gerôme.
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| TABLEAU SUITES D'UN BAL MASQUE DE JEAN-LEON GERÔME |
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