CONFLIT ENTRE LA COMMUNE D'AINHOA ET L'ABBÉ ETCHEGOYEN EN 1895.
C'est presque une histoire à la "Don Camillo et Peppone" qui secoue le village d'Ainhoa, en Labourd, à la fin du 19ème siècle.
Voici ce que rapporta à ce sujet le journal Le Droit, le 28 septembre 1895 :
Tribunal Civil de Bayonne. Présidence de M. Villeneuve, président.
Audience du 25 juin 1895.
Tribunaux civils . — Plénitude de juridiction. — Culte. — Desservant. — Convention. — Conseil Municipal. — Indemnité. — Action en justice. — Compétence. — Condamnation du Maire.
Les Tribunaux civils sont compétents pour statuer sur tous les litiges qui n'ont pas été dévolus à d'autres juridictions.
Aucune loi n’ayant attribué aux Tribunaux administratifs les contestations relatives aux conventions entre les desservants et les particuliers, celles qui se réfèrent aux oblations sont dès lors de la compétence des Tribunaux civils.
Est fondé à réclamer en justice le paiement d'une indemnité convenue avec le conseil municipal, le desservant qui a le dimanche, célébré une seconde messe dans l'église paroissiale.
Ainsi jugé par la décision qui suit :
"Le Tribunal,
Attendu que les parties ont reconnu dans leurs explications qu’il y a un grand nombre d’années, il avait été convenu entre la commune d’Ainhoa et l’un de ses desservants que la commune allouerait une somme de 200 francs chaque année, et que le desservant célébrerait une dernière messe les dimanches et jours de fête ; qu’en exécution de cette convention, une somme de 200 francs a été inscrite dans le budget des dépenses de l’exercice de 1893 et que l’abbé Etchegoyen, desservant, a célébré deux messes tous les dimanches et jours de fête de l’année ; mais que le maire a refusé de délivrer un mandat de paiement de la somme dont il s’agit parce que depuis le 15 avril 1895, l’abbé Etchegoyen en avait célébré la messe chantée de dix heures à l’intention de personnes défuntes au lieu de ne la célébrer que dans l’intérêt des habitants de cette commune et qu’au surplus recevant des honoraires pour cette messe, des familles des défunts, il n’était pas admissible qu’il en reçût une deuxième fois de la commune ;
TABLEAU PROCESSION A AINHOA 1923 PAR RAMIRO ARRUE |
Attendu que l’abbé Etchegoyen prétend qu’il n’avait été demandé ni à lui ni à ses prédécesseurs de ne pas appliquer le mérite de la deuxième messe à des défunts ; que, celle ci, ayant toujours été célébrée, la commune n’avait pas à se préoccuper de savoir si la célébration avait eu lieu au profit des personnes présentes seulement ou aussi au profit de quelque personne défunte ; qu’en conséquence, il demande que le jugement rendu le 21 juillet 1894, par lequel le juge de paix d’Espelette s’est déclaré incompétent sur l’action en paiement de la somme de 200 francs formée devant ce magistrat soit infirmé et que la commune d’Ainhoa soit condamnée à lui payer la somme dont il s’agit ;
Attendu que le maire d’Ainhoa, qui s’en remet à justice sur la question de compétence, persiste, au fond et au cas d’évocation, à conclure au rejet de l’action, tout en offrant la somme de 58 fr. 35 pour le temps compris entre le 1er janvier 1893 et le 15 avril suivant :
Sur l’appel envers le jugement attaqué :
TABLEAU AINHOA PAR RAMIRO ARRUE PAYS BASQUE D'ANTAN |
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