DU PÉTROLE DANS LES BASSES-PYRÉNÉES EN 1923

DU PÉTROLE DANS LA RÉGION EN 1923.

De 1920 à 1930, de nombreux sondages ont été effectués dans les Landes et les Basses-Pyrénées pour trouver du pétrole.

ACTION SOCIETE BERNAISE POUR LA RECHERCHE ET L'EXPLOITATION
DE LA POTASSE ET DU PETROLE 1929

Voici ce que rapporta à ce sujet La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, le 28 mars 

1923, sous la plume de L. G. Numile :

"Le pétrole dans notre région.

Les lignes qui suivent résument un long travail publié déjà dans l'"Ancre", revue de la métallurgie. D'autres articles, du même auteur, sur ce sujet, ont paru depuis quatre ans. Nous voudrions que nos compatriotes lussent cet avertissement avec l'intérêt qu'il mérite. 

La présence du pétrole dans le Sud-Ouest de la France, depuis les Pyrénées jusqu'à la fin des Landes — et peut-être plus haut vers le Nord — est connue depuis longtemps. Mais, comme beaucoup d'autres richesses pyrénéennes, elle est dédaignée. Les Landais, occupés de leurs bois et de leurs résines, attendent qu’on les fasse profiter d’une aubaine, en gens à qui le sort a brusquement souri. 

Vers 1860, époque à laquelle on s'occupait fort peu du pétrole, M. Leymarie, professeur à la Faculté des Sciences de Toulouse, correspondant de l'Institut, Leymarie, le géologue des Pyrénées, signalait dans les schistes des Basses-Pyrénées et des Landes, des indices d'imprégnation de bitume. En ce temps-là, tous les carbures d’hydrogènes minéraux étaient classés comme bitumes — ce qui n'est pas une hérésie, vue l'étroite parenté de ces substances. 

Ces imprégnations étaient très caractérisées à Sainte-Suzanne, près d'Orthez, dans des calcaires marneux en partie bitumineux. Il faut considérer que c’est par l'étude des schistes d'Autun que Selligios révéla la présence de pétrole en France. 

Insistons-y, le pétrole ne diffère du bitume que par sa plus grande teneur en hydrogène. C’est une décomposition ancienne de la cellulose, dont on peut se rendre compte par la formation du goudron de bois. C'est à peu près la houille liquide des espèces végétales fossiles à huile ou à sucre. La houille, la tourbe, les lignites donnent le benzol et le pétrole les benzènes. 

On connut le pétrole en France à Peckelbroun en Alsace, près de Dieuze, en Lorraine ; dans le Gard et l'Hérault. La semaine dernière, les sondages en Limagne, jusqu'alors imparfaits, révélèrent du pétrole à plus de 1 100 mètres. 

Dans nos régions, c'est plus près du sol qu'on peut en trouver. 

NAPPES DE PETROLE FRANCE 1919

En 1913, l’ingénieur spécialiste russe M. Verdamin vint pour le compte d’une Société que la guerre dispersa, faire des études près d’Arcachon. Il affirmait la similitude du terrain qu’il explorait avec celui de Bakou. J'ai pu, d'un autre côté, me rendre compte de la similitude de nos côtes de l'Adour à la Charente, avec la partie du golfe du Mexique où sont de riches gisements de pétrole. Dans vingt endroits, on a relevé des indices probants. 

Que valent ces gisements ? On en nie l’importance, sans apporter de preuves. Avec tous les millions perdus par la spéculation sur les valeurs pétrolifères, on aurait pu effectuer de fructueux sondages et pouvoir répondre ou, mieux encore, exploiter. 

Les spécialistes disent que la réserve mondiale en pétrole est très inférieure à celle de la houille et qu’il faut se défier d'un emballement à l’égard de cette matière. Soit. 

Mais les progrès de l'automobilisme et de l’aviation ont fait, du pétrole et de ses succédanés, des articles absolument indispensables à la vie contemporaine. Tant que nous n'aurons pas fait une culture intensive, ici et dans nos colonies, de plantes à alcool, ou que nous n'aurons pas capté les forces de la nature pour produire énergie, chaleur et lumière, nous aurons besoin de pétrole. 

Cette question est si importante que toute la politique mondiale est intéressée à cette question. L’Allemagne peut disposer des immenses ressources russes, galiciennes et même roumaines. Que pèseraient les nouveaux états devant une coalition russo-allemande ? 

L'Angleterre et l'Amérique jouent avec la Schell et la Standard Oil, un jeu qui nous coûte un argent fou. 

Que demain la guerre éclate, on peut nous faire capituler en nous refusant du pétrole. 

Et des influences, surtout financières et judéo-anglaises, s'opposent à nos recherches de pétrole en Algérie, au Maroc, à la Côte d’Ivoire et sur notre territoire métropolitain. 

On oppose, à juste titre, les gros frais de  recherches et le matériel de transport, total élevé à mettre en parallèle avec une production que l’on suppose devoir être minime, sans preuve suffisante. 

En ce qui concerne les transports, une invention française permet d’en réduire les frais. Le mazout et tous ses déchets sont aisément solidifiés et peuvent être employés, tels que, comme combustibles, au moins pour certains usages. Grande économie pour la distillation des sous--produits. 

Ensuite, un savant du Midi, en révélant un certain nombre d'autres gisements de pétrole dans la région pyrénéenne prétend pouvoir connaître la profondeur des gisements. Cela pourrait réduire considérablement les lourds frais de recherches.

La République Argentine, où nous avons ici tant d’attaches, a trouvé du pétrole dans ses terres et l’exploite. Elle échappe ainsi à la tutelle de mercantis et des agioteurs, qui nous grugent. 

Voulons-nous essayer d'en faire autant ? 

P.-S. — En février dernier, on a trouvé également des indices de la présence du pétrole près de Cherbourg. 

Des indices ainsi répétés aux quatre points cardinaux du territoire national sont de nature à mériter une très sérieuse attention. Mais notre région pyrénéenne surtout mérite une exploration attentive."

Merci ami(e) lecteur (lectrice) de m'avoir suivi dans cet article.

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