LA PÊCHE À LA MORUE ET À LA BALEINE EN 1837.
Les Basques ont pratiqué pendant des siècles la pêche à la morue et la pêche à la baleine.
Voici ce que rapporta à ce sujet le journal Le Moniteur Industriel, le 17 août 1837 :
"De la pêche de la baleine et de la morue.
...Pêche de la Morue.
— Cette pêche est trop connue pour que nous puissions entrer dans de grands détails à ce sujet ; personne n’ignore les bénéfices qu’elle procure à ceux qui s’en occupent et que cette pêche modeste fut l’élément de la prospérité et de la puissance de la Hollande.
Il y a la petite et la grande pêche.
La grande pêche se fait sur les côtes de l’île de Terre-neuve et aux îles de St-Pierre et de Miquelon. C’est la que l’on prépare la morue sèche, ainsi désignée, parce qu’elle est salée et séchée dans des établissements temporaires établis sur les côtes pour lui faire subir cette préparation. Cette morue va ordinairement approvisionner nos colonies et les contrées catholiques du midi de l’Europe.
TRANCHAGE DE LA MORUE ST PIERRE ET MIQUELON |
La petite pêche se fait sur le banc de Terre-Neuve dans le golfe St-Laurent, au Dogger’s ban, sur la côte d’Islande. L’on y pêche la morue verte ; c’est celle qui, après avoir été salée, est chargée en grenier.
UNE BELLE MORUE TERRE-NEUVE |
Il y a des navires de toute espèce employés à cette pêche. Il y en a de 80 à 200 tonneaux et de 20 à 100 hommes d’équipage. Les Anglais et les Malouins ont des bâtiments de 600 tonneaux et de 200 hommes.
Il est de la plus grande importance que les capitaines employés au grand-banc aient une connaissance parfaite des bas-fonds des bancs de sable de ces parages, afin qu’ils puissent choisir ceux qui sont les plus poissonneux. Les capitaines qui possèdent ces connaissances pratiques reviennent toujours avec des cargaisons complètes, tandis que les autres n’en ont souvent que la moitié.
Les morues arrivent à des époques fixes et on dirait que les glaces du pôle sont un réservoir intarissable où la Providence tient en dépôt ces colonnes immenses de poissons qui apparaissent périodiquement à la surface des mers pour servir à la subsistance de l'homme. Les morues, très nombreuses dans le nord, deviennent de plus rares en se rapprochant du midi ; il y en a sur les côtes de France beaucoup plus que sur celles d’Espagne et de Portugal et elles sont très rares dans la Méditerranée.
La Restauration accorda à la pêche de la morue comme à celle de la baleine des encouragements sagement prodigués. Il fut alloué 50 fr. par voyage à chaque homme et 24 a 10 fr. par quintal métrique de morue exporté aux colonies ou à d’autres destinations.
Ces mesures ont eu pour résultat d’assurer l'état prospère et progressif de cette pêche qui, en 1836, employait plus de 450 navires. Les armements se font en première ligne par St-Malo et Dunkerque, et après ces ports viennent ceux de Granville, St-Valery, Le Havre et Nantes.
PESAGE DE LA MORUE FECAMP |
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