L'INDUSTRIE DES BALEINES.
Les Basques ont, dans l'Histoire, longtemps chassé la baleine.
BALEINE A BIARRITZ PAYS BASQUE D'ANTAN |
Voici ce que rapporta à ce sujet le journal Les Annales Politiques et Littéraires, dans son
édition du 5 avril 1925 :
"Une exploitation d'avenir. L'industrie des baleines.
Il faut le dire à la gloire des Basques : ils furent les premiers hommes assez audacieux pour s'élancer à l'attaque des monstres marins, sans autres armes que des harpons qu'ils lançaient à la force du poignet. Au Moyen Age, Saint-Jean-de-Luz dut sa prospérité aux fructueuses croisières de ses intrépides baleiniers. Autres temps, autres moeurs ! Les Basques font, maintenant, appel aux Bretons pour aller pêcher dans le golfe de Gascogne les bancs de sardines.
La chasse à la baleine (car il s'agit bien d'une chasse) est devenue, depuis un quart de siècle, une véritable industrie, qu'ont monopolisée les Norvégiens, en éliminant peu à peu les Compagnies écossaises et américaines. Une statistique de source officielle nous apprend que les baleiniers norvégiens importent annuellement dans leur pays une valeur de cent soixante millions de francs en huile, fanons, blanc de baleine, ambre gris, et autres produits.
CHASSE A LA BALEINE |
Mais, de peur d'abuser des chiffres, décrivons rapidement, sans plus tarder, de quelle façon opèrent les chasseurs. On verra combien notre mot est justifié : la poursuite des grands cétacés est devenue une industrie où l'on recueille plus de profits que de lauriers, — ce qui la différencie de la chasse "ancien style", telle qu'elle était encore pratiquée à la fin du siècle dernier.
A cette époque, on employait des vapeurs de cinquante à cent tonnes, qui croisaient dans les parages fréquentés par les cétacés. Dès que l'un d'eux, monté à la surface pour respirer, était signalé par la vigie, installée dans un baril au sommet d'un mât, on mettait à l'eau les canots (ou baleinières), qui se dirigeaient à forcé de rames sur le gibier.
Un homme expérimenté lançait un harpon, que l'animal emportait dans sa chair, en remorquant la barque retenue par la longue corde attachée à l'arme. L'agonie du monstre avait fréquemment des conséquences fatales pour ses persécuteurs, soit qu'il mît en pièces la barque, d'un coup de tête ou de queue, soit qu'il la fît chavirer en tirant trop violemment sur la corde.
BALEINE PAYS BASQUE D'ANTAN |
Les procédés actuels ont supprimé tous ces risques. On emploie des vapeurs spécialement construits dans ce but, qui peuvent jauger plus de deux cents tonnes, en fournissant une vitesse de quatorze à quinze noeuds, et qui possèdent un armement redoutable : des canons qui lancent à une distance de cinquante à soixante mètres le harpon dont la pointe est munie d'une cartouche qui fait explosion dans le corps de la baleine.
L'infortunée aurait le droit de protester : ce n'est plus de jeu ! On ne lui laisse plus aucune chance d'esquiver la mort, ou de se défendre. Sournoisement, le vapeur la guette, s'approche à vitesse très réduite, de peur de l'effaroucher par le bruit de l'hélice, attend qu'elle revienne respirer et lui décoche le coup mortel. Il ne lui reste plus, si la mort a été foudroyante, — ce qui est presque toujours le cas, — qu'à remorquer la carcasse jusqu'à l'usine, où elle sera traitée industriellement, à l'aide d'un outillage perfectionné.
Nous ne nous étendrons pas sur ce sujet, le jugeant trop connu. Mais il est certains "à côté" qui nous paraissent de nature à intéresser nos lecteurs : par exemple, l'aspect financier de la question.
ATALAYE BIARRITZ PAYS BASQUE D'ANTAN |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire