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dimanche 9 août 2020

LE VOYAGE DE "MADAME" AU PAYS BASQUE EN 1828


LE VOYAGE DE "MADAME" EN 1828.



Marie-Caroline-Ferdinante-Louise de Bourbon épouse en 1816 Charles-Ferdinand d'Artois, fils de France, duc de Berry et est appelée, à partir de 1828, Son Altesse Royale, Madame, duchesse de Berry.



duchesse berry madame
S.A.R. MADAME 1827

En 1828, après l'assassinat de son mari en 1820, elle effectue un voyage pour maintenir la 

ferveur monarchique dans les provinces de l'Ouest de la France : la vallée de la Loire jusqu'à 

Nantes, une partie de la Bretagne, puis Bordeaux, et enfin le Pays Basque et le Béarn.



Voici ce que rapporta au sujet de ce voyage au Pays Basque le journal La Quotidienne, du 

1/08/1828 :

"Voyage de Madame. 


Saint-Jean-de-Luz, 25 juillet 1828. 


Les désirs des fidèles habitants de Saint-Jean-de-Luz sont comblés : nous avons eu le bonheur de contempler les traits chéris de l’auguste mère du duc de Bordeaux. L’heureux jour où S. A. R. a daigné nous honorer de sa visite, restera à jamais gravé dans notre mémoire et dans celle de tous les basques. 




Dès le matin du 24 juillet, toutes les maisons étaient ornées de guirlandes et de festons de verdure ; le drapeau sans tache flottait à toutes les fenêtres ; chacun se préparait à prouver à la Princesse que Saint-Jean-de-Luz n'avait rien perdu de l'affection et de la fidélité qu’il avait su témoigner, à une époque plus difficile, à l’auguste héritier du trône. La ville retentissait du bruit des fifres et des tambourins, et des cris de joie de toute la jeunesse des communes environnantes empressée de se réunir toutes les fois qu’il s'agit de fêter un Bourbon. 


pays basque autrefois musicien
MUSICIEN BASQUE 1828
GRAVURE MUSEE BASQUE BAYONNE

Enfin, à 10 heures, les cloches annoncèrent que S. A. R. approchait ; plus de deux cents jeunes gens des deux sexes, précédés de leurs tambourins, étaient allés à une demi-lieue en avant, annoncer à S. A. R. la vive allégresse que sa présence allait nous inspirer, et l’avaient amenée comme en triomphe au milieu des chants et des danses basques. Le premier adjoint, remplissant les fonctions de maire , suivi du conseil municipal, des fonctionnaires publics, d’une partie du clergé et d’une foule d’habitants, attendait Madame sous un arc de triomphe élevé à l’entrée de là ville. S. A R. entra dans la ville au milieu des cris de vive le Roi , vive Madame , vive le duc de Bordeaux, vivent les Bourbons, que faisaient retentir à la fois et les habitants et les étrangers accourus pour partager notre bonheur. La Princesse répondait de l'air le plus aimable à ces acclamations. La princesse descendit de voiture à la porte de l’église, et entra pour faire son adoration. Après le Domine salvum , Madame remonta en calèche , et se rendit dans la maison où S. A, R. avait daigné accepter un déjeuner offert par la ville. La Princesse reçut ensuite les autorités, le clergé et les fonctionnaires publics. 




Après deux heures de repos, la Princesse remonta en voiture pour aller au Pas-d’Irun , où l’attendaient des fêtes non moins joyeuses. Elle s’embarqua sur la Bidassoa, s’arrêta à l’île de la Conférence, où elle trouva encore des souvenirs du grand siècle. De là, Madame, passant sur le territoire Espagnol, alla visiter Irun et Fontarrabie dont les habitants, qui avaient à leur tête M. le capitaine général de la province, ont fait à S. A. R. l’accueil le plus satisfaisant. Madame rentra à Saint-Jean-de Luz vers cinq heures ; mais quelle fut notre joie lorsque nous aperçûmes la Princesse , que nous avions vue en chapeau le matin, revêtue à son retour d’un béret basque, qu’elle avait fait prendre aussi à Mme la duchesse de Reggio. Cette coiffure augmentait encore l’air naturellement si gracieux de S. A. R. ; et cette vue tempéra les regrets que nous causait son départ : au moins disions-nous, elle emporte des souvenirs du pays Basque. 




pays basque autrefois 1848
PAYS BASQUE 1828
GRAVURE MUSEEE BASQUE BAYONNE

S. A. R., après avoir témoigné à plusieurs reprises combien elle était satisfaite de tout ce qu’elle avait vu, repartit pour Bayonne, suivie de notre garde d’honneur, qui l’avait également accompagnée au Pas-d’Irun. La garnison suisse a rivalisé de zèle avec les habitants pour fêter l’auguste Princesse, et le temps le plus beau a signalé cette journée si mémorable pour nous. Il est inutile d’ajouter que S. A. R. a laissé pour les pauvres des marques de son inépuisable charité. Madame aura peut-être été reçue ailleurs d’une manière plus brillante ; mais elle ne trouvera jamais des visages plus gais, ni des cœurs plus sincères, et sa présence ne laissera nulle part des souvenirs plus durables.


C’est pour nous une occasion naturelle de rappeler le beau dévouement de M. Saint-Jean, maire de Saint-Jean-de-Luz, qui, en 1814, ouvrit le premier à Mgr. le duc d'Angoulême les portes de la France. Mous ne dirons pas ce qu’on a fait de ce royaliste, que Buonaparte sut bien punir dans les cent jours. On sait quel doit être le sort de la fidélité dans un pays où le régicide demande et peut espérer des récompenses. (N. D. R.)"



(Source : http://www.bilketa.eus/fr/collections/notre-selection/1732-costumes-basques-a-l-aquarelle-1828 et WIKIPEDIA)






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