Libellés

vendredi 14 août 2020

LA LANGUE BASQUE EN VASCONIE EN 1891 (première partie)


LA VASCONIE EN 1891.


La Vasconie (Wasconia) est un territoire, compris entre les deux côtés des Pyrénées, contrôlé militairement et politiquement par les Vascons de la fin du 6ème siècle jusqu'à la fin du 11ème siècle.

pays basque autrefois carte sept provinces
CARTE DES SEPT PROVINCES BASQUES 1863
PAR LOUIS-LUCIEN BONAPARTE


Voici ce que rapporta à ce sujet le journal La Gironde, le 24 septembre 1891 :



"La Vasconie au Pays Basque.



La lecture de la monographie dont nous offrons la primeur aux lecteurs de La Gironde demanderait à être éclairée par une carte. L'auteur y revoie très fréquemment au cours de son travail. Nous regrettons de ne pouvoir la donner en même temps que le texte. Cette carte du Pays Basque se grave en ce moment à Paris. Les amateurs pourront facilement se la procure dès qu'elle aura paru, c'est-à-dire fort prochainement. En attendant, nous espérons qu'on lira avec intérêt cette étude, qui donne une idée très exacte du degré de vitalité de la langue basque, en lutte depuis des siècles avec le castillan d'un côté, et de l'autre avec le français, qui l'envahissent et l'enserrent.



Frappé de la marche rapide avec laquelle la langue basque disparaît sur certains points du sol ibérique, et voulant laisser à ceux qui viendront après nous un document authentique constatant cet envahissement du Pays Basque espagnol par la langue castillane, nous avons dressé une carte dudit pays sur laquelle nous avons indiqué par des lignes, des âmes et des couleurs spéciales les différentes contrées où :


1° La langue basque est encore l’idiome courant, usuel, dominant des habitants ;

2° La langue castillane a remplacé en grande partie l’idiome basque, c'est-à-dire le langage primitif des indigènes que les anciens seuls (ancianos) parlent encore, mais qui tend à disparaître complètement du territoire qu’ils habitent ;

3° Enfin les habitants jadis Basques pariaient la langue basque, laquelle de nos jours y est complètement inconnue.




On voit par ce qui précède que nous avons établi sur notre carte trois zones distinctes :


l° La zone vraie, c’est-à-dire purement basque ;

2° La zone mixte; 

3° La zone jadis basque, aujourd’hui complètement castillane.




La tâche entreprise par nous ne nous paraissait pas bien ingrate au début, et nous étions loin de penser que nous rencontrerions tant de difficultés pour mener à bonne fin notre travail.




Nous ne connaissions de la question que ce que le regretté docteur Broca a dit dans sa Brochure, et la petite carte linguistique qui l'accompagne ; mais, comptant sur quelques amis dévoués pour contrôler notre travail, et la connaissance personnelle d'une portion du Pays Basque, nous nous élançâmes résolument à travers les obstacles avec l'espoir de combler une lacune et d'ajouter peut-être à notre tour une pierre de plus au monument historique de l’antique libérale, menacé par l’ouragan castillan.




Entrons maintenant, sans autre préambule, dans quelques détails, et suivons la ligne noire de notre carte, cette ligne qui sépare la première zone de la deuxième, c'est-à-dire celle qui limite la zone vraie et purement basque, et où la langue baste est parlée couramment par les habitants. La deuxième et la troisième zone, teintées en lilas foncé et clair, nous indiqueront par la gradation de la couleur le territoire plus ou moins complètement perdu par la langue basque.



pays basque autrefois langue basque
CARTE DES 7 PROVINCES BASQUES 1863
DELIMITATION LANGUE BASQUE
PAR LOUIS-LUCIEN BONAPARTE


Espagne.




Biscaye. — Alava. — Navarre. — Guipuzcoa.




Biscaye


— En Biscaye, le Nervion a arrêté longtemps l’irruption castillane. Et de nos jours, c’est à peine si quelques villages assis sur la rive droite de ce fleuve ont été envahis par la langue castillane, chassant l'idiome basque devant elle.




Bilbao n’a pas résisté à cette marche en avant de la langue espagnole. Peu de personnes, en effet, parlent aujourd’hui dans cette ville la langue primitive du territoire basque.


pais vasco antes vizcaya
QUAI DE URIBITARTE BILBAO 1900
PAYS BASQUE D'ANTAN


Le grand commerce que fait cette cité y a attiré tant d'étrangers de nationalités si différentes, qu’elle a perdu de nos jours jusqu’à sa vieille physionomie ibérienne et l'idiome basque.

Le district de Balmaseda, sis au sud-ouest de la Biscaye et formant un territoire connu sous le nom de "Las Incartaciones" a complètement perdu aussi la langue basque.



pais vasco antes vizcaya
BALMASEDA BISCAYE
PAYS BASQUE D'ANTAN

On peut en dire autant des vallées et contrées d'Orduna, Abando, Arcentales, Arracundia, Baracaldo, Carranza, Galdamès, Gordeiuela, Guenes, La Nestosa, Miravalles, Musquiz, Portugalete, San Salvador, Santurce, Sestao, Sopuesto, Trucios, Zollo et Zalla, dont la population, y compris celle de Balmaseda, est d’environ 30 000 habitants. C’est à peine si sur ces 30 000 l’on trouve 2 000 Basques, et encore ce sont quelques vieux qui parlent quelquefois la langue des ancêtres. Toutefois, à Baracaldo, il y a trente ans environ, on parlait couramment l’idiome basque, et, il y a quelques années, les vieux disaient l'avoir parlé dans leur enfance à Galdames et Guenes.

Dans le reste de la Biscaye la population parle la langue basque. Sur environ 183 098 habitants en Biscaye, il y en a 28 000 qui ne parlent pas le basque. St on ajoute à cela 6 000 étrangers environ, on aura 149 098 habitants parlant basque dans toute la province.

Alava. 


— La langue usuelle de l’Alava est la langue castillane, à l'exception toutefois des Ayuntamientos de Aramayona, qui est totalement basque, de Cigoitia et de Villaréal. Ces deux derniers sont aussi basques, mais d’une manière moins générale. En effet, à Aramayona, sur 2 428 habitants, 2 370 parlent la langue basque. A Cigoitia sur 1 763 habitants, 1 100 seulement la parlent.



Enfin, à Villareal, sur 2 000 habitants, 1 500 parlent encore l'idiome basque. La province de l’Alava n’a pas été protégée par l’Ebre, comme la Biscaye l’a été par le Nervion, et l'envahissement de la langue castillane ne parait s’être arrêté sur le territoire alavais que devant les massifs et les sierras de San-Adrian et Elguea, le puerto d’Arlaban et la peña de Gorbea, remparts élevés par la nature et qui séparent l’Alava de la Biscaye et du Guipuzcoa. Vitoria, capitale de la province d'Alava, portait en 1181 le nom de Gasteiz, dénomination basque qui indique son origine ibérique.



pais vasco antes alava
VITORIA GASTEIZ ALAVA
PAYS BASQUE D'ANTAN

Au dix-septième-siècle, déjà, les habitants des sierras d’Encia, Orbasa, Loquiz, Isquiz des vallées d’Arana, Campezu, Contrasta, Peñacerlada et la Rioya avaient complètement perdu la langue basque. Au commencement du dix-huitième siècle, à Nanclares et au sud de Vitoria, à deux lieues et demie de la Castille, on parlait encore basque. A la même époque, la Ribera Alta Berguenda, Salinas, Valdegobia avaient perdu l'idiome basque. Enfin, depuis le commencement de ce siècle, les vallées d'Ayala et Oquendo assistent à l'agonie de la langue basque, qui disparaît insensiblement.

Seul, à Llodio encore, le basque est parlé couramment par les habitants, qui luttent contre l’irruption de la langue castillane. D'après la dernière statistique provinciale, il y a à peine en Alava 12 000 Basques sur une population de près de 94 915. Ces chiffres prouvent surabondamment qu'en Alava l'envahissement castillan a fait des progrès meurtriers et irréparables.



A suivre...



(Source : WIKIPEDIA)



Merci ami(e) lecteur (lectrice) de m'avoir suivi dans cet article.

Plus de 5 400 autres articles vous attendent dans mon blog :

https://paysbasqueavant.blogspot.com/


N'hésitez pas à vous abonner à mon blog, à la page Facebook et à la chaîne YouTube, c'est gratuit !!!

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire