"L'ÉLECTROLETTE" EN 1898.
Dès 1894, Louis Antoine Kriéger a commencé à concevoir et à construire des automobiles électriques.
L'ELECTROLETTE DE LOUIS ANTOINE KRIEGER |
Voici ce que rapporta à ce sujet le journal La Vie Au Grand Air, dans son édition du 10
décembre 1898, sous la plume de Georges Prade :
"Une nouvelle voiture électrique.
L'Électrolette, c'est de ce nom gracieux que M. Kriéger a baptisé sa dernière voiture électrique, une véritable voiture de course avec laquelle il compte un de ces jours établir le record Paris -Rouen et retour.
Quand on pense qu'il y a deux ans on en était presque encore à chercher l'accumulateur mobile, c'est-à-dire l'accumulateur capable de transporter son propre poids, pas davantage.
On a fait quelques progrès depuis, en France principalement, et aujourd'hui nous avons des voitures électriques au point, bien que nous en soyons toujours à l'accumulateur mi-partie plomb, mi-partie acide.
Il n'y a pas longtemps que des touristes en voitures électriques, des électro-touristes comme on les appelle par une alliance de mots un peu bizarre sont allés en Normandie et en sont revenus.
L'ELECTROLETTE DE LOUIS ANTOINE KRIEGER |
Que demande de plus le bon touriste ?
Rien. On a des voitures qui marchent assez vite et assez régulièrement.
Mais que voulez-vous, l'humaine nature est ainsi faite qu'à force de chercher le mieux, on finit par ne plus chercher le bien où il est.
Que veulent de plus les électro-touristes ?
Je ne leur conseille pas, malgré toutes ses qualités, l'électrolette de Kriéger. Elle va un peu trop vite pour eux. Car sans atteindre aux 106 à l'heure de la torpille de Jenatzy elle dépasse et facilement le 80 à l'heure.
LA TORPILLE DE CAMILLE JENATZY |
Ses cinq vitesses, et l'accélérateur qui agit sur chacune d'elles lui donnent une souplesse d'allure merveilleuse. On ne la sent pour ainsi dire pas démarrer, le moteur tourne tout simplement plus vite comme un cycliste qui appuierait de plus en plus fort sur les pédales et ferait tourner les jambes de plus en plus vite.
Les accumulateurs sont placés sur les roues avant et sont suspendus de façon à ne pas être incommodés des cahots qui ne laissent pas à cette allure d'être un peu excessifs.
Les engrenages sont en fibre grise et le moteur comme dans toutes les voitures de ce système engrène directe ment sur les roues. L'absence de chaîne et de tout engrenage métallique donne une marche silencieuse, trop silencieuse même, car on arrive à 60 à l'heure sur une voiture ou sur un passant sans que nul bruit ne l'ait averti.
La voiture pèse un peu plus de 1 400 kilos, et renferme deux bottes d'accumulateurs, placé l'une à l'avant, l'autre à l'arrière et pesant chacune 400 kilos.
LA PETITE ELECTROLETTE DE KRIEGER |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire