FÊTES DE LA TRADITION EN 1897.
Dès 1851, Antoine d'Abbadie institua de grandes fêtes Basques, appelées Jeux Floraux.
FÊTES TRADITION BASQUE ST JEAN DE LUZ 1897
PAYS BASQUE D'ANTAN
PAYS BASQUE D'ANTAN
Voici ce que rapporta à ce sujet La Petite Gironde, dans son édition du 20 août 1897 :
"Fête de la Tradition Basque.
(De notre Rédacteur spécial.)
Quatrième Journée. Saint-Jean-de-Luz, 18 août.
"...D'Abbadie conquiert pacifiquement l'Ethiopie, où il fit aimer la France, servant d'intermédiaires entre les ras et chargé par eux de négocier des affaires diplomatiques ou même des mariages, tellement il est respecté pour ses vertus privées. C’est aux deux frères d'Abbadie que la France doit d'être sympathique en Abyssinie.
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| TÊTE D'EGYPTIEN ATELIER E DUTHOIT 19EME SIECLE CHÂTEAU D'ABBADIA HENDAYE |
Mais après plusieurs années passées à prendre des observations géographiques et météorologiques, il faut songer de rentrer en France. Au moment de prendre le paquebot, d'Abbadie n’est plus là, on le cherche longtemps. Puis un jour il revient. Il s'était aperçu qu'un de ses calculs météorologiques n'était pas exact, et il était revenu sur ses pas, escaladant une haute montagne pour prendre une nouvelle observation. Il y avait fait tellement froid qu'il en était redescendu avec les pieds gelés.
Rentré en France, il poursuit ses études et s’attache fortement au pays basque qu'il a quitté depuis longtemps ; il favorise les jeux et les rencontres entre villages ; le jeu du rebot, jeu national a sa préférence; il crée les fêtes de la Tradition ; il fait recueillir tous les chants nationaux. Homme de bien, il met en pratique la devise connue : "Le bien ne fait pas de bruit, le bruit ne fait pas de bien."
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| ANTOINE D'ABBADIE |
Il meurt en mars 1897 en léguant toute sa fortune à l’Académie des sciences, ne demandant qu’à être enterré dans son domaine d’Abbadia, près d’Hendaye. La veillée de son corps, qui fut exposé pendant huit jours, fut faite par ses paysans qui se remplacèrent d’heure en heure.
M. Petit a été longuement applaudi. Rarement nous avons entendu une conférence biographique aussi captivante.
Après M. le conseiller Petit. M. Sallabery, conseiller d'arrondissement de Mauléon, a fait une conférence explicative sur la Mascarade souletine qui allait être représentée quelques instants plus tard sur la place du Jeu de Paume. La mascarade forme un cortège dont le principal sujet est le samalsain rouge, écuyer valseur, enfermé dans un mannequin en osier, ayant la forme d'un cheval. En tête du cortège marche le coursier qui agite des grelots et des clochettes. Il est accompagné d’une cantinière agile qui présente de l'avoine au cheval. Des maréchaux ferrants suivent le samalsain pour ferrer son coursier.
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| MASCARADE SOULETINE PAYS BASQUE D'ANTAN |
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| ZAMALZAIN PAYS BASQUE D'ANTAN |
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| GATUZAIN PAYS BASQUE D'ANTAN |
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| TCHERRERO PAYS BASQUE D'ANTAN |
Puis, arrive Monsieur, l'épée au côté et la canne à la main, accompagné de Madame, en beaux atours. Ils sont suivis d'un paysan tenant le makila d'une main et agitant un drapeau de l'autre, pendant que la paysanne marche à son côté. Les hongreurs, un bâton à la main ; les remouleurs en tablier de cuir, qui chantent et qui veulent tout aiguiser : chapeaux, basques d'habits, etc., des spectateurs ; les braves gens, les bohémiens et leur tribu avec des sabres de bois, des fusils et des havresacs, faisant la quête et acceptant tout ce qu’on leur offre ; des chaudronniers montés sur des bourriquots ; un médecin qui fait tirer la langue et qui tâte le pouls ; le barbier, qui fait jouer un énorme rasoir en bois ; la sequelle des mendiants, etc., etc., forment le cortège du Samalsain rouge. Il existe aussi un autre samalsain noir qui s'applique à toujours contrarier le samalsain rouge. Celui-ci doit toujours danser. Il exécute des pas très difficiles, tel celui du verre, au-dessus et autour duquel il doit battre des entrechats sans jamais le toucher. La mascarade passe de maison en maison, fait la quête, ramasse de l’argent, et la fête finit par un plantureux festin accompagné de beuveries.
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| GOBELET DANTZA PAYS BASQUE D'ANTAN |
M. Sallabery a recherché sans la trouver l’origine de cette coutume qui existe en pays de Soule.
M. le chanoine Adema succède au conférencier et présente une étude allégorique sur le fameux chêne de Guernica, l'arbre de la liberté. C’est sous cet arbre que les Basques déléguaient aux rois le droit de les protéger. "Nous qui voulons, lui disaient-ils, et qui pouvons plus que vous, nous vous faisons notre seigneur pour que vous nous protégiez et que vous conserviez nos fueros, sinon, non." Ce fut Iparaguir qui composa les paroles et une partie du chant de l’hymne basque Guernicaco arbola. Si la poésie est défectueuse, les sentiments qu'elle exprime répondent à l’état d'âme du peuple basque. L'hymne a réveillé des ardeurs qui sommeillaient.
La succession des conférences sur le peuple basque rend, avec l'Exposition d'ethnographie et d'art (peinture et aquarelle), les fêtes de la Tradition très agréables et très instructives.
Je ne parlerai pas de la mascarade. Une pluie torrentielle s’est abattue sur Saint-Jean-de Luz au moment où le samalsain et toute sa troupe entrait en scène sur la place du Jeu-de-Paume. Ça été un sauve-qui-peut général.
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| LA TRADITION AU PAYS BASQUE 1897 PAYS BASQUE D'ANTAN |
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