FÊTES DE LA TRADITION EN 1897.
Dès 1851, Antoine d'Abbadie institua de grandes fêtes Basques, appelées Jeux Floraux.
FÊTES TRADITION BASQUE ST JEAN DE LUZ 1897
PAYS BASQUE D'ANTAN
PAYS BASQUE D'ANTAN
Voici ce que rapporta à ce sujet La Petite Gironde, dans son édition du 24 août 1897 :
"Fête de la Tradition Basque.
...Voici d’abord :
1° Tout un ensemble de vases et moules en bois pour la fabrication des fromages dans la haute montagne. Certains de ces objets frustes ont une grâce de forme que pourrait leur envier nos poteries modernes.
2° Plusieurs rouets, dont certains sculptés, sont de véritables bijoux et constituent par leur décoration, qui se rattache à celle des anciens makilas et des meubles, un style, un genre de sculpter le bois bien original et particulier au pays. Une petite boîte, notamment, à couvercle à coulisse qui se termine par un trèfle, est une petite merveille.
3° Une section était réservée aux objets relatifs au jeu de pelote. Il y avait là toute une collection de chisteras, depuis le vieux gant de cuir d’autrefois jusqu'au chistera moderne d'osier, dont les spécimens différents étaient fort curieux. Des balles de diverses dimensions et de divers poids et des photographies de places et de joueurs complétaient la section.
4° Un ensemble d'objets constituant les cadeaux lors des arcordailles attiraient tous les regards par leurs rubans multicolores et leurs formes originales. Voici la grande corbeille contenant le pain nuptial et d'autres allégories ; la quenouille de la fiancée, le petit aiguillon d'épine garni d'ornements de cuivre de l'époux ; le grand gâteau nuptial, etc.
5° Les instruments de musique, le tambourin, la flûte en usage dans les provinces espagnoles, le tambourin à cordes et la flûte de roseau en usage en Soule.
6° Des châles de noces et autres objets de la vie domestique. De magnifiques cruches de cuivre et de terre.
7° Le seau de bois garni de cuivre, avec ses attributs, que les femmes de la Soule portent si gracieusement sur leur tête.
8° Au mur une collection des plus curieuses des costumes nationaux des Basques au moment de la Révolution.
Une collection importante de photographies des makilas anciens, des draps mortuaires en batiste et dentelle, etc., et enfin deux milieux reconstitués avec mannequins revêtus des costumes nationaux.
1° Un coin d'église avec une femme agenouillée sur le tapis mortuaire des aïeux, revêtue de la capa noire à dentelle que portent les femmes basques à l’église, avec auprès d'elle le tabouret entouré de cire jaune, qu'elle allume à chaque office, et le panier à offrande.
2° Une cuisine basque saisissante de vérité ; à gauche le vaisselier, à droite la huche à pain et l’évier avec ses beaux seaux garnis de cuivre ; au fond, la vaste cheminée avec ses ustensiles obligatoires, les chenets de fer forgé, sa draperie de beau linge blanc, sa grappe de piments ; au plafond, des jambons dans leur gaine de toile, le fromage à claires-voies et jusqu'à des bottes de fougères pour attraper les mouches. Au centre, la table de bois ciré. Auprès de cette table, une charmante Basquaise dans son délicieux costume de fête de la haute montagne, tel qu'il se portait autrefois. A gauche, un musicien populaire, à droite le maître du logis dans son costume de fête d'autrefois ; devant l'âtre une vieille, la tête bandée de noir, la quenouille à la main et, au fond, descendant l'escalier, un grand diable basque en costume plus moderne, béret en tête et auprès de lui, vivant celui-là, un adorable petit gamin basque revêtu du plus délicieux petit costume qu’on puisse rêver. Cette cuisine basque est un des plus grands succès de l'Exposition.
CUISINE MUSEE BASQUE DE BAYONNE PAYS BASQUE D'ANTAN |
Dans un couloir, une vitrine consacrée à la bibliographie basque, quelques mannequins, revêtus de costumes, de beaux coffres et divers objets, notamment, la collection complète des gravures ayant trait au mariage de Louis XIV, fait historique dont la ville de Saint-Jean-de-Luz a tout lieu d'être fière. Dans le vestibule d'entrée, où se déploient fièrement les oriflammes des sept provinces et le drapeau de la tradition se voient encore quelques beaux meubles et une vitrine surmontée d’une panoplie consacrées à des documents des guerres carlistes, prêtés par M. Tirzo de Olazabal, sénateur de Guipuzcoa.
Conclusion.
Qu'il nous soit permis, en terminant cette série de lettres sur la tradition en pays basque, de formuler quelques critiques.
Tout d'abord le programme n’a pas été respecté.
Supprimée la conférence scolaire sur les devoirs de l’enfant envers la tradition ; supprimé aussi le grand goûter sur l'herbe qui devait être offert aux enfants ; supprimés les jeux scolaires ; supprimés les concours d’agilité et d’adresse, courses, sauts, etc. ; supprimés les courses et jeux d’agilité pour les femmes, courses à la cruche et au panier ; supprimés aussi les concours d'Irrintzinas ! Le programme des huit jours de fête était complet, un peu chargé même, mais des collaborateurs dévoués et nombreux, qui eussent été prêts à accorder leur concours, ont été délaissés. Faut-il parler encore de la "grande mascarade souletine ?" Une pluie opportune est venue juste à temps la dissoudre ; mais, comme en 1894, notre attente a été vivement déçue quand nous l'avons vue déboucher sur la place du Jeu-de-Paume. Quelques comparses seuls y ont pris part. Cette année encore les promesses n'ont pas été tenues.
Après la conférence si suggestive de M. Sallaberry, nous nous attendions à voir défiler le Cherrero, le Gathia, le Kukulleroak, etc. A peine avons-nous pu voir le Zamalzain, entouré d'une dizaine de personnages. La mascarade de 1892 était bien mieux composée ; nous la redemandons pour la seconde fois, car celle de 1894 était aussi piètre que celle de cette année.
GATUZAIN MUSEE BASQUE BAYONNE PAYS BASQUE D'ANTAN |
TCHERRERO MUSEE BASQUE BAYONNE PAYS BASQUE D'ANTAN |
ZAMALZAIN MUSEE BASQUE BAYONNE PAYS BASQUE D'ANTAN |
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