UN CRIME À SARE EN 1869.
Un fait divers sordide secoue le village de Sare, habituellement paisible, en mars 1869.
PARTIE DE REBOT A SARE PAYS BASQUE D'ANTAN |
Voici ce que rapporta Le Petit Journal, dans son édition du 8 août 1869 :
"Tribunaux.
Cour d'Assises Basses-Pyrénées.
Présidence de M. de Bordenave-d'Abère, conseiller à la Cour impériale de Pau.
Audience du 6 août.
Affaire Murillo et consorts.
Un drame à minuit dans la maison d'un médecin. -Assassinat et vol.
(Correspondance particulière du Petit Journal).
Les circonstances mystérieuses et tragiques qui ont entouré cette affaire vont enfin se révéler au grand jour de l'audience. Voici les faits qui résultent de l'acte d'accusation.
Le 19 mars 1869, trois Espagnoles, les nommés Manuel-Parceval Murillo, Esteban Erremundéguy, dit Ciripa et Francisco Rios, se présentaient vers une heure de l'après-midi chez le sieur Meynier, aubergiste à Saint-Jean-de-Luz.
ST JEAN DE LUZ EN 1870 PAR LEON BONNAT |
Après y avoir pris leur repas, ils sortaient ensemble, et ils ne tardaient pas à se diriger du côté de Sare, où ils arrivaient dans la soirée.
Parmi les habitations qui composent ce village, on remarque à l'extrémité orientale une vaste maison à deux étages appartenant au docteur Dithurbide, ancien maire de Sare. La façade principale est située à l'ouest, sur le bord de la grande route dont elle n'est séparée que par un petit jardin de quelques mètres de longueur et entouré de murs à hauteur d'appui.
La façade est de la maison donne sur une cour suivie d'un grand jardin mais de ce côté, le sol étant plus bas, les caves se trouvent au niveau de la cour, et au lieu de soupiraux on a pu y ouvrir deux portes et une petite fenêtre.
Le rez-de-chaussée de la maison est divisé par deux corridors, qui se coupent à angle droit et aboutissent à quatre portes extérieures. Deux pièces donnent sur la façade ouest, du côté de la route ; ce sont à gauche de la porte d'entrée, la cuisine à droite, la salle à manger. Sur la façade est, du côté du grand jardin, quatre chambres deux au nord ; dans l'une couchaient les deux servantes de M. Dithurbide, Dominine Duhalde et Jeannette Lamarque ; l'autre était inoccupée ; deux au midi l'une servant à la cuisinière Françoise Etchigaray ; l'autre aux deux domestiques, Martin Dargaïts et Jean Ospital.
Le premier étage reproduit les mêmes divisions que le rez-de-chaussée, et l'appartement occupé par le propriétaire se trouve au-dessus de la chambre de la cuisinière Françoise Etchegaray.
Arrivés à Sare, à l'entrée de la nuit, et après avoir attendu le moment favorable pour l'exécution de leurs coupables projets, les trois Espagnols se rapprochèrent de la maison Dithurbide. Vers minuit et demi, plusieurs jeunes gens, en rentrant chez eux, remarquèrent en passant devant cette maison, trois individus arrêtés auprès de la porte du petit jardin ; ils les saluèrent, mais ne reçurent aucune réponse. Ils avaient fait deux cents pas à peine, lorsqu'ayant entendu des cris et supposant que c'était quelqu'un de leurs camarades qui les appelaient, ils revinrent sur leurs pas ; les trois inconnus arrêtés devant la maison Dithurbide avaient disparu. C'est à ce moment, sans doute, qu'ils se préparaient à commettre leurs crimes. Tout semblait en favoriser l'exécution la nuit, était des plus sombres, le vent et l'orage allaient bientôt empêcher les cris d'être entendus.
SARE 1869 PAYS BASQUE D'ANTAN |
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