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mardi 23 juin 2020

UN PORTIER BASQUE DE LA GESTAPO À PARIS EN 1944


UN PORTIER BASQUE À LA GESTAPO.


Pendant l'occupation allemande, il n'y a pas eu que des héros parmi les Basques.



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SIEGE GESTAPO RUE LAURISTON PARIS


Voici ce que rapporta à ce sujet la presse, dans plusieurs éditions :



  • "L'Humanité, dans son édition du 12 septembre 1944 :

Un aide-bourreau de Lafont est arrêté. 

Hier a été arrêté Louis Estébétéguy, né le 9 octobre 1912 à Bayonne. Cet individu, déjà condamné pour violences, coups et port d’armes, était portier rue Lauriston. Ce service qu’il assurait avec Moni, inspecteur de police révoqué, et Labussières, déjà arrêté, était tout particulier. Il consistait à fouiller les visiteurs et à les conduire, si besoin s’en faisait sentir, dans une chambre forte.


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CHAMBERLIN HENRI DIT  HENRI LAFONT GESTAPO FRANCAISE

Le sinistre portier était le frère d’Adrien Estébétéguy, un lieutenant de Lafont, qui fut victime du docteur Petiot. On a tout lieu de supposer qu’Adrien Estébétéguy voulant, après fortune faite, abandonner ses maîtres allemands dont il devinait le proche effondrement, entra à titre personnel en relation avec Petiot, sur lequel il comptait pour passer en Amérique du Sud ! 

Les arrestations continuent. Outre Louis Estébétéguy, deux autres comparses ont été pris dans la journée. Aujourd’hui va se poursuivre la perquisition dans la ferme Bastin, près de Bazoges, où s’étaient réfugiés les deux chefs du gang de la rue Lauriston avant leur arrestation."



  • Combat, dans son édition du 4 octobre 1946 :

"Cerbère discret de Bony-Lafont, Louis Estébéteguy est condamné à cinq ans de travaux forcés.

"La rue Lauriston ! Rien que ce nom fait frémir d’horreur", s’exclame le président Viviers, en commençant l'interrogatoire du Basque Louis Estébéteguy, dont l’oeil droit fermé et le visage ravagé de cicatrices évoquent les supplices raffinés de la Gestapo française.

Né à Bayonne, Estébéteguy "monta" à Paris en 1943 pour y retrouver son frère Adrien. A son arrivée, il apprit qu’Adrien avait quitté la France pour les Etats-Unis, grâce aux bons offices d’un docteur habitant 21, rue Lesueur. Adrien Estebeteguy avait été, en vérité, l’une des victimes du célèbre docteur Petiot.


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ADRIEN ESTEBETEGUY





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DOCTEUR MARCEL PETIOT

Un portier borgne et un peu sourd.

A Paris, Louis voulut être gérant de bar. Mais il dut se contenter d’un emploi de portier au 93 de la rue Lauriston. Il était borgne et un peu sourd, ce qui facilita singulièrement son rôle dans cette demeure des suppliciés. On lui remit un revolver et une carte de la police allemande. 11 percevait 10 000 francs par mois. Ses fonctions consistaient principalement à introduire les visiteurs chez "Monsieur Henri", ou à les éconduire s’ils étaient jugés Indésirables. C’était la. belle vie !

Bien entendu, devant la Cour de justice, Louis Estébétegùy assure qu’il n’a rien vu ni rien su des opérations et arrestations de la bande Bonv-Lafont. C’est un portier discret. Il faut dire aussi que son intelligence ne semble pas exagérément développée.

La déformation de sa lèvre supérieure accuse encore son léger accent basque quand il explique : "J’étais veilleur de nuit et je tirais le cordon (sic). C’est tout. Je croyais être employé dans un bureau d’achat".

— Alors, pourquoi étiez-vous armé ?

— Oh ! je n’ai jamais eu mon revolver sur moi. J’avais bien trop peur de m’en servir.

Trois témoins cités par la défense s’efforcent de convaincre la Cour que l’accusé est un brave garçon, très serviable. Mais M. Sudaka, commissaire du Gouvernement, spécialiste des affaires de la Gestapo, malmène passablement l'ancien portier contre qui il requiert les travaux forcés à temps.

Plus heureux que ses maîtres Bony et Lafont, condamnés à la peine de mort et exécutés, Louis Estébéteguy se voit frappé, après plaidoirie de Me François, de cinq ans de travaux forcés, dix ans d'interdiction de séjour et quinze ans de dégradation nationale."



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