UN CRIME À CIBOURE EN MARS 1930.
En 1930, plusieurs faits divers sordides marquent les habitant(e)s de Ciboure.
Voici ce que rapporta la presse locale, dans plusieurs éditions :
- 3) La Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays basque, le 27 novembre 1930 :
"Le crime de Ciboure devant les Assises.
...L’interrogatoire.
A 14 h. 45, le président Lefranc commence son interrogatoire. C’est Miguel Silva qui est appelé à fournir le premier des explications.
Sur son identité d’abord, puis sur sa vie passée, on apprend qu’il se maria à 19 ans, qu’il passa 13 ans en Amérique, qu’il revint dans son pays d’origine. Le désir de gagner plus largement sa vie l’amena à se fixer en France, vers le mois de mai de l’an dernier.
Questions capitales :
A-t-il tué Gomez ?
— Oui, répond Silva.
— Seul, ou avec la complicité de Jesusa ?
— Avec sa complicité.
C’est Jesusa Liron qui vint chez lui pour lui offrir de laver son linge. Peu après elle se plaignit des mauvais traitements de Gomez. Il lui donna, dans sa chambre, à manger à plusieurs reprises. Puis elle devint sa maîtresse.
Comment Silva eut-il l’idée de commettre le crime ?
MIGUEL SILVA |
— Jesusa se plaignit à moi. Elle craignait d’être chassée. Il faut tuer Gomez, me disait-elle. Longtemps j’ai résisté.
Mais Jesusa Liron revient à la charge. "Il faut le tuer", c’est son leitmotiv quotidien.
Cependant, le président relève quelques contradictions entre les réponses de la femme Liron à l’audience, et ses déclarations à l’instruction ; mais l’accusée, non sans habileté, se dérobe aux questions embarrassantes et prétend ne pas saisir les questions du président quand il lui parle en français, et même quand on a recours aux bons offices de l'interprète.
Quand l’interrogatoire de la femme Liron est terminé, le président demande à Silva s’il maintient ses déclarations.
Silva persiste à dire qu’il ne voulait pas tuer Gomez, et qu’il ne se détermina à commettre le crime qu’à la suite des instances réitérées de la femme Liron.
L’audience est suspendue une fois de plus.
CIBOURE 1930 PAYS BASQUE D'ANTAN |
Les témoignages.
A la reprise, on entend les témoins.
Le premier appelé est le docteur de Luzaret, médecin légiste à Bayonne, qui examina les huit débris humains découverts dans la Nivelle ou à Ciboure. Le docteur déclare que le corps avait été scié par une main malhabile. Quant au coup qui entra na la mort de Gomez, il fut porté par une main vigoureuse.
Au cours de son interrogatoire, Silva avait dit qu’il avait remarqué sur le corps de la victime, à hauteur du cœur, une blessure, le docteur déclare qu’au cours de son examen, il n’a relevé aucune trace de blessure intéressant soit la peau soit les organes.
Un second témoin est entendu, c’est M. Audibert, docteur pharmacien à Bayonne, qui a été appelé à examiner au cours de l’interrogatoire, les traces suspectes découvertes dans la chambre de Gomez. Sa conclusion est formelle : il s’agissait de sang humain pur.
M. Audibert a également relevé des taches de sang sur le veston de Silva.
La première audience prend fin sur cette déclaration.
Les débats seront repris jeudi matin, à 9 heures.
FORT SOCOA 1930 PAYS BASQUE D'ANTAN |
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