IL Y A 107 ANS À BAYONNE EN 1917.
Après un premier article, consacré à Bayonne en 1916, voici ce qu'il s'y est passé en 1917.
Que se passe-t-il à Bayonne, et ses alentours, en 1917 ?
Deux faits marquants cette année dans le monde tout d'abord : la révolution Russe de mars à
octobre et l'entrée en guerre des Etats-Unis en avril.
En France, Clemenceau est nommé à la tête du gouvernement.
La Grande Guerre rentre dans sa troisième année de conflits.
Sur les fronts, à Verdun, sous le commandement de Pétain, nommé généralissime, les troupes
françaises progressent. Les Britanniques lancent l'offensive dans les Flandres et à Calais ; ils
prennent Bagdad et Jérusalem. Par contre, les Allemands prennent Riga et occupent la
Bucovine (Moldavie).
La presse locale, régionale et nationale rapporte au quotidien ce qui se passe au Pays Basque
Nord en 1917 :
- Le journal La Petite Gironde dans son édition du mardi 16 janvier 1917 rapporte qu'à
Mendionde, deux malfaiteurs masqués ont dévalisé deux vieillards de 79 et 76 ans, dans une
maison assez retirée du bourg et leur ont dérobé une somme de 3 000 francs environ, dont une
assez grande partie en or.
- Le journal Le Petit Marseillais du 17 janvier 1917 :
"L'évêque de Bayonne, comme évêque de la frontière adresse une lettre à l'archevêque de Tarragone (Espagne), pour les belles et fières paroles qu'il a prononcées relativement à la France : "Vous avez, dit-il, élevé la voix et déclaré que les hauts dignitaires de l'Eglise, en Espagne, ne sont pas germanophiles : une partie du bas clergé espagnol s'était laissé gagner à la cause de nos ennemis; nous en savons quelque chose sur la frontière. On ne se contentait pas de prier en public pour le triomphe des armées allemandes, en chaire, on vilipendait la France..."
- Le 12 février 2017, comme je l'ai relaté dans un autre article, un sous-marin allemand
bombarde la ville de Boucau.
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| BOMBARDEMENT DE BOUCAU FEVRIER 1917 |
- La Petite Gironde du 22 février 1917 :
"Le train de M. Gérard, ancien ambassadeur des Etats-Unis à Berlin et sa suite est arrivé à Bayonne pour se rendre en Espagne. Il est resté trois minutes en gare, où les autorités locales étaient présentes. M. Gautier, sous-préfet de Bayonne, a salué l'ambassadeur et lui a présenté le maire de Bayonne et le commandant d'armes. L'ambassadeur s'est montré sensible à cette démarche et il a été particulièrement cordial avec les autorités bayonnaises, auxquelles il n'a pas caché ses sympathies pour la région basque, qu'il connaissait déjà. Mme Gérard a bien voulu dire ses regrets de quitter la France."
- La Gazette de Biarritz et de Bayonne du 23 avril 1917 :
"A la suite de nombreux cas d'intoxication et d'empoisonnement survenus dans la région et causés par des oranges provenant d'Espagne, les autorités viennent d'aviser l'administration supérieure afin que des mesures de protection soient prises immédiatement pour la sauvegarde de la population. D'ores et déjà, nous incitons le public à s'abstenir de consommer des oranges. Il convient de voir dans ces fruits "travaillés" un des derniers exploits de la kolossale science boche, assez tôt démasquée chez nous. Malheureusement il y a eu déjà des victimes!"
- La Petite République du 18 juin 1917 :
"M. de Monzie, président de la ligue navale, a remis aujourd'hui à la mairie de Bayonne la somme de vingt-quatre mille francs provenant de la souscription ouverte par le Journal pour être remise aux équipages victimes des sous-marins, et aux familles des victimes de la Marne et du Verdun."
- L'Ouest-Eclair du 14 juillet 1917 :
"M. Mlavy, ministre de l'Intérieur, a fait signer ce matin au Conseil des Ministres le mouvement administratif suivant. Sont nommés, pour la durée de la guerre, sous-préfet de Bayonne, M. Fauconnier, secrétaire général de la Manche., etc...
- La Petite République du 27 juillet 1917 :
"...En province, la crise sévit avec une telle intensité que les chambres de commerce de certaines villes, Bayonne notamment, se sont vues dans l'obligation de faire frapper des pièces de 5 et 10 centimes en fer..."
- Le Matin du 14 octobre 1917 :
"Une grande réunion des cheminots du Midi devait se tenir hier soir à l'hôtel de ville de Bayonne, avec le concours des citoyens Bidegaray et Toulouse, de la Fédération nationale des travailleurs de la voie ferrée, Jouhaux secrétaire de la C.G.T., Théo Bretin, député de Saône-et-Loire, et Henry Prêté, secrétaire du comité d'action.
Le discours que prononça le citoyen Jouhaux donna lieu à un incident des plus vifs. Le secrétaire de la C.G.T. rappelait que jusqu'à ce jour la classe ouvrière avait donné son concours à la défense nationale, quand le commissaire de police qui assistait à la réunion, se levant brusquement, déclara que cette assemblée étant purement et strictement corporative, il ne pouvait permettre aux orateurs que de traiter des sujets purement et strictement corporatifs.
Telle était la consigne qui lui avait été donnée, et il entendait la faire respecter. Le citoyen Jouhaux répondit qu'il croyait avoir le droit d'exposer à des syndiqués l'attitude de la C.G.T. depuis le début des hostilités et que l'interdiction d'exercer ce droit équivalait à la suppression pure et simple des libertés syndicales. Et il refusa de s'incliner devant la sommation dont il était l'objet.
Le commissaire de police répliqua en donnant l'ordre de lever la séance. La plus vive agitation se manifesta. Les assistants applaudirent à outrance M. Théo Bretin qui, avant de quitter la salle, annonça son intention de porter sitôt de retour à Paris la question à la tribune du Parlement. De son côté, le citoyen Jouhaux a adressé à l'issue de la réunion une dépêche de protestation au Président du Conseil."
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| BAYONNE PAYS BASQUE 1917 |
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| BAYONNE PAYS BASQUE 1917 |
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| BAYONNE PAYS BASQUE 1917 |
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| BAYONNE PAYS BASQUE 1917 |
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| BAYONNE PAYS BASQUE 1917 |
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| BAYONNE PAYS BASQUE 1917 |
A Bayonne, la pénurie en denrées de première nécessité se fait de plus en plus présente.
Les pâtisseries sont fermées les mardis et mercredis, les boucheries et charcuteries les jeudis et
vendredis.
Le pain ne peut être vendu que douze heures après sa cuisson.
Malgré les restrictions, la ville accueille des centaines de réfugiés des régions envahies (200 en
février).
La population est sollicitée pour les héberger.
Le championnat de football-rugby de Côte Basque reprend.
Les cinémas et théâtres poursuivent leurs programmes.
En début d'année, le célèbre comique Dranem est à La Feria, le théâtre municipal et affiche
deux soirées Rostand : L'Aiglon et Cyrano avec Blanche Dufrêne et Coquelin.
En août, la Bayonnaise remporte plusieurs titres aux championnats athlétiques.
Saut en hauteur sans élan : 1ers ex.aequo Dussarat et Duten avec 1,20m, 3ème Peyré avec
1,15m.
Saut en longueur sans élan : 1er Dussarat 2,39m, 2ème Peyré, 3ème Behoteguy
Lever de la gueuse (poids réglementaire 18 kg) : 1er Mora 101 fois, 2ème Peyré 90
Lancement des grenades : 1er Arbeletche, 2ème Pébarthe et 3ème Larricart.
Guillaume Tell est donné aux arènes par des étoiles de l'Opéra, choeurs et ballet du Capitole,
devant "un public sélect mais peu nombreux".
La salle de la Féria propose en février un spectacle "Moussa au Cinéma", c'est-à-dire la
diffusion de films pour cinq cents tirailleurs sénégalais, venant du Sénégal, de Guinée et
d'autres possessions françaises d'Afrique.
En résumé, malgré les combats meurtriers du Nord de la France et des escarmouches
maritimes au Sud, en 1917, la vie reprend peu à peu à l'arrière, avec ses restrictions et sa vie
chère.
(Source : Un siècle à Bayonne de Manuel Castiella aux éditions Atlantica)
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