FONTARRABIE (GUIPUSCOA) FUT UNE ÉTAPE IMPRÉVUE POUR L'AVIATEUR ROLAND GARROS.
Organisée en mai 1911 par le journal Le Petit Parisien , la course Paris-Madrid est la première des grandes courses d'aviation qui allaient marquer l'année 1911.
Je vous ai parlé dans des articles précédents des débuts de l'aviation à Bayonne en 1910 , puis
Cette période des débuts de l'aviation est passionnante, avec ces progrès, ces accidents, ces
défis et ces courses.
La course Paris-Madrid était dotée d'un prix de 100 000 francs et elle apparaissait à l'époque
comme une tentative surhumaine tant par la longueur du parcours qu'elle imposait aux
concurrents que par les difficultés qu'elle semblait accumuler devant eux, surtout en territoire
espagnol, après le passage de frontière.
La course comportait un parcours total de près de 1 200 kilomètres qui était divisé en trois
étapes :
la première de Paris à Angoulême
la seconde d'Angoulême à Saint-Sébastien (Donostia) en Guipuscoa, avec passage de la
frontière franco-espagnole
la troisième : de Saint-Sébastien à Madrid, en passant par Burgos.
8 coureurs prirent le départ de cette épreuve (par ordre alphabétique) :
André Beaumont (en réalité le lieutenant de Vaisseau Conneau) sur Blériot XI (avion)
AVIATEUR ANDRE BEAUMONT 1911
Pierre Divétain, sur Ambroise Goupy
AVIATEUR PIERRE DIVETAIN 1911
André Frey, sur Morane-Saulnier
AVIATEUR ANDRE FREY 1911
Roland Garros, sur Blériot XI
AVIATEUR ROLAND GARROS 1911
Louis Gilbert, sur Blériot XI
AVIATEUR LOUIS GILBERT 1911
Gilbert Le Lasseur de Ranzay, sur Blériot XI
AVIATEUR LE LASSEUR DE RANZAY 1911
Louis Emile Train, sur monoplan Train
AVIATEUR LOUIS EMILE TRAIN 1911
Jules Védrines, sur Morane-Saulnier A
AVIATEUR JULES VEDRINES 1911
Le départ fut donné le dimanche 21 mai 1911 à 6 heures du matin.
Maurice Berteaux, en sa qualité de Ministre de la Guerre, se rendit sur le terrain d'aviation
d'Issy-les-Moulineaux.
Il devait, avec le président du Conseil Ernest Monis, présider le départ de la course.
Une foule immense assistait à la manifestation : la presse a parlé de 200 000 personnes, ce qui
est considérable, et qui prouve l'engouement du public de l'époque.
Successivement Beaumont, Gilbert, Garros, Le Lasseur de Ranzay décollèrent.
Ils furent les seuls à partir ce jour-là car Frey s'écrasa après décollage, Garnier roula mais ne
décolla pas.
MAURICE BERTEAUX MINISTRE DE LA GUERRE 1911 Par Auteur inconnu — [1], Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=3165331
Jules Védrines capota, abîma son avion au décollage et il ne put partir que le lendemain.
Un cinquième concurrent réussit également à prendre le départ, il s'agit de Louis Emile Train,
sur un avion qu'il avait lui-même construit.
L'aviateur Train avait pris un passager à son bord, M. Bonnier, fils du directeur des services
d'architecture de la Ville.
Les hautes personnalités présentes décidèrent de se dégourdir les jambes et un peloton de
cuirassiers s'avança pour refouler les spectateurs ayant envahi la piste.
Et c'est à ce moment, que l'accident survint car l'avion de Train qui était à environ 40 mètres
de hauteur tangua et voulut se poser.
Trop de personnes présentes sur la piste l'en empêchèrent et son avion vint faucher le groupe
des personnalités.
Bilan : plusieurs blessés, dont Maurice Berteaux, le Ministre de la Guerre, grièvement blessé à
la tête et un bras sectionné par l'hélice de l'avion, qui succomba à ses blessures, quelques
minutes plus tard.
CRASH DE L AVIATEUR TRAIN A ISSY LES MOULINEAUX 1911
L a course continua néanmoins à la demande du président du Conseil qui fit repartir l'épreuve
le lendemain.
Les concurrents connurent encore des fortunes diverses :
André Frey, de nouveau, n'eut pas de chance car il tomba en panne et dut atterrir dans
la région d'Etampes. Il fut contraint à l'abandon.
Le Lasseur de Ranzay s'égara sur la route du Massif Central et se retrouva à Cosne-
Cours-Sur-Loire, dans la Nièvre. Pour lui, l'épreuve était terminée.
André Beaumont dut se poser dans l'Indre, après plus de deux heures et demie de course.
Il tenta de repartir sans succès, hélice brisée.
Pierre Divetain, pourtant hors course, décida de suivre l'épreuve à distance mais sa
course s'arrêta à Pontlevoy, dans le Loir-et-Cher, ayant cassé son avion.
Seuls trois concurrents arrivèrent finalement à Angoulême : Roland Garros, Gilbert et Jules
Védrines en 4h 24' 16'' (premier de l'étape).
Lors de la seconde étape, Angoulême - Saint-Sébastien, Roland Garros, qui n'était donc pas un
tennisman mais bien un aviateur, connut une panne d'essence, le 23 mai 1911, alors qu'il
longeait la côte du Jaizquibel, à Fontarrabie (Hondarribia en Basque).
Il réussit à atterrir sur une plate-forme et s'en alla quérir de l'essence.
C'est grâce à l'intermédiaire en latin de frères Capucins et à la bonne volonté d'un
détachement d'artilleurs présents au fort de Guadalupe et d'agriculteurs locaux qui
descendirent en chercher dans la plaine.
Pendant qu'il attendait son ravitaillement de fortune, il vit passer au-dessus de lui Jules
Védrines.
Le plein de son avion effectué, Garros fit décoller son avion dans le vide, après avoir roulé une
centaine de mètres, en bord de falaise.
Il rejoignit sans encombres le terrain d'Ondarreta à Saint-Sébastien et remit aux autorités
locales le premier courrier empruntant la voie aérienne.
Résultat de la seconde étape de 335 kilomètres : premier Jules Védrines en 3h 45' 42'' avec plus
de 2 heures d'avance sur Garros.
Au cours de la 3ème étape : Saint-Sébastien - Madrid en passant par Burgos, Garros et Gilbert
renoncèrent à disputer leurs chances, le premier étant tombé dans la rivière Leizaran à côté
d'Andoain, en Guipuscoa, à 20 km de Saint-Sébastien, et le second ayant été immobilisé à
Olazagutia, en Alava, près de Vitoria (Gazteiz en Basque).
Malgré une panne qui le contraint à descendre de son appareil à Quintanapalla, près de
Burgos, Védrines atterrit le 25 mai 1911 au soir sur le champ de manoeuvres de Burgos.
Le 26 mai, vers 8h, il arrive en vainqueur, à l'aérodrome de Getafe, à 15 km de Madrid.
Quelle époque de "merveilleux fous volants" !
(Source : WIKIPEDIA et Des Basques au front de Pierre Ghigliazza aux éditions Kilika)
VIDEO
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