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lundi 3 juillet 2017

L'AVIATEUR ROLAND GARROS SE POSE À FONTARRABIE EN GUIPUSCOA AU PAYS BASQUE EN MAI 1911


FONTARRABIE (GUIPUSCOA) FUT UNE ÉTAPE IMPRÉVUE POUR L'AVIATEUR ROLAND GARROS.

Organisée en mai 1911 par le journal Le Petit Parisien, la course Paris-Madrid est la première des grandes courses d'aviation qui allaient marquer l'année 1911.

Je vous ai parlé dans des articles précédents des débuts de l'aviation à Bayonne en 1910, puis 

des premiers avions à Anglet en 1911 et enfin de l'aérodrome de Bassussarry en 1910.


Cette période des débuts de l'aviation est passionnante, avec ces progrès, ces accidents, ces 

défis et ces courses.

La course Paris-Madrid était dotée d'un prix de 100 000 francs et elle apparaissait à l'époque 

comme une tentative surhumaine tant par la longueur du parcours qu'elle imposait aux 

concurrents que par les difficultés qu'elle semblait accumuler devant eux, surtout en territoire 

espagnol, après le passage de frontière.


La course comportait un parcours total de près de 1 200 kilomètres qui  était divisé en trois 

étapes :

  • la première de Paris à Angoulême

  • la seconde d'Angoulême à Saint-Sébastien (Donostia) en Guipuscoa, avec passage de la 
frontière franco-espagnole

  • la troisième : de Saint-Sébastien à Madrid, en passant par Burgos.


8 coureurs prirent le départ de cette épreuve (par ordre alphabétique) :


  • André Beaumont (en réalité le lieutenant de Vaisseau Conneau) sur Blériot XI (avion)


    pays basque avant
    AVIATEUR ANDRE BEAUMONT 1911

  • Pierre Divétain, sur Ambroise Goupy


pays basque avant
AVIATEUR PIERRE DIVETAIN 1911

  • André Frey, sur Morane-Saulnier


pays basque autrefois
AVIATEUR ANDRE FREY 1911

  • Roland Garros, sur Blériot XI



pays basque avant
AVIATEUR ROLAND GARROS 1911




  • Louis Gilbert, sur Blériot XI


pays basque autrefois
AVIATEUR LOUIS GILBERT 1911

  • Gilbert Le Lasseur de Ranzay, sur Blériot XI


pays basque autrefois
AVIATEUR LE LASSEUR DE RANZAY 1911

  • Louis Emile Train, sur monoplan Train


pays basque avant
AVIATEUR LOUIS EMILE TRAIN 1911

  • Jules Védrines, sur Morane-Saulnier A

pays basque avant
AVIATEUR JULES VEDRINES 1911


Le départ fut donné le dimanche 21 mai 1911 à 6 heures du matin.

Maurice Berteaux, en sa qualité de Ministre de la Guerre, se rendit sur le terrain d'aviation 

d'Issy-les-Moulineaux.

Il devait, avec le président du Conseil Ernest Monis, présider le départ de la course.


Une foule immense assistait à la manifestation : la presse a parlé de 200 000 personnes, ce qui 

est considérable, et qui prouve l'engouement du public de l'époque.

Successivement Beaumont, Gilbert, Garros, Le Lasseur de Ranzay décollèrent.

Ils furent les seuls à partir ce jour-là car Frey s'écrasa après décollage, Garnier roula mais ne 

décolla pas. 


homme politique france ministre guerre 1911
MAURICE BERTEAUX MINISTRE DE LA GUERRE 1911
Par Auteur inconnu — [1], Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=3165331




Jules Védrines capota, abîma son avion au décollage et il ne put partir que le lendemain.

Un cinquième concurrent réussit également à prendre le départ, il s'agit de Louis Emile Train, 

sur un avion qu'il avait lui-même construit.

L'aviateur Train avait  pris un passager à son bord, M. Bonnier, fils du directeur des services 

d'architecture de la Ville.




Les hautes personnalités présentes décidèrent de se dégourdir les jambes et un peloton de 

cuirassiers s'avança pour refouler les spectateurs ayant envahi la piste.

Et c'est à ce moment, que l'accident survint car l'avion de Train qui était à environ 40 mètres 

de hauteur tangua et voulut se poser.

Trop de personnes présentes sur la piste l'en empêchèrent et son avion vint faucher le groupe

des personnalités.




Bilan : plusieurs blessés, dont Maurice Berteaux, le Ministre de la Guerre, grièvement blessé à

la tête et un bras sectionné par l'hélice de l'avion, qui succomba à ses blessures, quelques

minutes plus tard.




PAYS BASQUE AUTREFOIS
CRASH DE L AVIATEUR TRAIN A ISSY LES MOULINEAUX 1911


La course continua néanmoins à la demande du président du Conseil qui fit repartir l'épreuve 

le lendemain.

Les concurrents connurent encore des fortunes diverses :


  • André Frey, de nouveau, n'eut pas de chance car il tomba en panne et dut atterrir dans 
la région d'Etampes. Il fut contraint à l'abandon.

  • Le Lasseur de Ranzay s'égara sur la route du Massif Central et se retrouva à Cosne-
Cours-Sur-Loire, dans la Nièvre. Pour lui, l'épreuve était terminée.

  • André Beaumont dut se poser dans l'Indre, après plus de deux heures et demie de course. 
Il tenta de repartir sans succès, hélice brisée.

  • Pierre Divetain, pourtant hors course, décida de suivre l'épreuve à distance mais sa 
course s'arrêta à Pontlevoy, dans le Loir-et-Cher, ayant cassé son avion.

Seuls trois concurrents arrivèrent finalement à Angoulême : Roland Garros, Gilbert et Jules 

Védrines en 4h 24' 16'' (premier de l'étape).




Lors de la seconde étape, Angoulême - Saint-Sébastien, Roland Garros, qui n'était donc pas un 

tennisman mais bien un aviateur, connut une panne d'essence, le 23 mai 1911, alors qu'il 

longeait la côte du Jaizquibel, à Fontarrabie (Hondarribia en Basque).

Il réussit à atterrir sur une plate-forme et s'en alla quérir de l'essence.




C'est grâce à l'intermédiaire en latin de frères Capucins et à la bonne volonté d'un 

détachement d'artilleurs présents au fort de Guadalupe et d'agriculteurs locaux qui 

descendirent en chercher dans la plaine.

Pendant qu'il attendait son ravitaillement de fortune, il vit passer au-dessus de lui Jules 

Védrines.




Le plein de son avion effectué, Garros fit décoller son avion dans le vide, après avoir roulé une 

centaine de mètres, en bord de falaise.

Il rejoignit sans encombres le terrain d'Ondarreta à Saint-Sébastien et remit aux autorités 

locales le premier courrier empruntant la voie aérienne.




Résultat de la seconde étape de 335 kilomètres : premier Jules Védrines en 3h 45' 42'' avec plus 

de 2 heures d'avance sur Garros.




Au cours de la 3ème étape : Saint-Sébastien - Madrid en passant par Burgos, Garros et Gilbert 

renoncèrent à disputer leurs chances, le premier étant tombé dans la rivière Leizaran à côté 

d'Andoain, en Guipuscoa, à 20 km de Saint-Sébastien, et le second ayant été immobilisé à 

Olazagutia, en Alava, près de Vitoria (Gazteiz en Basque).




Malgré une panne qui le contraint à descendre de son appareil à Quintanapalla, près de 

Burgos, Védrines atterrit le 25 mai 1911 au soir sur le champ de manoeuvres de Burgos.

Le 26 mai, vers 8h, il arrive en vainqueur, à l'aérodrome de Getafe, à 15 km de Madrid.

Quelle époque de "merveilleux fous volants" !





(Source : WIKIPEDIA et Des Basques au front de Pierre Ghigliazza aux éditions Kilika)








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